L'Association de sauvegarde des handicapés moteurs à Sfax a concocté un programme bien fourni à l'occasion de la célébration de la Journée Nationale des Handicapés. Fait saillant, les jeunes handicapés ont marqué l'événement par la production d'un court métrage dédié à Abul Kacem Chebbi, dont le pays commémore le centenaire. Oui, un film, certes assez court, mais une œuvre réussie dont ils ont le mérite exclusif ou presque, une création par laquelle ils ont tenu à positiver leur infirmité et à interpeller le public des valides pour l'inviter à changer de regard envers la communauté des déficients toutes catégories confondues. Le message est percutant et le canal on ne peut plus pertinent : l'art, le septième, retrouve ainsi sa vocation authentique de média au service des nobles causes mais aussi de moyen d'expression à travers lequel, les handicapés de l'association se sont rappelés à l'intention de leurs concitoyens et revendiqué un statut de membres à part entière, qu'on tergiverse à leur accorder. Pourtant, nous sommes tous de potentiels handicapés moteurs en sursis, comme l'a souligné docteur Faouzi Frikha, président de l'association. Il est de notre devoir de citoyens, non pas de nous faire bonne conscience en pleurnichant sur le sort des handicapés ou en adoptant une attitude faite de compassion passive mais de nous impliquer dans des actions de solidarité agissante. A ce propos, il est utile de saluer l'apport considérable des généreux donateurs, sans lesquels les gens atteints de déficiences physiques ou intellectuelles connaîtraient un sort des plus lamentables. Saluons aussi l'engagement des bénévoles au sein des associations caritatives. Sans oublier de mentionner les efforts déployés par l'Etat en vue d'améliorer le statut social des gens porteurs de handicaps par le biais d'une législation destinée à faciliter leur insertion sociale et à garantir leurs droits quant à l'égalité juridique et économique, à la dignité, à l'éducation, à l'enseignement, à l'apprentissage et au travail. Beaucoup de chemin reste, cependant à faire , surtout en matière de sensibilisation dans les établissements scolaires car les préjugés ont encore la peau dure. Le meilleur moyen serait d'aider les handicapés à les combattre par eux-mêmes, car ils en sont capables, à leur façon bien sûr, à condition de les doter des moyens adéquats : le tort des gens valides c'est de croire,en effet, que le talent est leur apanage ! La modeste expérience cinématographique des jeunes de l'association de sauvegarde des handicapés moteurs à Sfax est un revers cinglant à ces prétentions infondées. D'ailleurs ces jeunes ont dans leur répertoire un autre court métrage dédié à la sauvegarde de l'environnement. Mieux même, La célébration récente de la Journée Nationale des Handicapés a donné lieu à des activités culturelles diverses dont une exposition sur l'environnement, un soirée musicale, une pièce de théâtre et une compétition handisport. Derrière tout ce programme, il y a une association, celle de sauvegarde des handicapés moteurs à Sfax. Fondée en 1974, elle compte plusieurs centres dont ceux de prise en charge précoce, d'éducation spécialisée ainsi que de réhabilitation et d'intégration éducative. La prise en charge comprend entre autres des soins médicaux, y compris à domicile, l'organisation d'activités culturelles et de loisirs, divers ateliers d'activités culturelles, ludiques ou surtout productives etc... Tant il est vrai que le travail est le moyen par excellence de se sentir utile et de retrouver sa dignité.