Le "six" national s'est qualifié pour la huitième fois de son histoire au championnat du monde de volley. Il sera de fête en Italie en 2010 et il est pour l'heure, le premier représentant africain à cette joute. Les noms des deux autres nations seront connus vers la fin du mois de novembre. Cette qualification est venue après trois victoires successives devant le Mozambique, le Kenya et L'Algérie. Hormis les Mozambicains qui affichèrent des limites certaines, les deux autres formations s'avérèrent plutôt coriaces. Le Kenya a même failli battre la Tunisie lors de la deuxième journée de ce tournoi puisqu'il mena au score avant de se faire battre par les protégés de Basic. Les Kenyans eurent deux sets d'avance avant de céder au tie-break.
Leçon retenue! Devant l'Algérie, les coéquipiers de Khaled Belaïd ont admirablement réagi en abordant le match avec des intentions bien claires et surtout avec une concentration et une volonté à toute épreuve. Ils rempotèrent les deux premiers sets sur le score de 25à19 et 27à25. Cette domination était due à une meilleure présence au filet, une prise de risque au service avec une plus grande réussite que celle des Algériens, une réception beaucoup plus efficace et un contre qui a fait plus d'une fois la différence. Belaïd et Taouerghi ont excellé dans la réception, Garci fut le plus sollicité en attaque en réussissant presque toutes ces tentatives. Hosni Karamosli a toujours répondu présent quand la solution tardait à venir. Même chose pour Lyés Karamosli, toujours fougueux et comptant surtout su sa puissance physique. En gagnant en maturité, il deviendra un élément incontournable. Bilel Belhassine s'est, lui aussi, acquitté de sa tâche au filet. Quant au passeur Seïfeddine Lemjid, nous ne pouvons que dire qu'il a bien tenu son rôle, mais nous sommes persuadés qu'il est capable de faire beaucoup mieux...ce sont les joueurs qui ont pris part à cette rencontre, sans oublier les brèves apparitions de Mohamed Ben Slimène au service. Ces mêmes joueurs eurent un moment de fléchissement lors du troisième set qu'ils perdront sur le score de 20à25. Ce moment d'égarement n'a fort heureusement pas duré puisqu'ils s'adjugèrent le quatrième et dernier set sur le score de 25à22.
Garci au dessus du lot. L'Etoilé fut indéniablement le meilleur Tunisien sur le terrain en réussissant presque toutes ses actions. Beaucoup de chemin parcouru par ce jeune qui peut encore progresser pourvu qu'il continue à travailler avec le même sérieux et qu'il garde les pieds sur terre.
Jouini sur le banc. Face à l'Algérie, le jeune Chikri Jouini qui était titularisé dès le premier set de chaque rencontre lors des dernières sorties du " six " national s'est retrouvé sur le banc tout le ong de la rencontre. C'est peut-être sa prestation face au Kenya qui a poussé Basic à le ménager et les faits ont donné raison à l'entraîneur national. Jouini est un joueur pétri de qualité et jeune. Son apprentissage ne fait que commencer et sa marge de progression est énorme. Il doit simplement se dire que l'avenir lui appartient, tout comme il appartient à Lyés Karamosli et Marouène Garci. Trois joueurs qui incarnent le renouveau du volley-ball tunisien.
