Patrick Liewig : "Entamer l'exercice en toute confiance" Par le passé, le Stade Tunisien, payait cher ses errements et sa politique de recrutement. Avec l'actuel bureau directeur, investi depuis moins d'un an, le changement est tangible. Aujourd'hui, il est porté au pinacle pour avoir engagé un entraîneur de la classe de Patrick Liewig, ex-coach principal de l'ASEC Mimosas d'Abidjan. Depuis le 15 juin dernier, l'effectif stadiste s'était remis au travail avec un sérieux jamais perçu depuis l'ère Nagy, si bien quarante jours après ou presque, on attend le démarrage de la nouvelle saison avec la ferme intention de jouer sa chance à fond. L'équipe stadiste, a beaucoup changé par rapport à la saison dernière, et au fil des répétitions générales, et surtout des matchs amicaux qu'elle vient de disputer (tous couronnés de succès), il est clair que le coach principal a su mettre en place une politique organisationnelle et sportive très réaliste et autant efficace. Il est entendu que beaucoup de travail reste à accomplir, mais déjà, le Stade Tunisien affiche une belle santé.
Matchs amicaux : ST - EMM : 1 - 0, but de Charni ST - CSHL : 1 - 0, but de Sallami ST - Tozeur: 3 - 1, buts de Conan, Tembadou et Akrout ST - Chlef: 1 - 0, but de Haj Kacem ST - CSS: 2 - 1, doublé de Khemir ------------------------------------ Patrick Liewig : "Entamer l'exercice en toute confiance"
Quelles sont les premières impressions de votre nouvelle aventure ? Après la prise en charge du groupe professionnel du ST, et surtout, après avoir effectué les deux stages à Hammam Bourguiba, il est essentiel de noter que l'ensemble des joueurs répondent à nos exigences de travail. Les deux dits stages se sont passés dans les meilleures conditions avec des charges de travail qui ont été importantes et qui ont été suivies par l'ensemble des joueurs avec une mentalité de travail irréprochable. Pour moi, c'est une bonne entame, une bonne préparation pour la saison qui se lève. Il y a eu bien entendu, une observation et une évaluation à travers les deux rassemblements. Y a-t-il un dénominateur commun entre ce que vous avez vécu à l'ASEC Mimosas d'Abidjan au tout début de votre expérience ivoirienne et ce que vous êtes en train de vivre au tout début de cette nouvelle aventure ? Je peux dire sans la moindre hésitation qu'il y a beaucoup de similitudes entre les deux expériences. Il y a six ans, en commençant à l'ASEC, il y avait un groupe qui a les mêmes caractéristiques que celles de l'actuel groupe du ST, à savoir des joueurs plus âgés, des joueurs moins jeunes, et des jeunes. Naturellement, petit à petit, il a changé, parce que derrière, il y avait un réservoir de jeunes qui était notre première source de recrutement. A l'heure actuelle, le ST se trouve dans les mêmes dispositions. Il ne s'agit pas de faire une révolution, il faut plutôt inventer, anticiper l'intégration et l'incorporation des jeunes dans l'équipe première, à partir du moment où on juge qu'ils ont un potentiel technique, tactique, physique et un mental qui puissent apporter une plus value à la dite équipe. Même si le club ne possède pas encore un centre de formation, il y a un développement de joueurs en formation, en post formation à faire, à mettre en place, sachant que la priorité est de bâtir une équipe pro, et voir ensuite quelles seront nos besoins dans six mois, dans un an, ou dans deux ans, de telle sorte que le ST se forge sur l'ensemble des joueurs du club, et puisse recruter des joueurs, éventuellement, dont le profil est manquant. C'est cette politique qui a été mise en place à l'ASEC il y a six ans. Il faut travailler les joueurs à partir de l'âge de 15 ans, pour qu'ils soient, à 18 ou 20 ans, assez armés, avec un bagage technique, tactique physique, et mental, qui répond aux exigences du haut niveau. C'est seulement à ces fruits que qu'on puisse intégrer l'effectif pro. Pas question