Nouveaux incidents entre forces de sécurité et l'opposition Le Temps-Agences - La perspective d'une libération rapide de Clotilde Reiss s'est éloignée hier, le juge qui doit prononcer la sentence ayant décidé une nouvelle audition de la jeune française jugée en Iran pour sa participation en juin aux manifestations post-électorales. "Lors de l'audience d'aujourd'hui (hier, Ndlr), j'ai présenté une partie de la plaidoirie et j'ai répondu aux nombreuses questions du juge pour défendre ma cliente", a déclaré l'avocat, Mohammad Ali Mahdavi Sabet, cité par l'agence Fars. "La dernière partie de la plaidoirie concernant les accusations contre la ressortissante française sera présentée lors de la prochaine audience", a-t-il dit, sans en préciser la date. L'audition d'hier, réunissant le juge, Mlle Reiss, son avocat et un représentant du parquet, avait été initialement présentée par l'avocat et les autorités françaises comme devant être la dernière avant que le juge ne prononce son verdict. "Il lui a été signifié au terme de cette séance (d'hier) qu'elle serait à nouveau convoquée prochainement", a déclaré le porte-parole du Quai d'Orsay, Bernard Valero. "Mlle Reiss a ensuite regagné l'ambassade, conformément au régime de liberté sous caution auquel elle est soumise depuis le 16 août", a-t-il ajouté. Lectrice de français à l'université d'Ispahan (centre), Clotilde Reiss a été arrêtée le 1er juillet pour avoir participé à des manifestations de protestation contre la réélection controversée du président Mahmoud Ahmadinejad le 12 juin. Selon l'agence Fars, elle est accusée d'avoir participé à des rassemblements et à des troubles les 15 et 17 juin, et d'avoir rassemblé des informations et des photos qu'elle aurait remises à l'attaché scientifique de l'ambassade de France. Début août, la télévision iranienne avait diffusé des images de la Française, ainsi que de plusieurs personnalités réformatrices accusées d'avoir pris part aux manifestations, comparaissant devant le tribunal révolutionnaire de Téhéran. A cette occasion, elle avait "reconnu" avoir participé, "pour des motifs personnels", aux manifestations et avoir rédigé un rapport pour un institut dépendant du service culturel de l'ambassade de France, selon des médias officiels iraniens. Elle avait demandé "pardon" en espérant être "graciée", selon la même source. D'autres responsables s'étaient repentis mais les milieux d'opposition avaient dénoncé des aveux arrachés sous la pression. ---------------------------------- Nouveaux incidents entre forces de sécurité et l'opposition Le Temps-Agences - Les forces de sécurité iraniennes sont à nouveau intervenues hier contre des opposants au président Mahmoud Ahmadinejad, toujours contesté six mois après sa réélection malgré les efforts du pouvoir pour réduire l'opposition. Des affrontements, qui ont fait des blessés selon l'opposition, ont éclaté à Ispahan (centre) alors que la police tentait d'empêcher le rassemblement, dans une mosquée, de partisans de l'ancien ayatollah Hossein Ali Montazeri décédé samedi. Une cinquantaine de personnes auraient été arrêtées lors de ces incidents, durant lesquels la police a fait usage de gaz lacrymogène pour disperser la foule, qui comprenait des femmes et des enfants, selon les mêmes sources. Ces heurts interviennent 48 heures après les funérailles du Grand ayatollah Montazeri dans la ville de Qom (sud de Téhéran), en présence de dizaines de milliers personnes qui ont transformé ce rassemblement en manifestation antigouvernementale, émaillée d'incidents avec les forces de l'ordre et les miliciens du régime. Apparemment soucieuses d'éviter toute nouvelle manifestation contre le pouvoir, les autorités avaient interdit le rassemblement d'Ispahan, selon l'opposition. Et le chef de la police iranienne, le général Esmaïl Ahmadi Moghadam, a lancé une nouvelle mise en garde à l'opposition. "Nous conseillons à ce mouvement (l'opposition, NDLR) de cesser ses actions, sinon la police agira avec fermeté contre les perturbateurs de l'ordre", a-t-il déclaré cité par l'agence Irna. Le pouvoir a tenté d'empêcher par divers moyens, depuis lundi, les rassemblements à la mémoire de l'ancien dauphin de l'Imam Khomeiny devenu une figure de l'opposition au président Ahmadinejad.