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Insalubres, mal entretenus et –dangereux-
Enquête : Etablissements scolaires vétustes
Publié dans Le Temps le 28 - 03 - 2009

L'Etat consacre près de 7,5% de son PIB à l'éducation et à la formation. Aujourd'hui, plus d'un Tunisien sur quatre fréquentent l'école. La Tunisie a enregistré un accroissement du taux de scolarisation des enfants âgés de 6 ans, qui est passé de 85% en 1975 à 99% en 2006/2007.
Dans la même période, la population scolaire a atteint 2195827 élèves dans les deux cycles primaire et secondaire. Un nombre important d'élèves qui nécessitent des lieux décents et bien équipés pour pouvoir poursuivre les cursus dans des conditions normales. Depuis l'indépendance, des centaines d'établissements scolaires ont été construits. En 2005/2006, ils étaient 10.498 établissements éducatifs (tous niveaux confondus). La plupart sont encore en bon état grâce aux travaux d'entretien exécutés par le ministère de tutelle ou par les autorités régionales ou locales qui interviennent généralement dans les travaux d'embellissement de l'entourage des établissements scolaires afin d'assurer un environnement sain à nos enfants qui fréquentent l'école, le collège ou le lycée. Cependant, il est des établissements, ayant déjà dépassé les cent ans, qui remontent à l'époque coloniale et, de ce fait, ils ont subi des transformations à travers les années, si bien qu'ils sont actuellement dans un piètre état, quoiqu'ils représentent un modèle architectural d'une beauté rare et qui auraient pu garder leur prestige si des travaux de réparation avaient été entrepris en temps opportun.
En outre, ces établissements scolaires constituent un patrimoine national qu'il faut préserver au même titre qu'un monument historique ou une tradition folklorique du pays. Ces édifices, encore debout, malgré leur vétusté et leur usure, sont menacés autant que menaçants : certains locaux, à défaut d'entretien, peuvent s'écrouler à tout moment, mettant ainsi la vie des élèves et des enseignants en péril. D'après les témoignages recueillis auprès d'enseignants et d'élèves appartenant à ces vieilles écoles, il s'avère que, à force de retouches improvisées et de travaux de réparation provisoires, ces établissements scolaires ont perdu de leur charme et de leur apparence. Ici, c'est une façade totalement transformée ; là, des salles de classe aménagées pour des tâches auxquelles elles ne sont pas initialement conçues ; là-bas, des fenêtres démantelées et murées avec des briques. Là encore des vitres brisées remplacées par du contreplaqué, empêchant ainsi les rayons du soleil et la lumière de pénétrer dans la salle, des marches de marbre des escaliers détruites, des rampes cassées, des fers forgés arrachés, des cours détériorées et parsemées de trous, des terrains de sport non entretenus, des jardins négligés, ces toitures qui ont perdu de leurs tuiles, des bibliothèques sombres et aux murs décrépis, des fils électriques découverts...
Tel est le décor qu'affichent ces écoles vétustes que, malgré tout, des milliers d'élèves fréquentent chaque jour. Tout cela donne un spectacle désolant et lugubre qui fait répugner les plus enthousiasmés des élèves.

Mémoire collective
Ces établissements scolaires, en fin d'analyse, ne sont pas seulement un lieu fait juste pour que les enseignants donnent leurs cours aux apprenants, mais aussi ils appartiennent à la mémoire collective. Ils revêtent une grande importance aux yeux de nos parents et nos grands-parents, eux qui gardent encore des souvenirs indélébiles de ces bâtiments où ils ont vécu une bonne tranche de leur vie.
Aussi faut-il qu'ils soient protégés contre toutes menaces de délabrement. Leur maintien en bon état reflète l'engagement de la génération présente à l'égard de la génération future. L'environnement dans lequel baignent la plupart de ces établissements centenaires est souvent lamentable. Il est vrai que parfois l'équipement des écoles en matériels et en fournitures pédagogiques et en matériels informatiques, qui d'ailleurs demandent des budgets énormes, doit passer en priorité pour garantir la bonne instruction et la formation solide à nos élèves. Malgré les efforts importants consentis par le ministère de tutelle pour restaurer ces édifices scolaires ruinés par le temps, toutes les garanties de sécurité et de salubrité dans ces établissements restent insuffisantes. Toujours est-il que la restauration de ces vieilles bâtisses reste une obligation qui s'impose à tous. Le recours aux collectivités et aux associations qui œuvrent pour la sauvegarde du patrimoine, qu'elles soient locales ou régionales, serait d'un grand apport pour ces édifices menacés de délabrement.

Redorer l'image de ces établissements
De même dans le cadre d'une journée « portes ouvertes », les directeurs de ces établissements pourraient sensibiliser les parents des élèves à la situation déplorable des lieux ; ils pourraient ainsi contribuer, un tant soit peu, à redorer l'image de ces établissements vétustes et détériorés. De telles initiatives pourraient sauver ces vieux établissements de la déchéance.
J.M, professeur dans l'une de ces écoles centenaires nous a informés que « plusieurs pétitions ont été adressées à la Direction régionale de l'Education et de la Formation dans lesquelles les collègues ont exprimé leur indignation envers l'état piteux des salles de classes dont les murs sont décrépis et les fenêtres sans vitres, des escaliers aux marches dégarnies, des couloirs au sol creusé, des toits dont les tuiles sont arrachées, des terrains de sport négligés...Mais en vain ! Les retouches effectuées de temps en temps ne sont que provisoires ; c'est d'une véritable restauration dont ces vieilles écoles ont besoin pour être sauvegardées. »

Obstacles et effets néfastes
Il va sans dire que la vétusté et l'incommodité des lieux peut déteindre sur le travail des enseignants et peut créer des obstacles à l'apprentissage et entraîner même des effets néfastes sur la santé des élèves, comme nous l'a confirmé N.B, enseignante : « Etudier dans une salle où il y a un courant d'air peut nuire à la santé des enseignants et celle des élèves qui souvent sont obligés de garder leurs manteaux pendant le cours pour éviter un rhume ! Parfois, on est obligé de déplacer des élèves proches des fenêtres parce qu'elles s'ouvrent brutalement sous l'effet du vent, surtout en hiver ! Dans certaines salles, on trouve des fenêtres carrément scellées, ce qui provoque une mauvaise aération et un manque de lumière. Il faut voir aussi dans quel état se trouvent les blocs sanitaires dans ces vieilles écoles ; le système de canalisation est si ancien que certains conduits et tuyaux sont dégradés et provoquent souvent des fuites, sans compter les égouts qui dégorgent des saletés puantes. Une attention particulière doit être portée à ces établissements anciens de la part des autorités compétentes. »
Ces défectuosités remarquées dans pas mal d'anciens établissements peuvent pourtant être dépassées si les efforts de tous sont conjugués : tout le monde est concerné par la sauvegarde de ces vieilles bâtisses qui font partie du patrimoine architectural de la ville où ils se trouvent. Le ministère de tutelle, les directions régionales, les administrations de ces écoles, les associations de la sauvegarde du patrimoine et de l'environnement et même les parents des élèves doivent mettre la main à la pâte pour empêcher l'écroulement total de ces édifices de l'éducation, de l'instruction et du savoir.


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