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A cœur ouvert : Faouzi Benzarti " Monsieur pressing ", un message d'optimisme et d'espoir : " L'avenir nous appartient " Flash-back : Le 31 janvier 1990, on lisait sur Le Temps
Propulsé à la tête de l'un des deux grands clubs de la capitale, après un intermède jugé exceptionnel par les puristes au SRS et un passage à Sousse qui restera longtemps gravé dans la mémoire des Sahéliens et dans les annales du football tunisien, Faouzi Benzarti dès sa prise de fonction au sein de la formation clubiste, s'est attelé à " révolutionner " la mentalité et le jeu du CA, sclérosés par tant d'années de " disette " et dépassés, surtout, par une organisation et un encadrement sans faille de son prestigieux voisin et frère ennemi qui a su concilier ces indissociables volets avec bonheur et les résultats qu'on connaît. Depuis le démarrage de la saison, Benzarti essaie et donner un cachet un style propre à sa nouvelle équipe. Epousant l'air du temps et tournant définitivement le dos au jeu stéréotypé et peu performant. Le Temps : Depuis votre avènement au CA, on a l'impression qui quelque chose a changé. Pouvez-vous nous l'expliquer ? F.B : " Il n'y a qu'une seule explication, le travail. La matière première existe à profusion, ce qui est un gage supplémentaire de réussite, encore faut-il qu'elle soit " taillée " et exploité à bon escient. Je suis conscient de la carence offensive de l'équipe malgré son bon rendement, mais le système est en train d'être assimilé à merveille et les buts viendront tout naturellement. Et puis il y a une autre raison assez importante qui a quelque peu perturbé mes calculs en début de saison. Elle a trait à l'absence des internationaux et leur manque de compétition. Mis à part Sellimi, les autres n'étaient pas à leur top niveau. Heureusement qu'ils sont en train de retrouver petit à petit la forme. * On a de plus en plus plaisir à voir jouer ce CA, au jeu parfois chatoyant et agréable. A quoi cela est-il dû ? - Le football est avant tout un spectacle, il ne faut pas en priver les spectateurs. Et puis le joueur tunisien, très technique, est naturellement porté vers le beau jeu. * Le système du pressing que vous avez instauré, demandant une condition physique sans faille, ne pensez vous pas qu'il risque de jouer un mauvais tour à vos joueurs en fin de parcours, justement sur le plan physique ? pratiqué par les " Coupe et blancs " depuis des années, l'entraîneur clubiste a opté par le système du pressing " made in Holland " avec tout ce que cela comporte comme efforts, patience, abnégation et générosité pour une parfaite assimilation d'une telle option. Au prix foi d'une inébranlable dans ses principes F. Benzarti commence, au terme de cette phase aller du championnat d'entrevoir les résultats positifs de ses choix. Ajoutez une amabilité exquise à une connaissance approfondie et scientifique du métier et vous aurez un entraîneur de la trempe de F. Benzarti. Ce n'est nullement un pur hasard s'il est considéré comme l'un des meilleurs techniciens tunisiens du moment sur la scène sportive. - Pas du tout, au contraire, les joueurs ont été suffisamment préparés. Témoin nos trois dernières rencontres en six jours contre l'USMo, l'ESS et le CSC, durant lesquelles on a pratiquement joué sur le même rythme, notamment devant le CSC. Les joueurs ont bien réagi après le but adverse, ont puisé dans leurs ressources pour terminer la partie en zone libre. * A mi parcours, comment évaluez-vous le championnat ? - On peut s'attendre à tout avec le système des quatre points. Néanmoins le titre se jouera entre les concurrents traditionnels (EST, ESS, ST, CA). La chance de toutes ces équipes, demeure intacte. * Etes-vous, jusqu'à présent, satisfait du rendement de votre équipe ? - Les six derniers matchs ont été assez satisfaisants, même si les résultats n'étaient pas au diapason des efforts consentis par les joueurs. * Quels sont les joueurs qui vous ont donné le plus de satisfaction au cours de cette phase ? - La majorité des joueurs et plus particulièrement Sellimi, Nasri, Lotfi Rouissi qui, depuis trois matches, excelle, Faouzi Rouissi qui s'adapte mieux au système. * Quels sont ceux duquel vous attendiez beaucoup plus qu'ils n'ont donné jusqu'à présent ? - J'attends de tous les joueurs, sans exception, progression et amélioration dans le rendement, même ceux que j'ai cités plus haut. * Estimez-vous que la phase retour, relativement favorable à votre équipe, vous donne une chance sérieuse pour l'octroi du titre ? - Certainement, car évoluer 10 fois sur 13 sur notre terrain équivaut à nous donner une chance supplémentaire pour le sprint final. * L'année dernière ce fut le SRS, que vous entraîniez, qui fut la révélation de la saison. Qu'en est-il pour l'actuelle saison ? - Incontestablement l'A.S.Marsa qui, outre un parcours admirable, force le respect par sa forte personnalité. * Lors de votre passage à Sousse, vous avez connu la gloire et glané des titres, comptez-vous faire pareil au CA ? - L'essentiel pour moi est le travail, ainsi que la sérénité et la tranquillité de l'esprit et de la conscience. J'essaie de faire au mieux pour contenter tout le monde et surtout les supporters, tout en faisant abstraction de ma propre personne. En outre, je n'ai jamais été obsédé par la gloire ou les titres. Je n'en fais pas une fixation. A force de travail et de sérieux les titres viendront d'eux-mêmes. * A vous voir épris du système de pressing, on ne peut s'empêcher de penser et de faire la comparaison avec Sacchi et sa merveilleuse machine milanaise ? - J'applique ce système depuis 10ans, en y apportant, à chaque fois, de petites retouches. Il n'est donc pas nouveau pour moi. N'empêche que c'est un système d'avant-garde et celui qui s'adapte le mieux au football moderne. Je n'ai pas été influencé ni par Sacchi, ni par Milan par contre je l'ai été par Ajax et son fameux football total. C'est un système très délicat qui nécessite efforts, application et puissance. De plus, il repose sur tout le groupe. Il suffit que deux éléments soient hors du coup pour que tout tombe à l'eau. * Vous êtes l'un des rares, sinon le seul entraîneur tunisien opérant actuellement, à tenir la comparaison avec les techniciens étrangers. Est-ce à dire que la race des entraîneurs tunisiens de haut niveau est en voie d'extinction ? - Je ne partage pas cet avis, dans la mesure où l'on ne pense pas assez ou pas du tout à nos entraîneurs. C'est fuite de responsabilité de la part des responsables de clubs. * Que manque-t-il au CA actuel pour emboîter le pas à la prestigieuse équipe des années 70 ? - Elle est en bonne voie de l'être. L'avenir du football tunisien est le CA. D'ici peu il va dominer la scène footbalistique tunisienne. La jeunesse de ses joueurs et leur immense talent plaide en faveur de ce que j'avance. Lorsqu'on possède des joueurs de la trempe de F. Rouissi, Bouhali, Sghaier, Sellimi entre autres qui n'ont pas encore 20 ans, on ne peut qu'être convaincus du fait qu'ils formeront l'équipe prometteuse de demain.