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« Les Tunisiens devraient améliorer les conditions de transparence, de facilités juridiques et douanières, et notamment de gouvernance »
Questions à: M. Hidekazu NAGASAWA, Chargé d'Affaires de l'Ambassade du Japon à Tunis.
Publié dans Le Temps le 27 - 03 - 2007

Economia : - Le bon climat des relations diplomatiques entre les deux pays a-t-il reflété davantage un accord de partenariat économique ?
M. NAGASAWA : La coopération économique entre le Japon et la Tunisie se développe à un rythme plus ou moins lent. La Tunisie souhaite augmenter les échanges commerciaux avec le Japon et attirer davantage les investissements directs japonais. La Tunisie fait étalage de ses potentialités en participant chaque année à la foire internationale FOODEX organisée au Japon.
On peut remarquer par exemple en termes d'investissement direct, l'achèvement de la Centrale Thermique de Radès, une société fusionnée avec une entreprise américaine dans laquelle une entreprise japonaise Marubéni a investi 40 % de son capital, soit environ trente millions de dollars, en 2002. Il est à remarquer que presque les investissements japonais en Tunisie sont financés par la Banque Japonaise de la coopération internationale (JBIC). Tous les investissements et les prêts accordés à la Tunisie sont totalement financés par le gouvernement japonais. Les relations économiques sont gérées seulement par les deux gouvernements. Il ne s'agit quasiment pas d'investissements financés par le secteur privé japonais. Et c'est le maillon faible dans la coopération économique.

Relation économique « transversale » en somme...?
Nous avons établi que la Tunisie a plusieurs avantages depuis la relance de notre coopération à l'occasion de la visite du Chef de l'Etat, M. Zine El Abidine Ben Ali, en 1996. La Tunisie est considérée comme le pays classé numéro « 1 » sur la liste des pays africains bénéficiaires des fonds du Japon. Par ailleurs, depuis 2001, le Japon est classé le deuxième grand pays pourvoyeur de fonds de la Tunisie après la France.
Au cours de l'exercice 2006, le japon a participé en tant qu'invité spécial au deuxième salon international des services. A cette occasion, six entreprises japonaises y ont participé. Pendant la même période, la mission d'étude sur l'environnement de l'investissement du Japon est venue en Tunisie. Il y a eu un important échange avec les grands responsables tunisiens portant sur d'éventuelles opportunités d'investissement.

- Qu'en est-il des échanges commerciaux ?
Les échanges commerciaux sont gérés par les deux gouvernements en l'absence des opérateurs privés dans les deux pays. En 2005, la recette des exportations du Japon vers la Tunisie a baissé, soit environ de 105MD contre 123MD en 2004. Pour la Tunisie, la recette a légèrement augmenté à 75MD contre 70MD en 2004.

-Qu'en est-il du soutien japonais au financement des projets de développement ?
On finance des projets d'infrastructure, autoroute, chemin de fer, pont - pont de la Goulette notamment-, réseau de communications et aménagement d'irrigation. Plusieurs échanges des notes de crédit ont été signés ces dernières années. Il s'agit de 90MD octroyés en 2005 au projet de développement du Parc Technologique et Scientifique de Borj Cédria. Un prêt de 12MD a été accordé au projet de la production d'énergie solaire et de la distribution de l'eau. Une enveloppe de presque 56 MD a été déboursée en 2006 au profit du projet de la distribution d'eau dans la région de Jendouba. Et récemment en 2007, on a accordé un prêt de 46 MD relatif au projet d'équipement de la nouvelle maison de la Télévision.

Et pour les micro-projets ?
Etant donné que le revenu moyen national dépasse 2.000 dollars, le Japon ne fait pas de projet général non remboursable.
Toutefois, il octroie des prêts à travers la JBIC, l'assistance technique à travers la JICA (Coopération Internationale et Assistance Japonaise). L'ambassade du Japon est en mesure de financer des micro-projets non remboursables destinés aux ONG.
Nous voulons bien soutenir et encadrer les efforts visant le développement des projets familiaux. Partant de cet objectif, le Japon s'est engagé dans la coopération du micro crédit non remboursable pour la sécurité humaine depuis l'année fiscale japonaise de 1996. De même, le Japon a octroyé 94 dons d'environ 440 millions de yens dans le domaine du bien -être social pour les handicapés et le domaine de l'éducation.

