Mrad Mahjoub se trouve à Tunis depuis quelques semaines. Il continue à suivre de très près l'évolution du football tunisien et notamment son équipe nationale. Le prochain match face au Nigéria, il l'attend avec impatience car c'est celui qui nous ouvrira en partie les portes du Mondial 2010. Mrad Mahjoub nous parle ci-après de cet important rendez-vous mais également de ses projets futurs. Le Temps: Vous revoilà en Tunisie, est-ce un retour définitif ou s'agit-il de courtes vacances?
Mahjoub: Il arrive un temps où vous avez besoin de ne plus quitter votre pays sauf pour de courtes vacances, et encore. Je pense que pour moi, le moment est venu pour rester aux côtés des miens soit pour me reposer soit pour exercer si jamais une occasion intéressante se présente. Quand je dis intéressante, je ne vise pas l'argent, mais le projet.
•Cela nous rappelle ce que vous nous avez confié il y a quelques années quand vous avez alors évoqué que vous terminerez votre carrière à l'Espérance. Et pourtant vous êtes là et souvent aux EAU? -Ecoutez quand on a une passion, on ne peut s'en défaire. Pour moi le football a toujours été une passion plus qu'un passe-temps voire une obligation et encore moins une source d'enrichissement. Je me sens beaucoup mieux sur un terrain qu'ailleurs. Pourquoi souvent aux Emirats Arabes Unis? C'est simple, je me suis mieux adapté à l'environnement émirati qu'ailleurs. C'est plus agréable, la mentalité est toute autre, les gens sont beaucoup plus abordables.
•Ce que nous savons c'est qu'une fois à Tunis, Mrad Mahjoub est sollicité de toutes parts. Où en êtes-vous à l'heure actuelle? -Au risque de vous décevoir, je vous répondrais que je n'ai reçu qu'une seule offre. Je tiens même à préciser qu'il ne s'agit que de simples contacts avec le nouveau président de la JSKairouan. Depuis, je n'ai pas été relancé.
•Pourquoi ce choix sur la JSKairouan? -Ce n'est pas un choix, c'est une offre et je suis honoré de prendre en mains une équipe qui a toujours enfanté de grands joueurs. Une équipe à la longue histoire, fidèle à certains principes. Et puis, j'ai à l'esprit un véritable projet bien ficelé que je tiens à mettre en œuvre. Alors pourquoi pas avec la JSKairouan pour l'aider à aller encore de l'avant.
•Et si l'on parlait de l'équipe nationale, quel jugement portez-vous sur sa prestation face au Mozambique? -Il n'y a pas que la victoire qui m'a personnellement mis en confiance. Content des trois points récoltés certes mais content dans la mesure où ce match aura permis d'en tirer un certain nombre d'enseignements utiles pour le match qui va suivre contre le Nigéria. Je dois reconnaître qu'il reste pas mal de travail à faire notamment au niveau de l'attaque.
•Toujours faut-il reconnaître qu'il manquait dans ce compartiment et Chermiti et Jemaâ? -Je ne vous suis pas dans ce raisonnement. Quand il manque un ou deux joueurs voire plus, je pense qu'il faut avoir en tête les solutions nécessaires pour y remédier. A mon avis, les problèmes rencontrés en attaque sont dus à une absence d'animation dans le jeu de l'équipe. Il y a une reconversion à améliorer et pour y parvenir il faut porter ses choix sur les joueurs qui peuvent le faire.
•Nous avons comme l'impression que vous faites allusion au rôle joué par Darragi lequel n'a pas été utilisé au-delà de dix minutes, les dernières du match? -Contre le Mozambique, Darragi a été le maillon qui manquait à la Tunisie pendant 80 minutes de par sa vision du jeu, son intelligence, ses décalages et ses passes millimitrées outre ses tirs aux buts. On ne peut se passer d'un joueur de sa valeur d'autant plus qu'il a fait ses preuves face au Kenya puis devant le Soudan en match amical.
•Vous avez trop parlé de l'attaque et presque rien sur le compartiment de la défense? -La défense a été la principale satisfaction face au Mozambique. Raison pour laquelle je n'ai pas abordé le sujet. Il lui manquera certes Mikari face au Nigéria mais je pense que le staff technique saura compenser cette absence.
•Justement le Nigéria samedi prochain à Radès. Serait une autre paire de manche? -Je ne vous le fais pas dire. Le Nigéria , ce n'est pas le Mozambique. Ses joueurs sont d'une autre qualité, d'une autre dimension , ils sont forts habiles, avec leur jeu direct et indirect et en mesure de faire la différence à tout moment. Je suis plus que persuadé que notre staff technique le sait et qu'il prendra les dispositions qu'appelle un match de cette importance pour le football tunisien. Car une victoire samedi prochain nous ouvrira les portes de la qualification même s'il nous faudra rester vigilants jusqu'au terme de ces éliminatoires menant au Mondial 2010.
•Nous avons comme l'impression que vous appréhendez ce match? -Pas du tout. Je suis même confiant dans la mesure où notre équipe nationale a toujours sorti de grands matches et réussi de belles performances face aux grosses cylindrées de l'Afrique. Sans oublier que la Tunisie est parmi elles.
•Avez-vous votre petite idée sur la formation susceptible d'être alignée samedi prochain? -J'ai certes ma petite idée mais il n'est pas de mon ressort de prendre position. Il ne faut pas mettre la pression sur les joueurs et encore moins sur le staff technique. Je suis persuadé qu'ils feront les choix appropriés avec néanmoins cette remarque: Darragi et Ben Khalfallah doivent être des titulaires indiscutables face au Nigéria. Et bonne chance pour notre équipe nationale.