Les indices d'amélioration des conditions de vie s'améliorent d'une année à l'autre en Tunisie. Nous avons d'ailleurs réussi à atteindre quelques objectifs du Millénaire pour le Développement (OMD) avant l'échéance (2015), notamment en termes de réduction du taux de la pauvreté. D'autres objectifs seront probablement atteints dans le domaine de la préservation de l'environnement d'ici six ans. Mais entre temps, les citoyens continuent à endurer des difficultés énormes, notamment dans les régions du Nord-Ouest, du Sud-Ouest... La moyenne nationale des indices reflète rarement celle affichée dans ces zones. Il s'agit bel et bien de l'arbre qui cache la forêt dans plusieurs secteurs de base comme l'emploi, l'éducation, la santé..., d'où l'importance à accorder plus d'attention à ces zones et mieux intervenir à travers des plans efficaces et performants. La Tunisie célèbrera demain à l'instar de la communauté internationale, la Journée Mondiale de l'Environnement. Pour fêter ce rendez-vous annuel, le ministère de l'Environnement et du Développement Durable a programmé un ensemble de manifestations telles que le colloque national tenu hier, au CITET sur " l'amélioration de cadre de vie du citoyen, une priorité nationale et un enjeu sociétal ". La rencontre fut une occasion pour dresser le bilan des réalisations en matière d'amélioration des conditions de vie, et de protection d'environnement. Les indices se sont améliorés en matière d'assainissement, de gestion des déchets, de la qualité de l'air, de préservation de la biodiversité, etc. Dans ce cadre, M. Nadhir Hamada, ministre de tutelle a énuméré les réalisations accomplies durant les dernières années. Il a rappelé les chiffres en termes de raccordement au réseau d'assainissement notamment dans les zones rurales ainsi que le nombre des stations qui s'élève à 103 actuellement contre 70 il y a cinq ans. Incontestablement, des efforts ont été déployés à ce niveau, mais les citoyens continuent d'endurer des difficultés engendrées par le manque d'entretien des réseaux aussi bien en été qu'en hiver. Des odeurs nauséabondes envahissent la quasi-totalité des zones durant l'été (aussi bien dans le Grand-Tunis que dans les régions). Les citoyens font face à un autre problème récurrent pendant l'hiver et qui n'a pas l'air d'être résolu. Il est question du débordement des réseaux d'assainissement à cause des averses. Car ces derniers ne sont plus en état d'évacuer les eaux pluviales, d'où des grands dégâts matériaux pour les résidents.
Indices Par ailleurs, on a établi l'état des lieux dans la gestion des déchets tout en rappelant le projet de construction des décharges contrôlées dans toutes les régions du pays. Mais il importe de rappeler qu'elles ont accusé un retard par rapport au délai de la réalisation. Elles devaient s'achever il y a des années. De surcroît, ces constructions ont fait l'objet d'un différend dans quelques régions (à l'instar de Mahdia, Ben Arous, Djerba), car elles sont édifiées dans des zones agricoles. D'autres programmes ont été lancés afin d'améliorer les conditions de vie, dont le programme national de collecte des déchets en plastique. 15 mille postes d'emploi ont été crées dans cet objectif en plus de 350 entreprises spécialisées dans le recyclage de la matière et autres. Mais, nos rues sont toujours envahies de sachets en plastique et ce aussi bien dans les zones résidentielles que celles qui sont agricoles. Nombreux sont ceux qu'ils n'en sont guère sensibilisés et qui jettent les déchets dans des espaces verts. En fait, l'Agence Nationale de Gestion des Déchets, chargée du programme n'arrive pas à éradiquer ce problème malgré les mesures prises depuis des années. Cela se répercute négativement sur la qualité de la vie à court, moyen voire long termes.
Disparité Toujours dans la même optique, il existe encore un grand écart entre les régions notamment dans le domaine d'accès aux services de soins, de l'éducation, de l'emploi...Par exemple, la moyenne des femmes ayant accouché hors cadre hospitalier est de l'ordre de 11 % dans les zones rurales alors qu'il est de 2 % seulement dans les zones urbaines. D'ailleurs nous n'avons pas réussi à améliorer les indices dans les régions de Kasserine, Sidi Bouzid, Kairouan et le Sud-Ouest malgré les efforts déployés dans ce sens depuis 1994. La moyenne des femmes qui donnent la vie à des bébés sans prise en charge médicale dépasse les 21 % à Sidi Bouzid selon les résultats du MICS 3, Enquête Nationale à Indicateurs Multiples. Pire encore 40 % des femmes qui résident dans les zones rurales de Kasserine accouchent sans soins médicaux. Ce n'est pas tout. Les indices illustrant le gap entre les régions sont multiples. Entre autres, 22 % des écoles rurales ne sont pas raccordées à l'eau potable. Un bon nombre d'élèves habitent loin de ces établissements situés à 4 kilomètres de leurs domiciles. Ces facteurs se répercutent sur leur formation et surtout leurs conditions de vie. Certes, la Tunisie a réussi à obtenir des résultats satisfaisants lors des dernières années, mais ils ne reflètent pas la réalité essentiellement dans les régions. D'ailleurs un programme de travail sera réalisé en collaboration avec les Nations Unies pour améliorer le sort des tunisiens lors des prochaines années notamment au niveau de l'équité et la qualité de vie pour tous dans les régions (Voir encadré). Sana FARHAT --------------------------------- Assistance des Nations Unies Pour atteindre les OMD et améliorer les conditions de vie des Tunisiens, le gouvernement a établi un plan de travail avec les Nations Unies. Il est question du Plan cadre des Nations Unies pour l'aide au développement (2007-2011). Quatre objectifs stratégiques et prioritaires ont été retenus par les deux partenaires. Il s'agit bel et bien de la réduction de la disparité et l'amélioration de l'équité et de la qualité de vie pour tous et dans toutes les régions, de la promotion de la participation active des jeunes et des adolescents, de l'amélioration de l'emploi et de l'assistance de la Tunisie à mieux s'intégrer dans la mondialisation. En concertation avec le partenaire national, le système des Nations Unies appuiera les efforts des institutions notamment régionales et locales ainsi que ceux de la société civile pour améliorer la situation de la population vulnérable. Ces interventions concerneront les plus pauvres parmi lesquelles certaines catégories de femmes, d'enfants et de personnes vulnérables au VIH/SIDA. Les régions les plus défavorisées seront essentiellement touchées par le plan.