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Qu'attendent nos émigrés en France de la prochaine présidentielle?
DOSSIER
Publié dans Le Temps le 26 - 03 - 2007

Ils sont plus de 450.000 Tunisiens à s'être installés régulièrement en France, depuis le début des premières vagues d'immigration dans les années1960. Les estimations avancent aussi le nombre de près de 100.000 Tunisiens, en situation irrégulière.
Les vagues d'émigration se suivent mais ne se ressemblent pas. Les restrictions à l'entrée en territoire français se sont multipliées et ont influé sur le profil des émigrés. Les nouveaux venus sont plutôt des diplômés en quête de spécialisation et de travail, ou des familles en phase de rassemblement. Quant à nos concitoyens qui sont déjà là-bas, ils appartiennent à diverses strates de la société française et réagissent différemment aux prochaines élections présidentielles. Certains, de nationalité française en font partie ; alors que d'autres, citoyens de l'ombre, en craignent les éventuelles répercussions sur leur situation d'émigrés. D'ailleurs, plusieurs Tunisiens sont de plain-pied dans ces élections. Zakaria Ben Mlouka, un Français d'origine tunisienne, était même candidat à l'Elysée. Il n'est d'ailleurs pas parvenu à rassembler les 500 parrainages nécessaires d'élus pour valider sa candidature. Tarek Benhiba, conseiller régional à Paris, est, quant à lui, actif dans la campagne de José Bouvet. Razzie Hamadi est le chef de file des jeunesses socialistes. Les Organisations des émigrés tunisiens suivent aussi de près ces élections qui ne manqueront pas de peser sur la prise de position par rapport à l'émigration. L'Union des Travailleurs Immigrés Tunisiens « UTIT », l'Association des Tunisiens de France « ATF » et toutes les autres formations d'émigrés tunisiens se préparent, chacune à sa manière, à cette échéance. Le Temps a rassemblé pour ses lecteurs les analyses des uns et les appréhensions des autres ainsi que les points de vue de quelques simples émigrés tunisiens.
Mourad SELLAMI

Trois questions à Fathi Tlili, Union des Travailleurs Immigrés Tunisiens : « les misères sont à vaincre partout où elles prolifèrent »
D'organisation à connotation politique qui rassemblait des Tunisiens issus souvent de l'opposition de gauche, l'UTIT s'est transformée progressivement en une association impliquée dans la vie sociale des émigrés. Elle contribue même à résoudre quelques uns de leurs problèmes quotidiens. De ce fait, elle ne peut être indifférente aux élections présidentielles.

Le Temps : Pour vous, que représentent ces élections qui pointent à l'horizon ?
Fathi Tlili : C'est une occasion pour s'interroger de nouveau à propos des questions liées à la place des populations étrangères, ou vécues comme telles malgré leur nationalité française, dans la société. Les réponses apportées constituent un enjeu fondateur pour une nouvelle république citoyenne porteuse de justice et de reconnaissance. C'est aussi une opportunité pour s'insurger contre « la chasse » aux enfants dans les écoles parce que leurs parents ne sont pas en situation régulière sur le plan administratif. Il est inadmissible aussi de passer sous silence ces descentes policières qui surprennent des personnes au moment où elles s'alimentent auprès des « Resto du Cœur* ». D'ailleurs, ces pratiques reflètent la manière avec laquelle se pratiquent les valeurs d'égalité, de solidarité et de liberté que ne cesse la République de faire prévaloir.

. Mais la France ne peut supporter indéfiniment ces hordes de clandestins !
- Certes, mais la France a un devoir moral de contribuer à vaincre les misères là où elles prolifèrent. D'ailleurs, il ne faut pas oublier de mentionner que ce sont les pays en voie de développement qui reçoivent la plus forte proportion de réfugiés. Donc, il y a deux poids et deux mesures dans le traitement de la question du déplacement des populations. Lorsque le mouvement se passe dans le Sud, les pays du Nord ne posent pas la question du rapatriement. Elles contribuent financièrement à l'installation de ces populations. Mais, lorsque ce mouvement se fait dans le Nord, ils sonnent l'alarme. Ils cherchent une immigration choisie, temporaire, correspondant aux exigences de leur marché de travail. Ils veulent appliquer une libre circulation qui exclut les personnes. C'est une atteinte au droit international humanitaire.

. Et qu'attendez-vous d'un candidat pro-immigrés ?
- D'abord, qu'il rejette le racisme et la xénophobie. Ensuite, qu'il s'éloigne de cette figure coloniale de « l'étranger » où s'amalgament « Islam et Terrorisme », d'une part, avec « assistance et profit », d'autre part. Enfin, qu'il soit explicite dans la notion de diversité culturelle. Ainsi, il doit impérativement avoir une vision claire d'une nouvelle manière de vivre ensemble des Français. Il doit aussi garantir l'égalité des citoyens dans tous les droits, que ce soit à l'école et la formation, ou encore dans le vote et le logement. D'ailleurs, ces diverses visions contribuent à construire des relations internationales axées sur le développement des pays de départ et sur une coopération solidaire en matière du respect des identités de chacun.
* Restaurants de charité à l'intention des clochards et des misérables.
Propos recueillis par M. S.


