120 mois est le temps imparti restant pour sauver la planète. Les changements climatiques pressent le monde et plus particulièrement les décideurs politiques à concerter leurs efforts afin d'annihiler les scénarios catastrophes qui menacent la planète. L'actualité abonde d'exemples d'intempéries ravageuses causant le délogement massif de population si ce n'est leur mort. Lors de la rencontre avec la presse Dr Mohamed Belhocine, Coordonnateur-résident des Nations-Unies à Tunis a brossé les contours d'un contexte mondial, dévoilant la complexité de ce problème géopolitique de l'heure et l'espoir de l'échéance de Copenhague. Jamais défi majeur, comme celui de la réalité des phénomènes de changement climatique et leur intrication étroite avec la pauvreté et le développement économique et social n'a enregistré pareil consensus auprès de la communauté d'experts et de scientifiques avec un taux de 97%. Les médias sont prolixes pour relater des faits qui surviennent dans les quatre coins de la planète, néanmoins ces phénomènes gagnent en fréquence, en intensité et paradoxalement soulignent les divergences d'impact au niveau des pays développés et sous développés. Pays sous développés moins pollueurs mais plus exposés aux risques Selon quelques chiffres avancés par Dr Med Belhocine, le taux d'émission de CO2 par les pays arabes est de 4,7%, soit le plus bas de toutes les régions sauf l'Afrique Subsaharienne. Pire, vivre dans un pays en développement expose 79 fois plus les populations de ces régions d'être affectées par les changements climatiques. Les vingt dernières années ont permis une prise de conscience planétaire sur ces phénomènes qui sapent la base économique et le tissu social des pays faibles et pauvres. Aussi les forêts émettrices de Carbonne au lieu d'en capter ; la menace de la biodiversité ; l'alerte d'une couche d'ozone fragilisée ; la menace d'une raréfaction mondiale de l'eau ; les côtes menacées ; la fonte des glaciers ; la désertification et des maladies de l'environnement ce sont *autant de symptômes annonciateurs d'une dérive imminente qui n'autorise aujourd'hui que 50% de chance et de marge de manœuvre aux décideurs du monde pour maîtriser et contenir un réchauffement planétaire d'ici 2050. « Le quatrième rapport d'évaluation du Groupe d'Experts Intergouvernemental sur l'Evolution du climat (GIEC) relevait que de 1970 à 2004, les émissions de gaz à effet de serre ont augmenté de 70 pour cent et que le dioxyde de carbone (CO2), qui en constitue de loin la source la plus importante (77 % du total des émissions), a augmenté d'environ 80 pour cent. Le GIEC a constaté que les concentrations atmosphériques de CO2, de méthane (CH4) et d'oxyde nitreux (N20) ont nettement augmenté depuis 1750 à cause de l'activité humaine, et qu'aujourd'hui, elles dépassent de loin les valeurs préindustrielles. Selon les projections, si on laisse les émissions augmenter à leur rythme actuel jusqu'à atteindre le double de leur niveau préindustriel, la planète subirait vraisemblablement un réchauffement de 2 à 4,5° C d'ici 2100, avec comme scénario le plus vraisemblable une augmentation de 3° C. » Toujours selon la même source et en terme d'impacts prévisibles les menaces sont relevées comme suit : d'ici 2020, quelque 75 à 250 millions d'Africains seront confrontés à des pénuries d'eau de plus en plus graves. Les récoltes de l'agriculture pluviale (méthode la plus courante) pourraient diminuer de près de 50 pour cent dans certains pays d'Afrique. 20 à 30 % des espèces animales courent un risque accru d'extinction si la moyenne des températures mondiales augmente de plus de 1,5 à 2,5° C. La fonte généralisée des glaciers et de la couverture neigeuse entraînera des crues soudaines et à la longue, elle réduira la quantité d'eau fondue provenant des principales chaînes montagneuses A l'heure actuelle sept catastrophes sur dix sont liées au climat. Enfin, plus de 20 millions de personnes ont été déplacées par des catastrophes climatiques soudaines rien qu'en 2008. Quelques 200 millions pourraient être déplacées suite aux impacts climatiques d'ici 2050.
Copenhague et l'espoir d'une embellie climatique Inscrite à l'ordre du jour depuis deux décennies, cette dernière semble être déterminante pour l'avenir de la planète et l'expression d'une responsabilité mondiale commune vis-à-vis des générations futures. Le sommet de Copenhague prévu en décembre 2009 s'attèlera à esquisser un plan d'action pour un nouvel accord post-Kyoto dont le terme est prévu pour 2012. Dans son discours du 18 septembre 2009, Ban Ki-Moon déclare « il faut une volonté politique au niveau le plus élevé - celui des présidents, des chefs de gouvernements et des Premiers ministres- qui se traduise par des progrès rapides à la table des négociations. Il faut pour cela davantage de confiance entre les nations, davantage d'imagination, d'ambition et de coopération ». Plus que jamais, l'échéance de Copenhague sera l'occasion de voir une solidarité mondiale s'exprimer.