Et pour la coopération technique ?
Au niveau de la coopération technique, le Japon accueille environ 50 stagiaires tunisiens chaque année. En contrepartie, il envoie des experts et des volontaires formateurs à la Tunisie en vue de former les cadres tunisiens en matière de nouvelles technologies notamment dans le domaine de l'agriculture, la pêche, la santé publique et le secteur des communications. Leur mission est de faire acquérir le savoir-faire japonais aux tunisiens s'intéressant aux nouvelles technologies. D'ailleurs, tout récemment on a envoyé en Tunisie 4 experts, 23 volontaires seniors et 13 volontaires juniors.
Le Japon coopère également avec la Tunisie au niveau des projets des produits maritimes. Il s'agit des dons de bateaux destinés à l'étude de la pêche, outre l'aménagement des matériaux du centre de la formation de la pêche.

La coopération économique peut se renforcer s'il s'agit d'un échange culturel développé. Partagez vous cette hypothèse ?
Bien sur, on ne peut pas créer des milieux d'affaires s'il n y a pas d'entente culturelle.
Les deux populations doivent se connaître mieux. On observe que les tunisiens ne connaissent suffisamment pas notre culture et nos traditions rituelles. Pour cela le Japon organise chaque année un concert donné par un artiste japonais. Nous organisons en outre des manifestations - un événement chaque mois- pour présenter la culture japonaise traditionnelle et moderne.
Le Japon accueille sept boursiers tunisiens chaque année. De plus, en avril 2006, le centre d'Afrique du Nord et de la Méditerranée pour la recherche et de l'éducation de l'Université Tsukuba a été crée pour la première fois à Tunis en tant que siège étranger.

- S'agit-il quand même d'un organisme tuniso-japonais ayant pour mission de développer les relations mutuelles économiques privées ?
D'abord, si on va aborder le thème du rapprochement économique et en particulier le développement des investissements privés japonais, on doit créer avant tout une chambre de commerce Tuniso-japonaise chargée de promouvoir les opportunités d'affaires pour les opérateurs tunisiens et japonais. Malheureusement, cet organisme n'existe pas encore. Cela est dû, entre autres, à l'absence d'entreprises japonaises opérant sur le site tunisien. C'est un vrai problème entravant le renforcement du climat des affaires dans les deux pays.
La cause principale de l'absence des opérateurs économiques japonais sur le site tunisien résiderait dans les faibles rapports historiques, culturels et géographiques.
Par ailleurs, le Japon est bien connu par les entrepreneurs tunisiens, par contre la Tunisie avec ses potentialités réelles, ses compétences, ses richesses, son histoire, n'est pas assez connue par les japonais et essentiellement par les hommes d'affaires. La Tunisie est perçue comme le Maroc ou l'Egypte. La spécificité de la Tunisie n'est pas suffisamment promue au Japon. L'image de l'actuelle Tunisie n'est pas également mise en valeur au Japon.

-Comment prévoyez vous le renforcement de la véritable image de la Tunisie ?
Nous attendons plus d'efforts la part de nos partenaires tunisiens dans la promotion et le marketing des véritables potentialités, des opportunités d'affaires disponibles, de la culture tunisienne, et des points forts du climat d'affaires de la Tunisie. Les Japonais ignorent le développement que connaît l'économie tunisienne durant les dernières années dans presque tous les domaines. Nous invitons les spécialistes tunisiens et les hauts responsables chargés de la promotion des affaires ou de la culture tunisienne de multiplier les visites au Japon. Il s'agit d'un manque d'information très clair. Et cela est peut être dû à l'entrave de la langue et de la culture. Mais, force est de recommander de créer plus de supports de communication identifiant les forces des deux pays. L'organisation des journées tunisiennes, des foires et des salons et même des séminaires sont préconisés pour une meilleure connaissance des éventuelles opportunités de coopération.

- Quels sont les meilleures conditions que vous estimez r encourageantes pour les investissements privés directs japonais en Tunisie ?
Si les tunisiens veulent attirer des investisseurs japonais, ils devraient avant tout améliorer les conditions de transparence -financière -, des facilités juridiques et douanières, et de gouvernance notamment. On constate que la Tunisie n'a pas bien développé la gouvernance.

Et pour le tourisme ?
On a enregistré 10 mille touristes japonais en 2006. Le nombre est important par rapport aux dernières années. Et il grimpera si les potentialités originelles du tourisme tunisien sont valorisées et présentées aux Japonais. Le tourisme tunisien doit présenter également de nouveaux produits compétitifs pour attirer le touriste japonais. Le tourisme doit être distinctif.

Mais, le marché maghrébin n'est pas important aux yeux des sociétés japonaises ?
Nous avons constaté que l'union du Maghreb est affaiblie. Il ne s'agit pas d'unification ni même d'un partenariat commercial opérationnel. Nous avons remarqué qu'il y a plusieurs divergences entravant l'ouverture des marchés magrébins. Le blocage du Sahara occidental paralyse cette ouverture.


Propos receuillis par Imed MARZOUKI


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