Les Franco-tunisiens ont aussi leurs mots à dire
Quelques semaines nous séparent des élections présidentielles en France, le compte à rebours est déjà déclenché...
Les candidats s'exhibent à la une des journaux, et disputent leurs apparitions sur les plateaux de télévisions...
Le coup d'envoi de la machine électorale a était donné,
Une course acharnée qui conduira un seul vainqueur à l'Elysée...
Chacun des aspirants au pouvoir vante ses mérites, prône ses atouts et loue les valeurs incontestables
La campagne a beaucoup fait coulé d'encre.
Une période propice à une multitude de promesses et qui plongent les électeurs dans une tourmente d'indécision.
Plusieurs candidats n'ont pas récolté les 500 signatures de parrainages, dont le Tunisien Zakaria Ben Mlouka. Rappelons que pour être élu, le futur Président de la République, devra avoir plus de 23 ans. Il devra être "électeur", et recueillir au moins 500 parrainages de la part d'élus d'au moins trente départements.
Pour ce qui est du scrutin, depuis 1962 en France, le scrutin présidentiel se déroule au suffrage universel direct, uninominal et à deux tours, le premier tour aura lieu le dimanche 22 avril 2007, le second tour le dimanche 6 mai 2007.
Pour pouvoir voter à la Présidentielle 2007, il faudra être "électeur" et par conséquent réunir toutes ces conditions : être âgé de 18 ans ou plus, avoir la nationalité française, jouir de ses droits civils et politiques, et bien sûr, être inscrit sur les listes électorales.
Entre la gauche, la droite, le centre, Ségolène Royal, Nicolas Sarkozy, François Bayrou, Jean-Marie le Pen, Philippe de Villiers, Olivier Besancenot, José Bové...le choix s'annonce cornélien, un vrai dilemme pour certains.
Et c'est dans cette conjoncture que le sort de tout un pays se concrétise, des citoyens avertis des axes majeurs, des thèmes piliers traités par les candidats à la présidentielle, ...
Nous avons choisi donc de donner la parole à nos confrères tunisiens naturalisés... des Français qui ont évidemment leurs mots à dire dans cette campagne.

Hatem, 35 ans, cadre de banque : « Ce qui importe, c'est la politique d'immigration »
Naturalisé depuis plusieurs années, je voterai pour la deuxième fois. Ce qui importe au programme de chaque candidat c'est plutôt les réformes économiques envisagées et la politique d'immigration prévue pour les prochaines décennies.
Lors de la présidentielle de 2002, Le Pen a crée la surprise en arrivant au deuxième tour face à Jacques Chirac à la place de Jospin. Les élections d'Avril 2002 étaient remplies de suspens. Cette année, Ségolène Royal (PS) et Nicolas Sarkozy (UMP) s'affronteront sans aucun doute au 2ème tour. Cela dit, j'aurais préféré d'autres noms tels que De Villepin, Chirac Dominique Strauss Kahn, Laurent Fabus... leurs investitures à la présidentielle auraient servi réformer le pays économiquement ou même à la rendre plus intéressante.
Par ailleurs, je considère que Royal ne pourra rien apporter puisque son pacte présidentiel n'est qu'une nouvelle pirouette de politiciens pour faire gober de jolies promesses.

Abdou, 59 ans, commerçant : « j'exerce rarement mon droit de vote »
Depuis plus d'une trentaine d'années en France, je n'exerce mon droit de vote qu'au deuxième tour et rarement...
Je suis plutôt pour Royal ou Bayrou, mais certainement pas Sarkozy, il mène un double discours, il change de tempérament et parfois il est imprévisible, on pourra jamais lui pardonné son vocable « racaille » qui a déclenché l'année dernière la crise dans les banlieues.
Je suis attristé du fait que Chirac ne se présentera pas à ces élections. Pendant sa gouvernance, il a pu prendre les bonnes décisions. Il a su contredire les Etats-Unis d'Amérique, il s'est distingué par son refus de renverser le régime de Saddam Hussein et l'incursion en Irak. Chevronné et adroit, j'ai beaucoup d'estime pour son apport politique, quant à Sarkozy, je ne pense pas qu'il pourrait assumer cette mission, il est plutôt avide d'autorité, et un « farfelu » pour cette tâche.


Olfa, 28 ans, femme au foyer : « qui pourrait nous rapporter le plus ? »
La question qui me tracasse : qui pourrait rapporter le plus à la communauté arabe en France ?
Connus pour leur politique contre l'immigration, je ne me vois pas voter pour Nicolas Sarkozy, Le Pen ou De Villiers.
Néanmoins, Royal de son côté ne m'attache pas. Quand elle prononce un discours, on a l'impression qu'elle récite ses speechs, elle ne donne pas une âme à ses propos, d'autant plus elle affiche un sourire simulé et elle se prend déjà pour une présidente... depuis son investiture, elle multiplie ses voyages à l'étranger.

Fairouz, 50 ans, couturière : « La politique ne m'intéresse pas »
Les rouages de la politique ne m'intéressent pas, je ne me sens même pas concernée par cette campagne. Je ne suis même pas sûre que j'irai voter...Bien qu'il soit un droit, le vote c'est aussi un devoir...mais ma voix n'ira pas dans les urnes.
Ma naturalisation était une formalité systématique, je n'envisage pas en tirer davantage. Elle me permet d'éviter, à chaque fois lorsque je décide de venir en France de passer des heures d'attente et d'humiliation devant les services consulaires de France pour l'obtention du visa.
Et même si je décide de voter, ça sera la routine et non par conviction.
Aucun candidat ne peut nous être utile pour servir la communauté arabe et des travailleurs immigrés.

Propos recueillis par Lina Kamoun


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