L'Arabie Saoudite et peu d'affluence pour Omra * Ramadan au clair de lune au Pakistan. * Le Yémen attend encore l'électricité et le gaz. Les nouvelles technologies «font le jeûne» à leur manière. Cette année, le Ramadan a commencé le samedi en Tunisie, en Algérie, en Mauritanie, en Egypte, au Yémen, en Syrie, au Bahreïn, au Qatar, en Jordanie, aux Emirats Arabes-Unies, au Koweit, dans les territoires palestiniens, au Soudan et en Irak. Les Chiites et Sunnites se sont d'ailleurs mis d'accord pour la première fois depuis 2003 pour commencer le jeûne le même jour en Irak. Au Liban, les Chiites ont également entamé le Ramadan le samedi tandis que la Libye a déclaré vendredi dernier comme début du mois Saint. Les peuples arabes entre traditions ramadanesques et flambées des prix Les horaires du travail qui diminuent, les tables garnies, les rues décorées, les familles qui se réunissent, telles sont les traditions communes aux pays arabes et qui n'ont pas changé. Coïncidant avec une grande chaleur estivale et la rentrée scolaire dans plusieurs pays, les Arabo-musulmans connaissent cette année un Ramadan dur aussi bien sur le plan physique que budgétaire. Les prix ont augmenté partout. En Mauritanie, comme en Jordanie, les prix se sont élevés jusqu'à 14 dollars le kilo de viande rouge. Les Jordaniens ont par ailleurs boycotté la viande en manifestation contre le phénomène. Néanmoins, les viandes blanches, ont également connu une augmentation des prix. Les Palestiniens de la bande de Gaza sont quant à eux contraints à vivre un autre Ramadan dans le blocus, s'ajoutant aux prix exorbitants des produits alimentaires qui ont atteints les 64 shekel le kilo de viande. Cette recurdescence des prix s'applique également en Egypte, où quelques citoyens ont donné le nom d'Obama aux dattes de qualité supérieure et celui de Libermann à celles de moindre qualité. Néanmoins, les statistiques démontrent que les Egyptiens consomment pour une valeur d'un milliard de livre Egyptienne par jour lors du mois Saint. Quant aux Yéménites, ils vivent un mois, marqué par l'augmentation des prix comme dans les autres pays, mais aussi sans gaz ni électricité. En effet, le courant électrique est coupé plusieurs fois par jour actuellement au Yémen. La société générale du Gaz au Yémen a promis de résoudre la crise en important 40000 tonnes carrées de gaz de l'Arabie Saoudite, un investissement qui lui coûterait 20 millions de dollars. Et malgré la difficulté financière que vivent les peuples arabo-musulmans, cela n'a point empêché les enfants d'acheter leurs "Fanous", la lampe traditionnelle avec laquelle on décore les rues et les façades dans nombre pays arabes. Seulement, le grand fabriquant est devenu de nos jours la Chine, qui voit ce commerce prospérer les nuits du Ramadan.
Omra et pertes sèches Il est de coutume chez les Musulmans de faire le petit pèlerinage lors du mois de ramadan. Cette année, plusieurs pays ont interdit à leurs citoyens de faire le voyage de peur du virus H1N1, déjà fortement propagé. Dans d'autres pays, les citoyens ont reporté d'eux-mêmes le voyage et ont suivi les conseils des responsables sanitaires. L'Arabie Saoudite connaît déjà 2000 cas d'atteinte du virus. Ceux qui sont partis font leur pèlerinage portant des masques. Seulement, une perte de 70% des revenus a déjà été enregistrée à Medine et on prédit une perte de 40% sur les activités commerciales à la Mecque. En effet, 35% d'annulation ont déjà eu lieu aux hôtels de la capitale sacrée du monde musulman. Les 300 hôtels qui s'y trouvent, n'hébergeront qu'à 65% de leurs capacités. Par ailleurs, la perte a été évaluée à 300 millions Riyal Saoudien, un chiffre qui augmentera si on continue à interdire le petit pèlerinage dans les pays arabo-musulmans selon les déclarations du président du comité du pèlerinage et du petit pèlerinage de la chambre de commerce et d'industrie à la Mecque.
Au Pakistan, un Ramadan sous la belle étoile Des dizaines de milliers de Pakistanais devront quant à eux passer le mois du jeûne dans les tentes ou chez des familles d'accueil. En effet, 2.3 millions de personnes ont quitté leurs foyers à cause de la guerre déclarée aux Talibans au nord-ouest du Pakistan en avril dernier. Ces citoyens voient alors arriver le ramadan sans que la crise n'ait pris fin ni qu'ils aient pu rejoindre leur maison, au lieu de cela, des boulaies sont devenus les leurs. Au lieu de cela, 300 personnes vivent actuellement dans des poulaillers.
Et la technologie occidentale rend le Ramadan plus facile Il n'y a pas que les sociétés arabes qui se sentent concernées par le gain et les dépenses au mois de Ramadan, puisque des sociétés de télécommunications occidentales offrent leurs services en l'occasion. On cite Apple et LG. Cette dernière offre deux téléphones qui permettent de calculer la valeur d"Ezakat el feter", de connaître les horaires de la prière, et d'avoir une boussole indiquant "el quebla". Les musulmans peuvent aussi s'envoyer des cartes de vœux via ces téléphones et y trouveront des versets du Coran Informations regroupées et traitées par Hajer AJROUDI