Le bonheur conjugal, d'après Léon Tolstoï existe lorsque, en plus de l'amour, tout est partagé entre le couple. Il suffit que des époux cessent de regarder dans la même direction pour que tout bascule. Petit à petit, surviennent l'ennui et la monotonie, sur lesquels s'imbriquent des problèmes qui vont en s'accumulant, pour engendrer des animosités. Il suffit que l'un des époux soit ailleurs, pour que ce bonheur conjugal, qui était fondé sur l'amour, se transforme en discorde voire en haine. Dès lors ils se transforment en ennemis jurés. Dans le cas d'espèce, les choses ont commencé le plus normalement du monde entre deux jeunes époux qui se sont épris l'un de l'autre, et se sont promis amour et fidélités mutuelles. Le mari travaillait comme conducteur d'engin dans une société industrielle, et son épouse consentit à garder le foyer afin de s'occuper des travaux ménagers, ainsi que de l'éducation de sa fillette qui vint égayer le foyer, constituant une fleur supplémentaire dans leur petit jardin du bonheur. Mais tout commença à basculer, le jour où le mari perdit son emploi. Son comportement avait changé brusquement et il devint constamment sur les nerfs. Les scènes de ménage se multiplièrent, et le mari devenant violent, n'hésitait pas à battre son épouse. Ce qui incita cette dernière à quitter le foyer conjugal, pour s'installer chez ses parents et demander le divorce pour préjudice, au tort du mari. Cependant, le mari fit intervenir les membres de sa famille pour des bons offices et faisant profil bas, il pria son épouse de réintégrer le foyer conjugal, en lui promettant de ne plus la violenter, et en lui expliquant qu'il l'aimait et qu'il ne pouvait aucunement vivre sans elle. L'épouse amadouée, consentit à pardonner à son mari et de passer l'éponge sur le passé. D'autant que c'était dans l'intérêt de sa fillette d'être entourées d'affection par ses parents. Mais, quelques jours après, le mari revint à la charge. Il était de plus en plus nerveux et cherchait des prétextes afin de créer des problèmes à sa pauvre épouse. Le jour des faits, une violente scène éclata entre les deux époux. Furieux, ce dernier commença par battre son épouse à coups de bâton. Elle se tordait de douleurs, mais il faisait fi de ses supplications et ses larmes, en la frappant de plus en plus fort. Puis il lui ligota les pieds et les mains avec une corde à linge et lui fit subir des sévices à l'électricité, en lui plaçant un fil alimenté sur des endroits sensibles du corps. Ce supplice se poursuivit, jusqu'à ce qu'elle perdît connaissance. Elle se réveilla quelque temps plus tard, et profita de son absence pour fuir chez ses parents, accompagnée de sa fillette, qui était traumatisée. Suite à la plainte qu'elle déposa quelque temps plus tard, contre son tortionnaire et néanmoins époux, les agents de la brigade criminelle, ne tardèrent pas à mettre la main sur ce dernier, qui fut écroué et inculpé de séquestration et de violences graves sur la personne de son épouse. Devant le tribunal, il ne put que faire part de ses regrets et son avocat a soulevé que son client était sujet à des crises de nerfs, sollicitant qu'il soit soumis à une expertise psychiatrique. L'affaire a été renvoyée à cet effet.