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" La présence du secrétaire général adjoint du RCD à notre congrès, est un signe fort de dialogue et de décrispation "
Mustapha Ben Jaâfar, Secrétaire général du FDTL
Publié dans Le Temps le 17 - 06 - 2009


Politique et éthique peuvent aller de pair
Le Forum Démocratique pour le Travail et les Libertés (FDTL) a tenu son 1er congrès les 29 et 30 mai 2009. A cette occasion, nous avons invité M. Mustapha Ben Jaâfar, le secrétaire général du parti qui a été reconduit à ce poste directement par les congressistes.
Dr. Ben Jaâfar nous parle ici des travaux du congrès, de la présence remarquée à l'ouverture des travaux du congrès du secrétaire général adjoint du RCD M. Faouzi Aouam, du programme électoral du parti pour les prochaines échéances électorales et d'autres questions.
Interview.

Le Temps : Le FDTL vient de tenir son premier congrès. Quelles sont les perspectives d'avenir pour le parti ?
Mustapha Ben Jâafar : Notre premier congrès vient de constituer un moment fort dans la vie de notre parti. Qu'il se soit déroulé dans de bonnes conditions, c'est la preuve que l'opposition peut organiser un grand rassemblement sans perturber l'ordre public. J'espère que les autorités tireront la même conclusion et continueront dans le sens de la décrispation. Tout le monde y gagnera.
Le congrès a été pour nous l'occasion de prendre la mesure de ce qu'il nous reste à faire pour peser vraiment sur l'échiquier politique. Nous sommes appelés à consolider notre structuration et développer notre présence dans les régions. Cet effort sera utile dans la perspective de notre participation aux prochaines échéances électorales. Dans le même sens, nous sommes appelés à faire mieux connaître au grand public les orientations et les choix adoptés par les congressistes notamment en ce qui concerne la réforme des institutions politiques, la révision des orientations économiques en vue de faire face à l'aggravation du chômage et remédier aux disparités entre régions.
Notre objectif reste, en toutes circonstances, de participer activement à la vie politique du pays et de constituer un pôle de proposition. Pour cela il est nécessaire de lever les entraves auxquelles nous nous heurtons chaque fois que nous projetons de tenir une réunion publique. L'accès aux médias audio visuels est également une condition indispensable pour respecter le droit des citoyens à une information libre et permettre de concrétiser un pluralisme réel.

La présence du secrétaire général adjoint du RCD M. Faouzi Aouam signifie-t-elle que vos relations avec le parti au Pouvoir vont s'améliorer ?
La présence de M. Faouzi Aouam à notre congrès a été une agréable surprise. Cela pourrait constituer un bon début pour engager un processus de décrispation de la vie politique. Dans les pays démocratiques les rapports entre partis sont dominés par le respect mutuel, étant admis que chacun, au pouvoir comme dans l'opposition, joue son rôle. N'oubliez pas qu'en plus le RCD et le FDTL sont tous les deux affiliés à l'Internationale Socialiste, organisation où le respect des valeurs démocratiques est la règle entre " partis frères ". Il ne tient qu'au RCD, tenant du pouvoir, d'établir les conditions du dialogue. Cela rejaillira favorablement sur son image. En ce qui nous concerne, être critiques ne fait pas de nous des ennemis. Nous sommes au service de l'intérêt général de la Tunisie, et chacun peut, tout en gardant ses propres convictions, apporter sa contribution. Les prochaines élections seront à cet égard un vrai test. Tout dépendra de l'attitude du pouvoir. Si, dans les prochaines semaines, les mesures nécessaires sont prises pour que l'opposition puisse mener ses activités dans des conditions normales, alors une transition démocratique pourra être envisageable à l'occasion des prochaines élections. Sinon, elles seront, encore une fois, une occasion perdue.
Au congrès, j'ai tenu à lancer un appel au dialogue, car c'est la première fois depuis près de vingt ans qu'on a vu défiler à la tribune les représentants de la plupart des partis, y compris celui du RCD et celui d'Ennahdha non reconnu. Si le RCD est prêt à ouvrir ce dialogue, je suis sûr que l'ensemble de l'opposition y répondra favorablement.

