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Les enfants des rues : ... Ou quand les parents exploitent leur progéniture
POINTS CHAUDS
Publié dans Le Temps le 18 - 05 - 2009

Il suffit de s'intéresser de près aux va-et-vient dans les places et les grandes stations des villes pour remarquer la présence de petites silhouettes s'adressant aux passants pour leur demander de l'aumône. D'autres silhouettes similaires sont également observées se faufilant entre les stands des marchés proposant des sachets en plastic, du papier-mouchoir ou du chewing-gum.
A voir ces mômes délaissés à leur propre sort au milieu de la grande machine de la vie ouvre la voie à plein de questions sur les raisons les ayant poussé à faire la manche ou à exercer ces petits commerces en délaissant les bancs de l'école qu'ils sont censés occuper.
N'ont-ils pas de parents pour les prendre en charge ? N'y-a-t-il pas de structures censées protéger l'enfance contre les divers fléaux d'exploitation ? Comment la société civile tolère-t-elle le développement d'un tel phénomène sans tirer la sonnette d'alarme ? Les âmes charitables aidant ces enfants, d'une façon ou d'une autre, à " gagner " leurs vies, ne savent-elles pas qu'elles sont, parfois, complices de ce comportement répréhensible en fournissant un " gagne-pain " aux parrains de ces mômes ? Et l'administration dans tout cela ?
De telles questions, et bien d'autres encore, se déroulent systématiquement dans tout esprit cherchant à comprendre les tenants et les aboutissants de ce phénomène en Tunisie où tout enfant a droit à la scolarité gratuite mais non obligatoire jusqu'à l'âge de 16 ans.

Le point de la situation
Malgré le fait que l'on puisse affirmer sans risques de se tromper que le phénomène d'enfants de la rue est limité en Tunisie à cette catégorie d'enfants gardant des contacts avec leurs familles et dont le travail est souvent un apport économique non négligeable aux parents, il est nécessaire de lutter contre ce fléau avant qu'il ne gagne du terrain.
Le constat visuel (faute de statistiques) montre qu'il s'agit de cette catégorie disposant d'une famille très souvent en difficulté matérielle ou sociale. Ces enfants sont obligés de gagner leur vie en mendiant de manière directe ou indirecte. C'est-à-dire en faisant la manche ou en vendant des papiers serviettes, du chewing-gum, etc.
D'ailleurs, et c'est objectif, le phénomène se développe pendant les grandes vacances scolaires. Plusieurs familles, aux revenus modestes, optent pour le choix d'occuper leurs enfants dans un créneau de mendicité indirecte sur les plages ou dans les marchés, en l'occupant dans des pseudo-commerces. Ainsi, ils peuvent réunir de quoi payer leur retour à l'école.
Du côté de l'administration, le nombre de cas officiellement recensés d'enfants de la rue se limite à quelques décennies dans toute la Tunisie. L'administration ne dispose pas de véritables statistiques reflétant la réalité de la situation. Pourtant, il y a toujours eu des indices pouvant servir de repères pour des débuts d'enquêtes. Mais le ministère des Affaires de la Femme, de la Famille, de l'Enfance et des Personnes Agées n'a commencé que très récemment à réfléchir sur une base de données portant sur cette catégorie d'enfants. Le projet en cours part des sujets à risques et d'indices qui sont généralement révélateurs.
Toutefois, il faut reconnaître qu'un enfant est toujours réticent à se présenter à l'administration pour être interné dans un centre public, au risque d'être taxé de tous les qualificatifs déshonorants. Il préfère l'air libre. Donc, ce n'est pas de ce côté qu'il faut aller chercher..
Vu ce manque de statistiques sur la réalité de la situation ou d'un quelconque diagnostic de ce phénomène, aucun programme n'a été arrêté par l'administration dans ce sens. Les enfants de la rue sont encore un sujet tabou.

