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Quand les voisins s'ignorant avec superbe !
Villes: Constructions verticales
Publié dans Le Temps le 22 - 12 - 2006

La croissance démographique a pris de l'ampleur, l'exode massif vers les métropoles et les grandes agglomérations intense, le surpeuplement des villes on ne peut plus asphyxiant qu'on s'est résolu, pour résoudre ce problème, à la construction verticale à l'instar des immenses capitales mondiales pionnières et innovatrices dans ce domaine (construction pluri étagées).
Du coup, tout autour et en dehors de la médina pittoresque, intouchable et inextensible, des buildings et immeubles ont fleuri ça et là au gré des terrains vagues, des marécages ou autres lopins destinés jusque là à l'agriculture et dont les proprios ont fini par succomber aux offres alléchantes des promoteurs de béton ! D'où l'hétérogénéité des composants
(habitants) de ces cités. Des résidants affluant de toutes parts alléchés et par les facilités allouées dans les modalités de paiement de leur nouvel appartement (une location vente en quelque sorte, et par la perspective
d'avoir un gîte relativement à proximité de leur lieu de travail.
Partant, le classique concept de la bonne vielle (HOUMA) ou (ZANKA) où les voisins se connaissaient tous, formant une véritable large tribu, pareille à une ruche où l'homme le plus âgé avait son mot à dire, ses conseils écoutés dans toutes les décisions importantes. Les états d'âme (joie ou tristesse) étaient ressentis partagés sans calculs ni arrières pensées. Qui de nous ne se rappelle le rituel ballet à midi où nous,
gosses, devions amener à goûter réciproquement aux voisins, une (MLOUKHIA) à l'odeur caractéristique, un succulent couscous aux (OSBENES) dont la cuisson était le sujet de débats la veille de toute la contrée ou encore une (CHAKCHOUKA AU KADID) piquante mais prisée par tous, etc. Quand l'une tombait enceinte c'était la bousculade assurée devant chez elle, à qui mieux- mieux la gâter, la gaver ! Nous étions également tenus à assurer les navettes chez le JERBI (épicier) trente cinq mille fois par heure sans rouspéter, aucune jérémiade.
La moindre raclée reçue par un récalcitrant était soigneusement tue de peur que le paternel en l'apprenant ne la « conforte » par une sanction autrement plus lourde. Le dimanche deux ou trois mémés à tour de rôle nous amenaient tous les copains en clique au HAMMAM des femmes et nous
décrassaient avec des gants si rugueux que nous redoutions ces virées malgré notre curiosité éveillée par l'anatomie, différente de la notre, des baigneuses ignorant jusqu'à notre existence !
Qu'en reste t il aujourd'hui ? Des habitants d'un même immeuble se croisent dans les escaliers en s'ignorant avec superbe. Des enfants sommés de ne point jouer avec leurs égaux. S'échanger des mets relève de l'utopie, du domaine du surréalisme. Les seules fois où ils s'adressent la parole,c'est pour s'invectiver à propos d'un pas traînant,lourd à l'étage du dessus, d'un poste TV dispensant des sons assez aigus ou d'un gamin turbulent semant la zizanie dans sa chambre,minceur des cloisons oblige. Une simple et gentille réprimande à l'endroit de deux frères jouant au Football en pleine sieste sur le pallier et les deux familles d'en découdre dans le poste de police ! L'entretien, la propreté des escaliers sont généralement du ressort du syndic, mais faute d'être régulièrement payés et surtout par tous les locataires, il finit par mettre la clé sous la porte. Résultat des courses, des marches dégoulinant de crasse, des minuteries non
fonctionnelles offrant l'opportunité à des couples en mal d'intimité à des dépassements qu'il est gênant, scandaleux d'énumérer, la porte de l'immeuble défoncée quand elle n'a pas été carrément démontée et bradée dans un souk hebdomadaire, les vitres des fenêtres assurant aération et clarté à la cage d'escaliers ayant succombé à un vicieux ballon lors d'un exercice de tirs d'un fils unique en guise de distractions. En règle générale, ces immeubles sont dotés de caves que personne n'utilise. En hiver elles sont
quasiment inondées avec la prolifération prévisible de moustiques en été, et durant toute l'année de rats aussi volumineux que téméraires et que les chats du coin évitent comme de la...Peste !
Rechignant à se taper un nombre incalculable de marches pour accéder au toit et y étaler le linge, les habitantes se rabattent sur les fenêtres et balcons pour ce faire, conférant à la façade un aspect multicolore et d'un goût discutable.
Le jour de l'Aïd du sacrifice, chacun s'empresse d'égorger son mouton en premier laissant le soin au dernier arrivant de tout nettoyer devant l'immeuble .Tache dont il ne s'acquitte du reste jamais, au grand bonheur des chiens errants, (les agents municipaux ne sont pas payés pour se tourner les pouces et se la couler douce qu'il claironne à qui veut bien
l'écouter
!) Comble de civisme...
Bien sur pareils déchirements, dissensions les voleurs en tirent les plus grands dividendes : le couple parti au travail tout en déposant les enfants à l'école ou à la crèche, les lascars s'amènent tranquillement en un groupe mixte le plus souvent, histoire de donner le change, et vident complètement l'appartement en guise de déménagement et ce au nez et à la barbe des autres voisins ravis de la relative tranquillité en perspective.
Certes il ne s'agit pas de remettre en question l'amélioration des conditions d'habitation avec l'émergence, la prolifération des immeubles et buildings quand ils sont bien tenus, quand le syndic ou même les résidants y assurent le minimum d'entretien, quand les habitants à défaut de se comporter en
authentiques voisins, ne se tirent pas mutuellement à boulets rouges pour des banalités, n'interfèrent voire n'empiètent pas sur la liberté d'autrui, se respectent quoi !
Il est évident que la diversité de cultures, rites et traditions ajoutée à la méfiance compréhensible des uns vis-à-vis des autres justifient la difficile ouverture de tout un chacun, mais de là à redouter, réfuter tout élan vers ses voisins, il y a un monde qu'il serait souhaitable de
s'abstenir d'allègrement franchir.

Mohamed Sahbi RAMMAH

Les seules fois où ils s'adressent la parole,c'est pour s'invectiver à propos d'un pas traînant,lourd à l'étage du dessus, d'un poste TV dispensant des sons assez aigus ou d'un gamin turbulent semant la zizanie dans sa chambre,minceur des cloisons oblige.


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