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L'Homme-automobile ne se connaît plus d'interdits
Dépendance, virus, drogue
Publié dans Le Temps le 14 - 03 - 2009

Le Grand Tunis, Sfax, Sousse, Nabeul, Gabès et à un degré moindre Bizerte sont les villes les plus polluées de Tunisie. En cause, les industries qui se sont implantées dans ces zones très urbanisées ;
mais également les moyens de transport et plus exactement les voitures particulières qui consomment la plus grande quantité de produits pétroliers (75% de l'essence consommée dans le pays). Elles émettent 24% du volume de gaz à effet de serre et consomment 30% de l'énergie. Le parc automobile en Tunisie compte aujourd'hui plus que 1.230.000 véhicules dont plus de 700.000 voitures particulières et enregistre annuellement une croissance de plus de 6%. Une famille sur 5 dispose d'une voiture et dans certains quartiers résidentiels de la capitale et de sa banlieue, le taux d'équipement en voiture est de 2,5 par ménage (40% des voitures tunisiennes appartiennent à des habitants de Gammarth, des Berges du Lac, des cités Ennasr, El Menzah et El Manar). 60% des véhicules qui circulent dans le pays ont plus de dix ans et un moteur non conforme. Ces statistiques devraient alarmer les Tunisiens sur les dangers que représente ce moyen de transport sur la qualité de leur environnement et sur leur vie. Mais apparemment, ce n'est pas le cas. En dépit de la crise actuelle et de la hausse notable du prix des carburants, la demande de voitures ne tend pas à la baisse. Les crédits bancaires et ceux des différentes caisses sociales facilitent de plus en plus l'achat de voitures particulières.

Le virus de l'automobile
Ce n'est pas l'acquisition de ce moyen de transport devenu indispensable que nous contestons, mais son utilisation excessive notamment en centre-ville. Ce qui, comme chacun le constate, congestionne cette zone et embouteille toutes ses artères ou presque. Ce que nous déplorons, c'est la dépendance à la voiture, la contamination par le virus de l'automobile, le comportement addictif de certains automobilistes qui ne peuvent plus se passer du volant de leur véhicule où qu'ils se trouvent. Nous les imaginons capables, si les dimensions de la maison le permettaient, de se déplacer en voiture chez eux, d'aller aux toilettes en voiture par exemple ou de se coucher avec l'accélérateur et les freins aux pieds. Car il existe parmi nous des gens qui ne vivent qu'à « quatre roues » : la voiture les habite et ils aimeraient quant à eux habiter dans une voiture ! C'est en effet là qu'ils mangent leur petit déjeuner et autres coupe-faim, qu'ils téléphonent aux amis et à la famille, qu'ils roupillent un peu pendant le jour et la nuit, qu'ils rencontrent les « intimes » et les êtres chers, qu'ils boivent un coup, qu'ils fêtent un heureux événement sportif ou familial, qu'ils fument leur paquet de cigarette et pour certains c'est là qu'ils naissent et...périssent !

L'homme-voiture
On utilise trop la voiture dans nos zones urbaines : pour la moindre commission, pour une sortie dans le quartier ou pour aller à la cité voisine, on prend le volant chéri et l'on démarre. Plus personne parmi ces dépendants ne songe à faire quelques kilomètres de marche. Leurs pieds ont progressivement perdu les réflexes qui commandent cet exercice. Ils ont presque tous une bedaine et des « pneus » au niveau du ventre et du bassin. La plupart d'entre eux souffrent de maux de dos et de reins, ont le diabète et un taux de cholestérol élevé. Ils s'essoufflent au moindre effort et trahissent assez tôt des signes dépressifs évidents. Les bouchons à l'entrée ou à la sortie d'une ville leur sont plus supportables qu'une bousculade dans les souks de la médina. Zigzaguer, freiner, accélérer, doubler, klaxonner, voici désormais les verbes qu'ils conjuguent le plus et le mieux. Joint de culasse, courroie, patin, vilebrequin, pare-brise, échappement, rétroviseur, roue de secours, jauge d'huile, pompe à essence, batterie, filtre, rotule, ce sont là les mots de leur dictionnaire usuel. Les ronds points, les virages, les dos d'âne, les passages à niveau, les double-voies, les sens interdits, constituent leur nouvelle géographie. Pour un peu, on dirait qu'ils ont un code de la route à la place du cerveau, des phares à l'endroit des yeux et pour oreilles des clignotants !

Choix civique
Nous « fabriquons » de plus en plus d'hommes-voitures, alors que le scrupule écologique nous dicte de multiplier les hommes piétons. Nos villes ont tout à gagner en convertissant le nombre de voitures qui y circulent en autant de piétons. Les voies piétonnes n'y existent presque plus et les trottoirs sont envahis par les deux, trois, quatre, six, huit ou dix roues ! On croit que sur le plan économique, c'est mieux avec les voitures qu'avec les piétons ! Des expériences tentées dans certaines villes européennes ont démontré le contraire. Essayons de bannir la voiture dans certains espaces commerçants et nous verrons qu'ils accueilleront plus d'acheteurs que d'habitude. L'Avenue Bourguiba est aujourd'hui l'une des plus rentables, sinon la plus rentable, en raison justement de la proportion importante qu'elle réserve aux non « motorisés ». Nous devons en même temps créer davantage de lignes de métro qui desservent tous les quartiers des grandes villes. Le transport ferroviaire est, chiffres à l'appui, le moins polluant et le plus sûr en ville. En multipliant les rames en direction d'El Mourouj et Ben Arous, la Transtu a épargné à des centaines de milliers d'usagers les heures d'attentes pénibles d'il y a quelque temps. Pour aller au Bardo, à Den-den, à l'Ariana et bientôt à la Manouba, c'est moins stressant de nos jours. Pensons donc à de nouvelles lignes vers Ennasr, El Manar et les Berges du Lac. Moins de voitures et plus de métros, c'est un choix civique.


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