Il était dans tous ses états le jour où il se présenta au poste de police. Il avait constaté, en effet, la disparition de plusieurs objets de valeur et notamment les bijoux de sa femme estimés à plusieurs milliers de dinars. Il ajouta qu'il ne soupçonnait personne à part sa belle mère qui avait libre accès au domicile conjugal et pouvait de ce fait, ayant le double de la clé s'y introduire normalement et à tout moment. D'autant plus qu'à un moment donné, sa fille ayant été hospitalisée, la belle-mère venait souvent à la maison, afin de lui ramener des affaires à l'hôpital. Ce fut d'ailleurs son argument par lequel elle voulait prouver qu'elle n'a jamais eu l'intention de cambrioler son gendre. Cependant, le gendre tint bon à porter plainte contre sa belle-mère. Sinon, qui d'autre pouvait s'introduire dans la maison sans effraction ? , argua-t-il. Il avait commencé à avoir de tels soupçons, dit-il, depuis le jour où sa femme a été hospitalisée. La belle-mère put accéder librement à la maison, notamment quand son gendre ne s'y trouvait pas, et opérer à sa guise. Le jour où il avait constaté la disparition des bijoux de sa femme, la maison était sens dessus dessous et plusieurs affaires lui appartenant avaient disparu. La belle-mère soutint mordicus, que les rares fois où elle s'était introduite à la maison c'était au su de sa fille qui l'avait chargée de quelques commissions, ainsi que de celui de son gendre. Inculpée de vol simple, la belle-mère comparut devant le tribunal et réitéra ses déclarations données au cours de l'enquête préliminaire ainsi que devant le juge d'instruction. Son avocat sollicita l'acquittement de l'accusée pour défaut de preuves. D'autant plus qu'il n'y a eu de saisie, d'aucun objet déclaré volé, dont surtout les bijoux qui ont leur pesant d'or. Toutefois, le tribunal la déclara coupable, et la condamna après délibérations, à 8 mois de prison ainsi qu'à une amende de mille dinars.