Que ne fait-on pas pour une petite somme d'argent ! Le cas d'espèce est plus qu'édifiant, puisque mettant à nu la cruauté de certains énergumènes, sans foi ni loi, donc capables de tout afin d'arriver à leurs fins, quitte à commettre l'irréparable ! C'est quelques jours seulement avant le mois saint que cette affaire eut lieu et aurait pu coûter la vie à un pauvre père de famille, agressé au moment où il se hâtait d'assurer la croûte de sa famille. A.Z. un quinquagénaire, père de quatre enfants, dont l'aîné est âgé de vingt-six ans. Poissonnier de son état, il quittait son domicile tôt le matin pour rallier le marché de gros de Bir El Kassaâ à Ben Arous, afin de se ravitailler. C'est donc à l'aurore qu'il enfourche son vélomoteur pour parcourir le trajet séparant son domicile du marché, un itinéraire qu'il effectue quotidiennement depuis plus de sept ans. ce jour là, le destin lui réservait une mauvaise surprise, une mésaventure qui aurait pu lui être fatale ! De l'autre côté de la rue, deux paires d'yeux guettaient en effet son passage. Il s'agit en fait de deux jeunes gens, ou plutôt deux salopards oisifs et désœuvrés, dont la principale occupation était de tenir compagnie à la dive bouteille. Mais il leur fallait de l'argent pour se procurer ce «fameux nectar». Les deux bonshommes n'hésitaient de ce fait point à s'attaquer aux passants, quitte à commettre l'irréparable. Il faut dire qu'ils étaient des récidivistes, en ce sens qu'ils ont effectué déjà plusieurs séjours en taule, certes pour du menu fretin, mais autant en emporte la crèche ! Ils étaient décidés ce matin là à aller jusqu'au bout de leurs intentions, quel que soit le prix à payer ! Pour le pauvre poissonnier, ce fut dès lors la malencontreuse rencontre non prévue dans le programme du jour ; il avait en tout cas d'autres préoccupations en tête, sinon d'autres projets, à commencer par les préparatifs à entreprendre pour le mois de Ramadan qui s'installa dans quelques jours. Le malheureux quinquagénaire n'eut pas le temps d'aller plus loin dans ses cogitations, le fil de ses idées fut brusquement interrompu par l'apparition des deux jeunes brigands, l'un armé de deux couteaux, tandis que le second maniait habilement un gourdin, à croire qu'il le manipulait depuis sa prime enfance ! Pris subitement de panique, il n'eut que le temps de freiner en catastrophe pour éviter la collision et de leur rentrer dedans. Un acte qu'il regrettera, d'ailleurs, un peu plus tard ! A leur façon de lui barrer le chemin, il sut tout de suite qu'il était bon...pour la casse. Ses deux assaillants n'auront ainsi aucune peine par la suite pour le forcer à mettre pied à terre. Ils allaient ensuite entreprendre une fouille systématique et le soulager des soixante dinars qu'il emportait. Mais frustrés de cette maigre prise, ils poussent la cruauté jusqu'à le poignarder au flanc, sans compter une autre blessure au doigt, avant de se retirer, l'abandonnant ensuite à son triste sort. collègues, lesquels se sont empressés de la transporter à l'hôpital où il reçut les soins nécessaires, avant de pouvoir déposer plainte et permettre ainsi l'arrestation de ses agresseurs, grâce essentiellement au signalement qu'il a fourni aux enquêteurs...