Nous avons relaté dernièrement une affaire sur nos colonnes, intitulée « Le brûleur escroqué » et relative à un jeune homme accusé d'escroquerie. C'était lors d'une ronde de police sur l'une des plages de la banlieue nord, à une heure tardive, que les agents remarquèrent un quidam planqué derrière un des rochers, qui longeaient la plage. Intrigués les agents interpellèrent l'individu, et le pressèrent de questions sur sa présence à une heure aussi indue sur la plage déserte. Ce dernier cafouilla des réponses qui n'ont pas convaincus les agents de l'ordre, qui soumirent le quidam à un feu roulant de questions. Il finit par craquer et avoua qu'il avait rendez vous avec une tierce personne qui lui avait promis de le faire embarquer dans un canot pneumatique équipé d'un hors-bord, afin de rejoindre clandestinement les côtes italiennes. Il lui remit pour cette émigration clandestine la somme de mille cinq cent dinars (1500 dinars). Mais à l'heure convenue pour le rendez vous, comme sœur Anne, il ne vit rien venir, le passeur après avoir encaissé l'argent s'évapora dans la nature. Embarqué au poste de police le pauvre « brûleur » donna le nom du passeur qu'il ne connaissait que par son sobriquet « Asfour ». Identifié et arrêté, l'accusé fut soumis à un interrogatoire serré, cependant il nia en bloc les faits qui lui étaient incriminés. Cela ne l'empêcha pas d'être inculpé d'escroquerie et formation d'une bande pour l'émigration clandestine. Il a comparu dernièrement devant la chambre criminelle du tribunal de première instance de Tunis pour répondre de son forfait. A l'audience, l'accusé réitéra ses dénégations, niant avoir reçu de l'argent de la victime qu'il ne connaissait pas. La chambre criminelle du tribunal de première instance de Tunis l'a condamné à cinq ans de prison par défaut. Il formula opposition et comparut devant la même juridiction. Il fut condamné à deux ans de prison.