Nul n'est infaillible, certes. Il n'en demeure pas moins que certaines erreurs perpétrées dans la prime jeunesse sont lourdes de conséquences et collent aux basques de ceux qui les ont commises une vie entière leur empoisonnant l'existence et les plongeant dans un tourbillon de remords pour une décision, une prise de position, une option se révélant par la suite non appropriées voire grandement nocives. Une sorte de boulet de canon qu'on traîne en maudissant la frivolité, l'inconscience ponctuelles caractérisant une phase tumultueuse de sa jeunesse. Encore heureux qu'à cet âge délicat, toutes les erreurs ne soient fatales, aussi génératrices de complications majeures hypothéquant l'avenir. Le conflit des générations aidant, il est pratiquement impossible aux géniteurs d'infléchir les décisions de leurs enfants, souvent selon leur étroite approche coutumière, bonnes mais qui, au fait, sont entachées d'une large marge d'incertitude et recèlent autant de pièges que de dangers évidents, sautant aux yeux pour le commun des mortels. Le plus désolant dans l'affaire, c'est qu'une fois les carottes cuites et se trouvant irrémédiablement acculés, ils reconnaissent a posteriori leurs torts et précipitations sans omettre au passage de reprocher aux parents leur manque de fermeté à leur égard dans leurs moments d'égarements juvéniles.
Une orientation universitaire sabordée d'entrée Leur ressasser continuellement que le bac se prépare dès les petites classes et qu'ils doivent par conséquent s'échiner et potasser dur histoire de se constituer un solide bagage de nature à leur permettre de passer cette épreuve non pas sans encombres, mais de postuler à des moyennes très fortes leur ouvrant largement et sans se fouler les grandes écoles et les facultés les plus courues, est une entreprise des plus vaines. Chaque année, ils n'assurent leur passage de classe que miraculeusement aidés par les fausses copies et quelques sujets d'examens traités par certains enseignants peu scrupuleux durant des heures supplémentaires chèrement payées par des parents aux prix de privations monstre. Le jour J, et au cas où ils parviendraient par on ne sait quel miracle à décrocher leur bachot par rachat, bonjour les dégâts. Une orientation boiteuse et qui ne leur plaît guère. Pour les nantis, ils vont ailleurs suivre leurs études. Les autres suivront à contre-cœur une filière qui ne leur dit rien et garniront au bout de trois années les terrasses des cafés, le diplôme en poche, mais ne trouvant point d'acquéreur.
Tabac, alcool, drogue en corollaire Il va sans dire qu'en snobant avec superbe leurs études, en séchant leurs cours, durant leur scolarité, ils vont meubler leur quotidien par un terrible fléau qui guette ce genre d'ados désœuvrés. Des amitiés suspectes se tissent dans les cafés, et de fil en aiguille, ils deviennent de façon insidieuse et sans qu'ils ne s'en rendent comptent des accros au tabac, à l'alcool et pourquoi pas à la drogue. Victimes rêvées de certains dealers machiavéliques sentant en eux la proie facile, la manne céleste, la vache laitière à traire. Sans oublier leur santé prenant un sérieux coup au passage avec des maladies souvent incurables à la clé. Le réveil tardif dans d'innombrables cas, se révèle atroce voire tragique, car ayant lieu à l'ombre derrière les barreaux soit pour toxicomanie, soit pour un délit commis sous l'effet de ces poisons.
Un mariage sur des bases viciées Déjà depuis l'âge de 14 ans voire bien avant, les gosses en plaisantant nous lançaient à la figure leur impatience d'atteindre leur majorité à 18 ans pour prendre leur destin en mains. Des répliques qui nous faisaient rire aux larmes tellement elles nous paraissaient drôles, amusantes. Mais attention, l'affaire n'est pas aussi innocente qu'elle n'en avait l'air. Et un beau jour, on vous présente l'heureux (se) élu(e) sans autre forme de procès. Vous n'avez qu'à acquiescer sans poser les classiques questions d'usage se référant aux origines, à la famille, au niveau, au travail, au mode de vie, aux moyens de subsister voire de survivre ultérieurement, etc. Les réponses inéluctables, revenant comme leitmotiv et fusant comme un cinglant défi : « Nous nous aimons et après tout c'est notre vie et nous sommes à même de la gérer avec bonheur. Et puis nous ne sommes plus des enfants pour permettre aux tiers d'interférer dans nos affaires! ». Et ces " tiers", les parents bien sûr, mis devant le fait accompli, n'ont le droit que de mettre lourdement la main à la poche pour couvrir les frais faramineux de l'union. 15 jours après, huissiers notaires, médecins attestant des coups et blessures, plaintes, tribunaux avec comme cerise sur le gâteau une grossesse débutante...