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L'enfer
Harcèlement des jeunes filles dans la rue
Publié dans Le Temps le 05 - 05 - 2009

Avec le beau temps qui revient, les jeunes filles et même les dames, commencent à arborer des tenues plus légères, avec des décolletés et des jupes. Des tenues de saison en temps normal, mais qui vont provoquer une série de réactions que l'on peut qualifier d'infernales, tant de jeunes gens et même des adultes se permettent de leur faire des réflexions plus ou moins douteuses.
C'est dans la station de métro du Passage que nous avons commencé cette enquête, car c'est le lieu où la plupart des gens se donnent rendez-vous pour aller ensuite vaquer à leurs occupations. La petite place où sont implantés les guichets est tous les jours la cible de tous les dragueurs désœuvrés, qui viennent là comme on va sur un terrain de chasse...
Les jeunes filles et même les dames qui descendent du métro ou qui ne font que passer par là, sont invitées à prendre des cafés, sollicitées pour des renseignements trompeurs, suppliées de dire un mot au dragueur et parfois elles reçoivent des tas de compliments aussi intéressés que fallacieux. Une jeune fille venue de Sfax rendre visite à des parents nous a déclaré " entre la gare et le centre ville, plus de vingt personnes que je ne connais pas, m'ont invitée à prendre un café ou un jus d'orange. " Et d'ajouter sur un ton ironique " Ils sont généreux les Tunisois... "

Aucune fille n'échappe à la drague
" Même habillée de haut en bas, aucune fille n'échappe à diverses formes de sollicitations " nous confiera une jeune fille plutôt belle et qui subit ce type de harcèlement depuis de nombreuses années. " En un mot, notre mentalité c'est le non-respect de la femme, malgré les textes de loi très avant-gardiste. " Elle a fini par ne plus faire attention à cette " racaille ", comme elle les surnomme. C'est comme s'ils faisaient partie des murs de la ville...
Le problème nous a assuré une autre jeune fille tout aussi jolie, c'est que " ces énergumènes deviennent parfois agressifs, au point de vous bousculer et de vous insulter si vous ne leur répondez pas. Et si vous leur répondez, ils se croient déjà en terrain conquis et vous posent un tas de questions personnelles avant de vous demander votre numéro de portable comme si c'était un droit. "
Jusqu'aux dames qui n'échappent pas à ce harcèlement, comme cette hôtesse d'accueil dans une société privée que nous avons rencontrée place Barcelone, autre haut lieu de la drague. " Moi, dit-elle, je dois me maquiller car je reçois de nombreux clients importants dans la société où je travaille. Mais ces jeunes croient que ce maquillage est une sorte d'invitation à draguer, une permission de me parler, alors que je suis mariée et mère de deux enfants... "
Ce que l'on constate, c'est que ce type de comportements ne se rencontre que dans les grandes villes et en particulier à Tunis, où il est l'une des conséquences d'un exode rural mal contrôlé. Un sociologue l'explique en ces termes : " il y a d'abord le phénomène de l'anonymat que donne la grande ville avec le sentiment d'impunité qui en découle. Il y a ensuite le fait que de nombreux dragueurs sont d'origine rurale, où les femmes ne se font belles que lors des mariages et des grandes cérémonies. Donc pour eux une femme maquillée s'apparente à une fille qui se fait belle pour eux. "
En effet, ce que nous avons constaté en discutant avec certains d'entre eux, c'est qu'ils n'ont pas le discernement de ceux qui ont toujours vécu en ville et ne comprennent pas les nuances entre lier conversation avec une jeune fille et lui imposer de faire leur connaissance. L'un d'eux va jusqu'à affirmer : " c'est pour nous qu'elles se font belles, parce qu'elles ne trouvent pas un mari. C'est l'obsession de toutes les jeunes filles aujourd'hui, mais nous on veut tout juste draguer et faire des choses... "
Nous avons en effet recueilli les témoignages de plusieurs jeunes filles qui se voient invitées à toutes sortes d'activités douteuses, alors que la plupart d'entre elles cherchent des relations sérieuses qui puissent aboutir au mariage. " Mais ce n'est pas dans la rue que je vais chercher un mari, car c'est mal commencer une relation que de répondre aux sollicitations de ces petits voyous " , nous dira une fonctionnaire qui n'est pas encore mariée à trente ans passés.

A la recherche d'aventures passagères
Ce phénomène atteint son apogée aux heures de pointe, c'est-à-dire à partir de midi, puis entre 17 et 19 heures. Le plus grave, c'est que, même pour les hommes d'un âge certain au volant de leurs grosses voitures et même les adultes mariés participent à cet enfer du harcèlement... Une jeune maman qui nous a entendu discuter avec des victimes intervient : " Même si tu as un bébé dans les bras, ils en profitent pour lier conversation et tenter leur chance... Ça m'est arrivé il y a une semaine dans un quartier chic et plutôt tranquille. "
Cette tendance relativement nouvelle s'explique selon notre sociologue par le fait que de " nombreux adultes mariés cherchent des aventures passagères pour se sentir " séducteurs ", et c'est là une tendance nouvelle probablement née avec l'affirmation de la société de consommation. Quant aux hommes riches et âgés, ils tentent de rattraper le temps perdu à amasser une fortune qu'ils mettent au service de leurs désirs primaires. "
Quoi qu'il en soit, ces catégories de dragueurs sont les plus détestés par la plupart des jeunes filles que nous avons rencontrées. Une étudiante résume leur attitude en ces termes : " pour eux, nous sommes considérées comme des quartiers de viande fraîche à consommer sans modération, puis on nous jette comme un mégot de cigarette... "
Et c'est vrai que cette image crue, mais réaliste, se retrouve souvent dans les propos de bons nombre de dragueurs, tous âges confondus. Nous avons demandé à certains d'entre eux comment ils réagiraient si nous faisions subir ce même harcèlement verbal à leurs femmes ou à leurs sœurs et dans tous les cas nous avons eus des réponses ambiguës et des regards fuyants, signe que la gêne s'installe dès qu'on touche à leur propre famille.
L'ouverture d'esprit dont bénéficie la Tunisie vis-à-vis des femmes ne doit cependant pas être ternie par ce type d'énergumènes. Une grande vigilance doit être observée par tous les acteurs de la société, afin de préserver ces acquis de la femme tunisienne. Et c'est par l'éducation mais aussi le châtiment que l'on a une chance d'arriver à un résultat positif afin que nos rues redeviennent des havres de paix pour tout le monde...


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