Ne pensez vous pas aussi que les relations avec les autres partis " alliés " du pouvoir doivent aussi s'améliorer ?
Dans un climat général de décrispation, on est en droit d'envisager, dans la réciprocité, un changement d'attitude de la part de ces partis. A l'exception de ceux qui, profitant de l'impunité, alternent insulte, invective et calomnie- c'est leur principale mission-, je n'éprouve aucun ressentiment à l'égard des responsables de ces partis. Vous les qualifiez d'alliés du pouvoir mais sur quels critères ? Participent ils à la prise de décision ? Sont ils consultés par le pouvoir avant toute initiative ? Ont-ils la possibilité d'infléchir le cours des choses, au parlement ou ailleurs ? Et puis, ne clament ils pas eux-mêmes qu'ils sont d'authentiques opposants ? Vous voyez que vous-mêmes vous n'arrivez pas à y voir clair, que dire du citoyen ordinaire ? Essayez de lui expliquer comment un parti " d'opposition " se réclame d'une majorité présidentielle, appelle à soutenir le président du RCD aux élections présidentielles et, le même jour appelle les citoyens à voter contre les listes du même RCD, parti du président, aux élections législatives ! Il y a de quoi être déboussolé ! Cette confusion rend les relations difficiles car l'opportunisme outrancier est ainsi devenu une règle fondamentale de comportement, entraînant une pollution inégalée du champ politique. Pour ma part, je reste convaincu, malgré ces dérives, que politique et éthique peuvent aller de pair.
Mais, il faut le souligner, nos relations avec ces partis ont été rendues difficiles en raison de divergences plus profondes, la principale étant leur silence assourdissant à propos des atteintes aux libertés. A mon sens, cette complaisance a encouragé les tenants de la ligne dure au sein du pouvoir, et il y aurait eu plus de retenue si ces partis avaient eu une attitude plus ferme et plus digne à propos du respect des libertés. Sur cette question, nous sommes et resterons intransigeants.

Quelles sont les grandes lignes du programme électoral du FDTL ?
Tout d'abord, les élections doivent être de vraies élections. J'entends par là que les participants, à défaut d'avoir des moyens égaux, doivent avoir au départ les mêmes chances. Aujourd'hui, le champ médiatique audio visuel nous est interdit. Pouvoir y accéder dans les jours qui viennent constituerait un signal fort pour que les citoyens se mobilisent sur le thème des élections.
En ce qui concerne notre programme électoral, j'en ai présenté les grandes lignes devant le congrès. La vie politique a besoin d'un souffle nouveau.
Notre constitution doit retrouver son statut de loi sacrée à l'abri de toutes manipulations et autres lois d'exception et mesures transitoires. Le Parlement doit retrouver son vrai pouvoir de légiférer, contrôler l'exécutif. Il est primordial de garantir l'indépendance réelle du pouvoir judiciaire. De nouveaux rapports de confiance verront ainsi le jour entre les tenants du pouvoir exécutif et les composantes de la société civile.
La garantie des libertés est impérative et la démocratie est seule capable d'offrir des conditions favorables à la participation de tous au développement du pays.
Il existe des alternatives à la politique gouvernementale et nous avons une autre vision de la politique économique et sociale en vue de réduire les disparités alarmantes entre les régions, sources de tensions sociales qui menacent la stabilité du pays. L'Etat, revivifié par la participation citoyenne se doit d'assumer un rôle de stratège et de régulateur. La question du chômage des jeunes est au cœur des problèmes actuels ; elle nécessite la mise en œuvre d'une nouvelle politique éducative visant à rétablir les fondamentaux du système marqué aujourd'hui par la baisse de la qualité de l'enseignement et son inadéquation avec la demande d'emplois.
En ce qui concerne notre politique extérieure, nous accordons la priorité à la construction du Maghreb Uni et nous pensons que la Tunisie est en mesure de jouer un rôle de premier plan, capable d'être un modérateur efficient dans la recherche des solutions de compromis et d'accélérer le processus d'unification. Notre objectif est la réalisation d'un Maghreb des peuples, démocratique.
Sur un autre plan, nous prônons une politique extérieure entreprenante et dynamique pour consolider les relations de partenariat avec l'Union Européenne, en rompant avec les attitudes frileuses qui ont cours actuellement et en prenant l'initiative d'engager les réformes politiques qui nous permettraient d'accéder au statut de partenariat avancé et en même temps d'inscrire notre trajectoire dans le sens de l'histoire, de la modernité et du progrès au service de notre jeunesse.
La politique est globale : il n'y a pas d'étanchéité entre le politique et l'économique, entre les affaires domestiques et les relations internationales. Tout se tient et la démocratie est toujours au cœur du débat.

En tant qu'ancien de la LTDH, que pensez vous du verdict de la cour de cassation qui a confirmé le jugement en appel concernant le congrès de la ligue ?
La crise qui paralyse la Ligue tunisienne pour la défense des droits de l'homme depuis neuf longues années est l'exemple même de ce qui n'aurait jamais dû avoir lieu. Personne n'est dupe, le politique et le judiciaire sont largement mêlés. Des sections non concernées par le litige ont vu leurs locaux fermés et leurs activités interdites sans aucune décision de justice. Ce dernier verdict de la cour de cassation annonce, je l'espère, une sortie de crise dans la mesure où il légitime la direction actuelle de la LTDH et la charge d'organiser un congrès. La direction de la ligue est ainsi appelée à trouver le moyen de rassembler les militants de la ligue sans discrimination, de rétablir la confiance et d'organiser le congrès de la réconciliation. Mais cela demande une attitude de neutralité des autorités et une marge réelle de négociation laissée aux militants. Tous ceux qui souhaitent voir la ligue reprendre, dans le respect de ses fonctions et de son indépendance, sa place et ses activités pourront aussi aider à trouver la solution. Aujourd'hui, l'espoir est permis.
Interview réalisée par Néjib SASSI


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