Le Temps-Agences - Les Etats-Unis doivent s'attendre à des cas plus graves de grippe porcine, soupçonnée d'être responsable d'une centaine de morts au Mexique, et même à des décès, selon les autorités sanitaires américaines, mais il n'y a pas lieu de s'alarmer, a assuré le président Obama. -Nous surveillons attentivement l'apparition de cas de grippe porcine aux Etats-Unis. Il s'agit évidemment d'un sujet d'inquiétude qui réclame que nous élevions le niveau d'alerte", a dit le président américain dans un discours à l'Académie nationale des sciences à Washington. "Mais il n'y a pas de raison de s'alarmer", a-t-il assuré. Les Etats-Unis, où 20 cas relativement peu virulents ont été détectés jusqu'à présent, ont déclaré l'état d'urgence sanitaire dimanche et un dépistage des personnes présentant des symptômes grippaux a été instauré aux frontières. Les voyageurs suspects seront placés en isolement, avait précisé dimanche la secrétaire à la Sécurité intérieure Janet Napolitano. Un nouveau cas suspect a été mis au jour hier dans le Michigan (nord). Les vingt premiers patients américains - 8 à New York (nord-est), 7 en Californie (ouest), 2 au Texas (sud), 2 au Kansas (centre), un dans l'Ohio (nord) - ont tous guéri. Cependant, le directeur des Centres américains de contrôle et de prévention des maladies Richard Besser a prévenu hier qu'il fallait s'attendre à des cas plus sévères, et peut-être même à des décès. "Au vu de la situation au Mexique, je pense que les gens doivent se préparer à l'idée que nous allons voir apparaître plus de cas graves dans le pays, et peut-être des morts. Il faut que les gens se préparent à cette idée", a-t-il ajouté. "Nous sommes très inquiets, et c'est pourquoi nous prenons des mesures très énergiques." Il a appelé la population à éviter d'approcher les personnes malades, à se laver les mains, à ne pas aller au travail ou à l'école en cas de maladie et à éviter les foules. Le Pentagone ne prévoit pas pour l'instant de débloquer des médicaments anti-viraux de ses réserves mais l'armée surveille la situation de près, a déclaré un porte-parole, Bryan Whitman. Le président Obama a dit être tenu régulièrement informé de la situation et a promis que son administration ferait de même avec les Américains. L'état d'urgence sanitaire est une "mesure de précaution" pour être certains de réagir avec rapidité et efficacité, a-t-il rappelé. M. Besser a par ailleurs jugé "injustifié" l'avertissement de l'Union européenne déconseillant les voyages dans la zone affectée. "A ce stade, je ne poserais pas de restriction ou n'émettrais de recommandation contre les voyages aux Etats-Unis", a-t-il dit. Sans restreindre les déplacements, la secrétaire d'Etat Hillary Clinton a néanmoins exhorté hier les Américains voyageant au Mexique à la prudence. Quant au ministre de l'Agriculture Tom Vilsack, il a assuré que la filière du porc américain n'était pas en cause, mais précisé avoir demandé à chaque Etat de vérifier qu'il n'y avait pas de cas de grippe chez les porcs.