Le festival du rire qui vient de se terminer a offert au public des soirées de rire et de détente de qualité telle la soirée de découverte de quatre talents suisses organisée par Yalil Prod et l'ambassade suisse., jeudi dernier sur la scène du théâtre municipal de Tunis. Bien que d'origines différentes (suisse, allemande ou tunisienne), les quatre humoristes portent un regard sur le monde d'un point de vue comique. L'humour, un formidable antidote contre la morosité du quotidien et «un excellent pont entre les cultures et les civilisations» selon M. Christian Saessler, ambassadeur de Suisse en Tunisie De son côté, Grégoire Furrer, président du prestigieux festival du rire de Montreux, présent à cette soirée, souhaiterait voir des humoristes tunisiens se produire en Suisse, lors d'une soirée similaire. Karim Slama, de nationalité suisse, d'origine tunisienne et marié à une espagnole, parlant aussi bien l'arabe, le français que l'hindou, a proposé un show haut en couleurs dans lequel il a fait marrer l'assistance en imitant à la perfection, l'exercice magique de relaxation indienne, mettant l'accent avec beaucoup d'humour sur les bienfaits de cette activité, essence même de la philosophie indienne mettant en valeur aussi bien le corps que l'esprit de l'être humain. Avec sa facette maghrébine qui dégage drôlerie et cabotinage, il exhorte, à travers son personnage facétieux, au respect du mariage mixte, de l'identité de chacun. Son terrain de chasse, c'est la rue avec toute sa complexité. La suissesse allemande Charlotte Gabris, lauréate de la route du rire de Paris, propose un menu de rire avec des recettes alléchantes : se moquer des travers des gens et de certaines inventions pas du tout pratiques comme par exemple, les panneaux de signalisation sur les autoroutes françaises «Attention brouillard», inutiles, par ce que les conducteurs ne verraient pas ou ne respecteraient pas. Un humour plein de dérision laissant dégager une maîtrise des sujets traités ainsi que de la scène Un tantinet romantique, Frédéric Recrosio, «le fou du roi» sur France Inter, met toute sa verve à travers des séquences de son spectacle «Aimer, mûrir et trahir». De l'humour noir et corrosif sur ce qu'il considère l'itinéraire normal de l'amour. Il détaille avec distance mais en brisant certains tabous sur les comportements amoureux en dévoilant le non dit sur un sujet intime : la réalité de la vie de couple. D'une drôlerie assez particulière, la suissesse Camille Chamoux, chroniqueuse à l'émission «L'édition spéciale» de Canal+, déploie une énergie débordante pour aborder des thèmes personnels qui se rapportent à sa vie et ses sensations par rapport à ce qui l'entoure. Elle véhicule un humour engagé non démuni d'un zeste de folie qui lui va bien. A son répertoire : la lourdeur du système d'emprunt et de son banquier «hublot», les tares de la bourgeoisie et les déboires du peuple passe par sa lorgnette d'humoriste et de chanteuse. Malgré la panoplie de vedettes et la qualité du spectacle, le public s'est déplacé en petit nombre. Sans doute qu'il manquait une tête d'affiche ou que la représentation a été peu médiatisée. Toujours est-il que ces artistes sont les bienvenus sur la scène de l'humour en Tunisie.