Depuis longtemps, les hommes ont confié à la nature le soin de digérer leurs déchets : ce qui ne pouvait pas être récupéré ou réutilisé était enfoui, brûlé ou servait d'engrais. L'utilisation des sachets, des plastiques de tout ordre, de boîtes de conserve aux métaux divers, du fer, du verre, de l'acier, des emballages de produits alimentaires, etc. est devenue dans le but de la recherche de la facilité, imposée par la pression de la vie courante, un comportement habituel et quotidien. Les eaux usées urbaines, ou pluviales charrient et drainent les déchets solides dont beaucoup sont des plastiques, des bouteilles, ou des produits toxiques, tous peu biodégradables. Ces déchets arrivent en mer et se répandent au gré des courants et des vents constituant ainsi une réelle menace pour la faune et la flore. Pour rappel, les principaux déchets dangereux des ménages sont les produits de nettoyage, d'entretien, de bricolage : peintures, vernis, colles, cires, antirouilles, solvants, détergents, détachants, etc. ; les produits pour la maison : tubes fluo ou néons ainsi que produits de nettoyage (acides et bases) ; les produits d'hygiène et de santé : cosmétiques, thermomètres ; les produits de jardinage : fongicides, insecticides, pesticides, tous produits phytosanitaires ; les huiles de vidange et batteries. L'ensemble de ces déchets produits par les particuliers constitue en réalité un risque direct pour la santé de l'être vivant. Ces déchets sont le plus souvent en quantité restreinte mais leur toxicité peut être très importante. La principale catégorie est constituée par les pots de peinture ou de colle plus ou moins vides. Viennent ensuite, les restes de produits phytosanitaires, de produits dits réactifs, les acides et les bases ; en d'autres termes tous les produits pouvant entraîner une réaction chimique agressive lorsqu'ils entrent en contact entre eux, avec l'eau, l'air ou qui sont intrinsèquement dangereux pour l'homme par le simple toucher. Ajouter à cela, les cartouches d'impression, les huiles de vidange et leur contenant, les batteries, les piles, etc. En effet, les ordures ménagères sont nos résidus de tous les jours, générés par notre consommation quotidienne et notre mode de vie. A titre d'exemples, à la fin d'un repas, des emballages divers en plastique (bouteilles d'eau), en acier (boîtes de conserve) et en aluminium (canettes) sont jetés dans les poubelles ainsi que les restes des repas. Dans tous les établissements scolaires comme au sein des administrations et de divers établissements, il en est de même, notamment pour tous les vieux papiers et cartons. Dans les boîtes aux lettres, les journaux, brochures et autres imprimés débordent. Ils finissent avec le reste des ordures ménagères.
Quelles solutions ? Pour résoudre le problème des déchets ménagers, il va falloir, entre autres, réduire leur production à la source et développer le tri sélectif et le recyclage. En effet, la prévention des déchets, comme la plupart des problèmes écologiques, est une question de choix de société. Chacun de nous en tant que consommateur, citoyen et contribuable y assume une part de responsabilité et peut contribuer à l'amélioration de la situation. Nous pouvons par exemple éviter l'achat des produits avec des emballages inutiles. En fait, la fonction ultime d'un emballage est la conservation et l'hygiène du produit, la protection dans le cas de produits dangereux et la facilité de transport. Par une simple réflexion, nous pouvons connaître l'utilité de n'importe quel emballage : faire du marketing ou garantir la protection et l'hygiène. Aussi, le fait d'opter pour les produits fabriqués près de chez nous, permet tout d'abord de soutenir l'activité économique locale, ensuite cela réduit le risque de consommer des produits dont les emballages destinés à les protéger pendant le transport ont subi des dégradations et sont donc devenus mal protégés. Nous pouvons aussi choisir les emballages réutilisables et les emballages en matériaux recyclables et recyclés. Le verre et l'acier sont par exemple recyclables à l'infini. L'avantage du recyclage de ces matériaux est triple : il permet de limiter la quantité de déchets, d'épargner les ressources naturelles et nécessite moins d'énergie que la fabrication de nouvelles matières premières. En Tunisie, un intérêt particulier est porté à ce sujet. Les pouvoirs publics sont extrêmement vigilants et ont engagé plusieurs réformes pour la préparation d'un environnement favorable à une gestion rationnelle des déchets dans notre pays. Une prise de conscience totale des nuisances liées à l'augmentation du nombre des décharges sauvages devenues une menace à la qualité de vie, se concrétise par la mise en place de plusieurs lois pour garantir le respect de la nature et donc du bien être de tous les Tunisiens. Probablement, nous ne devons pas oublier que cette belle et généreuse terre est un héritage de nos parents que nous devons faire bon usage et le conserver ensuite aux générations futures. Ainsi, les résultats ne pourront-ils être bénéfiques que si la responsabilité est partagée par les différentes parties prenantes.