L'obésité est un fléau qui ne cesse de gagner du terrain, de se répandre de façon aussi vertigineuse que préoccupante. Il s'agit en fait bel et bien d'une grave pathologie, une maladie aux conséquences pouvant être désastreuses. Malheureusement, on n'a pas l'air de prendre cet épineux problème suffisamment au sérieux ; sauf à la mi-mai où certaines s'en inquiètent et consultent histoire de parader en été sur les plages en arborant une meilleure physionomie, une silhouette plus gracile. D'autres persistent à imputer leur surplus pondéral à leurs os qu'ils prétendent volumineux ou tout simplement s'en vantent ; la corpulence rimant à leurs yeux avec bonne santé ! Comment définit-on cette tare, quelles en sont les causes et surtout les répercussions, quels sont les moyens de lutte dont on dispose pour en enrailler l'alarmante propagation ?
Une graisse qui se répartit différemment L'obésité est une surcharge graisseuse et un excès de poids. Son importance se définit par rapport au poids théorique normal dont la valeur s'apprécie en fonction de la taille, de l'âge et du sexe. Plusieurs formules ont été avancées pour déterminer le poids idéal ; nous en avons choisi la plus simple, trouvée par Broca : poids en kilogrammes = taille en cm - 100. Est considéré comme obèse tout sujet dont le poids dépasse de 10 % le poids théorique. Par ailleurs l'épaisseur du pli cutané qu'on mesure à l'aide d'un pied à coulisse au niveau de la peau de l'abdomen peut nous renseigner sur l'importance du surplus. Mais en règle générale, le diagnostic d'obésité se fait à l'œil nu, nul besoin d'être un condisciple d'Hippocrate pour la déceler. Normalement, la graisse se répartit différemment dans l'organisme selon le sexe ; chez la femme, elle se situe surtout au niveau des régions : mammaire, péri ombilicale, sus-pubienne, fesses, hanches et cuisses. Par contre chez l'homme, l'accumulation se fait surtout à la hauteur de la moitié supérieure du corps : nuque saillante, menton alourdi, à étages, seins infiltrés proéminents, ventre bedonnant.
Sédentarité L'obésité résulte d'un déséquilibre accentué et prolongé entre les apports et les dépenses énergétiques, cela revient à dire : une alimentation excessive ; les habitudes alimentaires des obèses sont faussées et souvent ils n'en sont pas conscients ou font semblant ! Autre plaie aggravant la situation : la sédentarité, le manque d'exercices, le recours à la voiture même pour l'achat d'un pain de chez l'épicier du coin ; la marche à pieds est désormais bannie de nos habitudes, le plus grave, c'est que même nos gosses adoptent ces mauvais réflexes. Essayez de leur demander d'effectuer une course d'à peine quelques encablures, avant d'acquiescer ou même de savoir de quoi il s'agit, ils ont déjà sauté sur les clés de votre voiture et filé ! Un traumatisme psychoaffectif, un choc brutal ou des soucis itératifs chez des sujets accusant une fragilité nerveuse constitutionnelle les empêchant d'affronter les aléas de la vie peuvent mener à une boulimie outrancière comme un moyen régressif de lutter contre l'angoisse. Certains troubles glandulaires et nerveux ne sont pas étrangers à l'apparition du surpoids ; d'où la nécessité de consulter pour éventuellement les déceler et correctement les traiter. Enfin, il existe très certainement des obésités constitutionnelles, comme le prouve l'existence indéniable de familles d'obèses ; d'après les statistiques on trouve en moyenne chez 70 % des obèses un ou deux parents affichant un embonpoint notoire. L'obésité est une maladie grave comme le soulignent très justement la plupart des statistiques : la probabilité de mort dans l'année et au-delà de l'âge de 45 ans est de 25 % pour un excès de poids de 11Kg, 50 % pour un excès de poids de 25Kg et 77 % pour un excès de poids de 40 Kg . La gravité de l'obésité tient à son retentissement viscéral sur l'appareil cardio-respiratoire avec essoufflement (dyspnée) dû à la diminution de l'ampliation thoracique et à la fatigue d'un cœur malade surchargé de travail ; le lit vasculaire (les vaisseaux) étant obturés par des dépôts de graisse. L'appareil digestif accuse également le coup avec ballonnements post-prandiaux, foie souvent augmenté de volume engainé de graisse (stéatosé), des troubles de la vésicule biliaire surtout chez la femme. Les troubles de la statique avec lésions articulaires dégénératives, entraînent des douleurs diffuses exagérées par l'effort et par la marche. Ces troubles tendent à aggraver la sédentarité et donc l'obésité ; ainsi se trouve créé un véritable cercle vicieux dont il serait fort difficile de s'en sortir, de rompre. Il est question aussi du dérèglement endocrinien dominé par le diabète.
Régime, même à contre - coeur Le traitement de fond de l'obésité repose sur un régime de restriction calorique (régime amaigrissant).Son principe est de fournir à l'organisme un apport alimentaire nettement insuffisant pour couvrir ses dépenses, en créant ainsi la nécessité de faire appel à ses réserves de les mobiliser pour combler le déficit avec pour conséquence une perte de poids. Ne jamais occulter le rôle fondamental, capital joué par l'exercice physique (footing, vélo, marche) au moins trois fois par semaine et ce après avoir eu l'aval du médecin traitant. En définitive, le véritable traitement de l'obésité reste le régime restrictif, et on ne saurait trop insister sur ce point trop fondamental et souvent mal accepté des obèses. Les médications et remèdes de l'obésité ne sauraient se concevoir sans un régime associé à une surveillance médicale rigoureuse.