Les raisons du phénomène
Il va sans dire que les causes de ce problème sont d'ordre social et économique. Les principaux facteurs de l'émergence des enfants de la rue sont notamment la pauvreté et la détérioration du niveau de vie.
L'impact de la crise économique a renforcé les rangs des catégories sociales marginalisées qui ne sont pas parvenues à faire face à la cherté de la vie. Leurs enfants sont les premières victimes de cette crise car ils constituent la frange improductive.
L'entourage immédiat des enfants commence, d'abord, par leur demander à ramasser les frais de leur scolarité avant de leur annoncer carrément que ladite scolarité est quasi-inutile et qu'il serait judicieux de se brancher sur un créneau plus porteur.
D'autres causes sont, également, avancées comme la dislocation de la famille ou le repli de la valeur du savoir. L'enfant qui n'est pas pris en charge par son entourage court le risque de déraper plus facilement qu'un autre jouissant d'une famille soudée lui assurant le suivi de ses études.
Il faudrait également citer comme raison le fait que l'administration ne présente pas aux yeux des familles démunies un refuge auquel on peut s'adresser pour éviter la rue à son enfant. Par ailleurs, il n'y a aucun service qui gère réellement de telles situations.
Mourad SELLAMI
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Que dit la législation ?
La Tunisie a signé en 1991 la Convention des Nations Unies sur la Protection de l'Enfant. Quatre ans après, plus précisément le 9 novembre 1995, un Code de la Protection de l'Enfant a été promulgué. Ces textes garantissent les droits fondamentaux des enfants et les protègent, théoriquement, contre toutes les formes de dangers et de risques. Ils ont pour principale mission de protéger cette population contre toutes les formes des dangers qui menacent leur vie et leur éducation.
Le délégué de l'enfance et le juge de l'enfance peuvent d'ailleurs intervenir directement dans les situations de risque imminent et ce, suite à une simple déclaration.
La fonction du délégué de la protection de l'enfance est l'une des plus importantes mesures prises en Tunisie. Le délégué est habilité à intervenir en cas de besoin pour protéger les enfants menacés.
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Témoignages
Tahar, 12 ans, vendeur de papier-mouchoir : " Tenu de ramener de l'argent à la maison "

Il a fallu beaucoup de diplomatie pour amener cet enfant à parler. Chétif comme il est, on se demandait comment il peut survivre au milieu des rapaces de la rue. Mais, il était apparemment dans l'obligation d'obtenir son gagne-pain : " ça fait trois mois que j'ai abandonné les bancs de l'école. Mon père a été emprisonné et ma mère ne travaillait pas avant. Elle est actuellement femme de ménage lorsque son état de santé le lui permet. Aucune structure officielle ne nous est venue en aide même pendant les fêtes religieuses. Ma famille n'est pas originaire de Tunis mais nous avons décidé d'y rester malgré les difficultés. C'est toujours mieux que de s'occuper des brebis dans les exploitations agricoles. Je suis donc tenu de ramener de l'argent à la maison en fin de journée pour survivre "
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Samah, 15 ans, " commerçant " à la place de Barcelone : " L'époux de ma mère m'a chassé de la maison "
Samah tient un " petit commerce " à la place de Barcelone. Il vend des coupe-ongles, du papier-mouchoir et des stylos à bille. Il n'a pas été, lui aussi, facile à aborder. On dirait que ces jeunes ont peur de quelque chose. Toutefois, il a fini par se sentir en sécurité et parler : " mon père est mort alors que je n'avais que neuf ans. Ma mère est parvenue durant les deux années suivantes à nous entretenir avec l'aide de mon grand-père maternel. Mais ce dernier est décédé, lui aussi. Nous nous sommes retrouvés dans la rue parce que mes oncles se sont querellés à propos d'héritage. Aucune structure officielle ne nous est venue en aide. Ma mère a du se marier pour ne pas faire la femme de ménage ou, peut-être, pire tellement la vie nous a tourné le dos. L'époux de ma mère n'était pas prêt à prendre en charge notre scolarité, ma sœur et moi. Donc, j'ai du quitter l'école et me débrouiller "


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