C'est encore une affaire d'escroquerie qui nous confirme, que quand on est cupide on ne recule devant rien, et on devient capable de toutes les ignominies pour arriver au but qu'on s'est fixé : le gain facile. Pour mieux réussir ses turpitudes, le protagoniste en l'occurrence, feignit de faire preuve d'altruisme à l'égard de son ami en lui proposant de lui prêter de l'argent afin de l'aider à monter une affaire commerciale pour laquelle il avait besoin de 60 mille dinars. Cet ami apprécia son geste, et lui remit en garantie six chèques de 10 mille dinars chacun, qu'il devait garder jusqu'à apurement total de la dette. Il devait entre-temps s'acquitter de 10 mille dinars par mois en espèces au profit de son sauveur. Celui-ci le rassura, en lui certifiant qu'il avait agi de la sorte juste par amitié et esprit d'entraide et de solidarité, et qu'il ne devait pas le considérer comme un créancier, loin de là. Sinon à quoi servent les amis ? Voulant être à la hauteur de ce noble geste, le débiteur, fit tout son possible afin de ne point faillir à son engagement, et s'acquitta de la totalité de la dette, et selon les modalités convenues. Aussi lui demanda -t-il de lui restituer les chèques donnés en garanties. " Pas avant d'avoir touché des intérêts " exigea le créancier, au grand étonnement du pauvre débiteur, qui n'en croyait pas ses oreilles. Bien plus : le créancier le menaça de déposer les chèques s'il n'obtenait pas ce qu'il avait demandé à savoir 30 mille dinars à titre de frais. Pris de court, le débiteur ne put répondre aux conditions exigées par cet étrange bienfaiteur, transformé subitement en un vil maître chanteur, et se trouva de ce fait impliqué dans une affaire d'émission de chèques sans provisions. Le pauvre homme se trouva subitement dans un cercle vicieux, devant affronter ce créancier sans scrupule et prouver que la dette a été réglée. Il prit son courage à deux mains et présenta une requête en ce sens devant le procureur de la République qui ordonna l'ouverture d'une enquête. Celle-ci révéla que le créancier en question avait des précédents dans le domaine, et savait mener le jeu jusqu'au bout, choisissant toujours ses victimes parmi les amis, susceptibles de mordre plus facilement à l'hameçon. En attendant, il risque de se trouver à son tour sur le banc des accusés, ayant été payé deux fois par le débiteur de la même dette. Celui-ci est en effet en droit de porter plainte en ce sens, afin de demander réparation au débiteur qui lui a porté un énorme préjudice, et qui s'avéra être un escroc bien roué.