de faire une révolution Oui mais le ST doit être performant à court terme ; non ? J'allais y aboutir ! Le ST doit être performant au niveau de l'équipe première à court terme parce que c'est nécessaire, parce que celle-ci est la locomotive, le vecteur premier de la dynamique du club, et derrière, il faut qu'il y ait une disponibilité des gens sans faille, des structures doivent être mises en place, sans faire la révolution, le tout, en respectant la spécificité du ST, la culture du pays. Donc, si je dois faire une comparaison entre les deux clubs, c'est simple : pour moi il y a un modèle en Afrique, et l'ensemble du monde de la CAF, l'ASEC est un patrimoine privé à sa tête il y a un président, maître Roger Ouegnin, qui, depuis le premier jour a construit son club, a renforcé les structures, a fait qu'il y a un centre de formation qui n'a rien à envier à ses semblables des fameux clubs européens, avec une équipe pro qui a une moyenne d'âge de 22 ans et un potentiel d'avenir, parce que derrière, il y a des jeunes de 12 à 17 ans qui travaillent tous les jours... Il ne s'agit pas de faire copier ce qui a été fait à l'ASEC, il faut s'en inspirer, et je suis sûr que beaucoup de choses peuvent être faites au ST. Avant de penser au calendrier, continuons de nous préparer du mieux possible L'ASEC semble toujours dans votre cœur ? Je sors d'un club, qui est en Côte d'Ivoire, un pays que je respecte profondément. Et puis quand vous avez une aventure de six merveilleuses années dans un même club, avec un président qui vous soutient malgré les difficultés, et que vous voyez qu'il y a une certaine réussite, vous ne pouvez que garder les impressions les meilleures. On a souvent tendance à parler des choses qui ne vont pas et on oublie souvent de parler de ce qui va. J'ai laissé beaucoup d'amis personnels, que je peux retrouver à chaque instant. Je ne peux pas ne pas prendre en exemple un club où j'ai apporté ma pierre, où j'ai collaboré étroitement avec tout le monde dans une aventure sportive, et aussi je ne peux pas m'occuper de l'ensemble des personnes qui peuvent avoir des pensées malfaisantes à mon encontre parce qu'il y a quelques semaines, des phrases qui ont été dites, qui ont été retirées de leur contexte et qui ont fait l'apanage des gens qui ont des esprits malveillants. Je suis fier d'avoir travaillé en Côte d'Ivoire, et si un jour, je dois y retourner, je le ferai la tête haute ! Vous devez avoir vu le calendrier, qu'en pensez vous ? Il faut le prendre comme il vient. Il ne s'agit pas pour le moment de penser à la journée du 26, ou à celle qui va lui succéder. Les joueurs sont conscients que le début de l'exercice est important, que nos deux premiers rivaux jouent les premiers rôles pourra compter sur l'ensemble de l'équipe, et disposer de joueurs qui n'ont aucun problème de pression. Mais avant de penser à ces matchs, il faut penser à ce que l'on est en train de faire lors de la préparation. Il ne s'agit pas de se mettre dès maintenant une pression inutile. Continuons donc à nous préparer du mieux possible avec nos meilleurs éléments, résolvons certains dossiers, concentrons nous sur nous-mêmes, et entamons l'exercice en toute confiance ! Justement comment avoir cette confiance ? On l'a à travers le travail qu'on a fait depuis le 15 juin dernier, à travers les deux stages qu'on a fait, avec la mentalité positive qu'on est en train d'inculquer au groupe, avec la volonté des joueurs à réaliser une performance collective, avant de penser aux intérêts personnels. C'est dans le travail que l'on réussit, selon l'investissement que l'on fait, et naturellement, aussi, en gardant les meilleurs joueurs du ST. On ne peut pas pour l'instant bâtir une équipe sur des points d'interrogation ! Mes collègues et moi espérons qu'on pourra compter sur nos meilleurs éléments sur toutes les lignes ! Interview réalisée par Mohamed Ali EZZINE