Fraîcheur physique, état d'esprit et ambition, atouts des Monastiriens La pression monte graduellement à Monastir en cette ultime semaine précédant le great event de ce dimanche pour toute la région. Il ne peut en être autrement quand les Usémistes atteignent en 67 ans d'existence et pour la première fois de leur longue histoire le palier suprême des éliminatoires avec cet insigne honneur de disputer la finale au mythique temple de Radès. Engouement sans précédent de tous les inconditionnels avec planification des excursions ralliant le stade. Nous avons pris attache avec le régional de l'étape Ameur Hizem, ex-entraîneur national pour recueillir ses impressions à la veille de cette première pour les Monastiriens : Le Temps : Si Ameur, une première question d'actualité : un soulagement pour vous la décision du CNAS cassant encore une fois la décision des fédéraux et « blanchissant » Lotfi Rhim avec son retour sur le banc pour cette finale ? Ameur Hizem : Et comment ! Car franchement le priver de la finale pour des futilités est grandement frustrant. La fête aurait été incomplète, gâchée. Peut-on avancer que pour vous, cette finale constitue enfin la réalisation d'un rêve longuement caressé ? En effet, mais pas seulement pour moi. C'est un vœu ardemment souhaité par nous tous ici à Monastir. Je m'étonne cependant que certaines équipes de loin beaucoup moins performantes que nous soient sur les annales du prestigieux palmarès de la coupe et pas encore nous. Et là je ne veux discréditer ou minimiser la valeur de personne parmi les lauréats. Que les choses soient claires ! Vous attendiez-vous à ce que les vôtres atteignent la finale ? Nous avons une très bonne équipe avec un effectif des plus respectables. De plus, nous produisons un volume de jeu méritoire et respectable. Eliminer le détenteur l'Espérance à El Menzah n'est pas à la portée de tout le monde. Une équipe faisant peur à tout le monde et sacrée logiquement champion de Tunisie sans la moindre contestation possible. Les atouts de l'USMO lors de cette rencontre ? Incontestablement, notre fraîcheur physique, la jeunesse de l'effectif, l'ambition et cette formidable charge de confiance en leurs moyens acquise par les troupes suite à leur parcours éliminant leurs adversaires chez eux. Car quand on se targue d'épingler les CSHL, ESHS, ASG et surtout l'Espérance en déplacement, fatalement cela cogite positivement dans la tête des joueurs. Est-ce à dire que la coupe est déjà dans la poche et que le match ne sera qu'une simple formalité si nous comprenons bien votre approche ? Je n'ai jamais dit ça. Appréhender la finale avec cet état d'esprit serait le meilleur moyen de se faire renvoyer à ses chères études par les Sfaxiens. Il faut être concentré et ne rien lâcher car ce sera très dur comme bataille. Les points faibles de Monastir ? Peut-être leur manque d'expérience de ce genre de matches. Mais je demeure confiant dans l'affaire car nous disposons tout de même de joueurs chevronnés et rompus aux grandes occasions. Ils auront la tâche d'encadrer avec succès les moins jeunes. Le meilleur scénario selon vous ? Marquer d'entrer, mais au cas où pareille entreprise ne se réaliserait pas, il faut continuer à jouer calmement sans précipitation aucune et sans perdre ses repaires et entrer dans le jeu de l'adversaire. Uniquement se concentrer sur l'application des schémas et consignes de Lotfi Rhim. Le facteur fatigue des Sfaxiens joue tout de même en votre faveur ? Pas nécessairement. Sur un match de cette importance de 90 voire 120', les protagonistes subliment la saturation et la fatigue. Le meilleur exemple vient d'être magistralement administré par l'Espérance ballottée au gré des déplacements, elle a toujours sorti un volume de jeu de haute facture là où on s'y attendait le moins. Il n'en demeure pas moins vrai, que les Sfaxiens risquent de connaître une baisse de régime durant le match. Abdelkrim Nafti constitue à n'en point douter la plaque tournante de votre adversaire ; un traitement spécial pour lui, histoire de gripper la machine sudiste ? Je ne crois pas. Nafti a un apport important certes mais le CSS puise sa force dans son jeu collectif. Lotfi Rhim a travaillé sous vos ordres au Khalij, êtes-vous en contacts étroits avec lui en vieux renard conseillant un jeune entraîneur lors de sa première finale ? Je suis pratiquement toujours en communication avec lui mais par le truchement de mon fils Riadh Hizem qui est le médecin du club. Un entraîneur qui risque de vous fausser compagnie à la fin des débats. Sachant que les sirènes de Moez Driss l'appellent avec insistance ? Pour l'heure rien n'est officiel, et tous ici, sommes concentrés sur la finale. Vous pensez que la moitié du stade de Radès sera garnie par les Monastiriens ? Je l'espère de tout cœur pour que la fête soit totale. Mais sincèrement je ne table que sur 15 mille supporters faisant le déplacement là-bas. Un pronostic pour conclure ? Je souhaite ardemment bien sûr que les nôtres soient couronnés. Mais objectivement, je dis que le meilleur gagne et que l'apothéose nous fasse oublier tous les aléas que nous avons endurés jusque-là. Entretien conduit par Mohamed Sahbi RAMMAH