Un absent de marque: le public. Malgré la gratuite de l'accès au palais des Sports d'El Menzah, le public tunisien a brillé par son absence. Cette défection ne date pas d'aujourd'hui puisque même en championnat, les grands chocs durant le play-off n'attirent plus la grande foule. C'est un constat amère et les rensponsables du volley-ball tunisien devrait se pencher sur la question pour faire en sorte que le public revienne dans les salles. Dimanche face à l'Algérie, ils étaient une centaine de spectateurs parsemés sur les gradins et parmi eux une trentaine d'Algériens qui ont fait plus de bruit que les Tunisiens... Mourad AYARI
Leurs impressions: Basic (ent.national) : " On a gagné avec les tripes ". Nous savions que notre tâche allait être difficile et nous nous sommes sérieusement préparés à cette échéance pendant deux mois. L'enjeu était grand, une qualification au championnat du monde et cela tenait à peu de chose comme vous avez pu le constater durant ce tournoi. Ce fut une belle victoire et c'est un résultat venu couronner le travail de cet été. Le groupe progresse et ce qui me réconforte, c'est sa marge de progression qui est très grande s'agissant d'un effectif composé de joueurs jeunes. Maintenant, il nous faut oublier ce tournoi et penser au prochain championnat d'Afrique. Il nous faut corriger certaines choses, tel que le bloc et aider les joueurs à gagner en maturité. Nous avons disputé seulement deux compétitions, à savoir le championnat arabe et les Jeux méditerranéens et c'est peu pour acquérir de l'expérience. C'est pour cela que j'ai fait appel à Khaled Belaïd, un joueur que j'ai suivi pendant le dernier championnat. Il a prouvé ses qualités de joueur et de meneur d'hommes... Pour finir, je dirais que nous avons gagné avec les tripes.
Khaled Belaïd (cap de l'E.N): " Qualification difficile mais méritée " Cette qualification fut difficile à obtenir à l'image de nos débuts au cours de ce tournoi. Les observateurs commençaient même à douter de cette équipe. Notre prestation en-deçà des attentes fut toutefois la clé de la qualification. Nous nous sommes parlés et nous avons mis la main dans la main avant d'aborder le match face à l'Algérie. Notre prestation fut différente de celle des autres rencontres malgré la qualité de l'équipe algérienne. Hosni Karamosli et moi-même avons accompli notre rôle d'encadreurs au sein d'une formation composée de joueurs encore à leurs débuts. Ces derniers peuvent donner beaucoup au volley-ball tunisien. Ils avaient besoin de cette qualification pour se mesurer aux ténors de ce sport.
Kamel Rekaya (DTN): jeunes : " On avait besoin de cette qualification " La rencontre face au Kenya que je qualifierais de match piège et nous aurions pu perdre aurait changé beaucoup de choses. Les Kenyans ont développé un volley-ball " sauvage " avec beaucoup d'agressivité au filet et aucun schéma tactique. Nous nous sommes imposés au tir-break, certes, mais après cette rencontre, j'étais optimiste car j'étais persuadé que nos joueurs allaient réagir et ils ne pouvaient être aussi mauvais deux fois de suite. En fait, face au Kenya, ils avaient la tête ailleurs. Avant le début du tournoi, ils pensaient seulement à l'Algérie. Sinon, nous avions besoin de cette qualification pour franchir un palier. Personnellement, j'estime que cette qualification est beaucoup plus importante que le championnat d'Afrique. C'est un autre cycle de travail qui attend cette génération qui a besoin de temps pour s'aguerrir davantage. Enfin, je pense que nous ne pouvons être plus exigeants avec ces jeunes qui ont le potentiel pour s'améliorer, mais pour cela, il leur faut travailler beaucoup plus.
Mounir Ben Slimène : " On ne pouvait rater l'aubaine " Cette qualification va nous permettre d'entrevoir l'avenir avec beaucoup sérénité et elle nous donnera la possibilité de travailler calmement pour continuer à préparer l'avenir. Elle fut obtenue face à des équipes de qualité, à l'instar de l'Algérie qui s'est imposée lors d nos deux dernières confrontations en coupe arabe et lors du tournoi qualificatif aux derniers Jeux Olympiques à Durban. Elle commençait à avoir un ascendant psychologique sur la Tunisie et il fallait mettre fin à cette situation. Nous avons joué à Tunis et c'est un avantage que nous avons su mettre à profit. La qualification est une bonne chose, mais beaucoup de travail nous attend. Ce qui est sûr, c'est que nous sommes au début du chemin. Il nous reste à préparer convenablement le prochain championnat d'Afrique et le championnat du monde pour montrer un meilleur visage. De notre côté, nous allons mettre beaucoup de moyens à la disposition de cette équipe pour lui permettre de progresser et atteindre ses objectifs.