Ce sera jeudi à Londres où doit se tenir le fameux tant attendu G20. On nous a promis monts et merveilles et qu'on va peut-être commencer à parler de la crise au passé. Est-ce vrai ? Est-ce que les difficultés ont été aplanies, les divisions surmontées, les obstacles levés, les intérêts nationaux égoïstes dépassés ? Est-ce qu'on peut prévoir qu'à partir de ce jour « J » l'espoir d'une sortie de crise et d'une reprise s'installera jour après jour ? Il faut espérer que cette rencontre historique pour juguler une crise historique débouche sur des décisions historiques. De toutes les façons, les vingt seront présents à Londres et il n'y aura pas d'absent vedette comme ce fut le cas lors du dernier G20 à Washington où Barack Obama a préféré laisser George Bush terminer son mandat. C'est donc un panorama différent qui sera présent dans la capitale britannique avec des acteurs de poids qui représentent les 2/3 de la population mondiale et 85% de la richesse mondiale. Ces poids lourds n'iront certainement pas à Londres pour faire de la figuration ni pour savourer des bains médiatiques, mais pour mettre sur la table les solutions et les propositions qu'ils ont établies après des mois de cogitation et de réflexions. Maintenant ou jamais, l'heure de vérité a sonné. Voilà un G20 qui revêt une importance capitale car l'avenir de la planète en dépend et qui s'est déjà inscrit dans l'histoire de l'humanité comme l'événement majeur de ce siècle et qui va changer la face du monde. A les entendre, ces patrons sont décidés à faire en sorte que ce G20 ne soit pas en vain comptant pour rien, mais faire en sorte qu'il se fasse une place au soleil et au panthéon des grandes dates de l'histoire de l'économie mondiale. Jusqu'à présent, les signes ne sont pas très encourageants mais il est très tôt pour déchanter et trop tard pour abdiquer. Il faut que la communauté internationale fasse front commun face à la crise. Y arrivera- t'elle ? Pour Barack Obama qui veut montrer la voie du salut, pas question pour les Etats-Unis de jouer seuls les dépanneurs. Pour l'Europe, Nicolas Sarkozy et Angela Merkel en tête, pas question de se laisser dicter la voie et encore moins entendre cette voix leur dire : « circulez, il n'y a rien à voir ». Voilà six mois que le monde est en ébullition, s'agite et agit, dramatise et dédramatise, lance et relance des plans de relance, sauve les banques et enfonce les banquiers irresponsables, assure et rassure, focalise, assainit, moralise…il y a de quoi. La planète est encore en danger. Ces stars de la planète doivent faire entendre leur voix et montrer la voie. L'utopie ne doit pas avoir droit de cité lors de ce sommet, le temps n'est plus aux bonnes intentions et aux petites ambitions, aux mesures hâtives et égoïstes, aux programmes discriminatoires et formatés. Bref, il ne faut pas que ce sommet prenne à la fin de ses travaux la décision de ne rien décider.. Tout le monde y compris l'Afrique malheureusement classée dans le clan des oubliés, est concernée et attend. Il faut espérer qu'après avoir vécu au jour le jour, la planète reprenne espoir, un espoir qui pourrait s'installer jour après jour. On est en droit de se poser la question fondamentale suivante : après avoir diagnostiqué le mal et proposé les remèdes, après tant de plans de sauvetage, tant de concertations et tant de contestations, la crise est-elle derrière nous ? Il faut l'espérer. De toutes les façons, ce jeudi 2 avril sera le jour le plus long pour assurer et rassurer.