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Azza Besbes : « Le haut niveau, c'est d'abord une question d'état d'esprit » Escrime : A trois semaines de l'étape tunisienne de la Coupe du monde de sabre
«J'ai changé mon mode de vie pour réussir » Azza Besbès, qui n'a pas encore fêté ses 20 ans, a réussi un sacré coup de sabre dans la hiérarchie internationale, elle figure aujourd'hui parmi une pléiade prometteuse qui constitue le fer de lance de l'élite féminine tunisienne. Azza Besbes ne compte pas s'arrêter en si bon chemin comme en témoigne son récent triple podium en coupe du monde juniors . Retenez la date du 19 au 21 mars où le spectacle sera garanti avec la présence de Azza lors de l'étape tunisienne de la Coupe du monde de sabre. Le public et le monde du sport national ne manqueront pas l'occasion de découvrir l'immense talent et le tempérament de battante de la tireuse tunisienne. Quand avez vous pris conscience que vous pouviez atteindre un podium international ? Après mes premiers championnats du monde seniors en septembre 2009 en Turquie, pour lesquels je n'étais pas fière de ma prestation. J'avais presque tout changé dans mon mode de vie : j'ai dû appeler le préparateur physique de mon club pour travailler au moins deux fois par semaine en solo et non plus avec le reste du groupe, je suis devenue un peu plus organisée au niveau de la conciliation entre mes études et l'exigence de ma préparation. Cette nouvelle planification a donné ses fruits, tout est devenu clair et organisé dans ma vie au quotidien. Du coup, j'ai pu constater un changement au niveau de mon jeu et ressenti une énorme confiance sur la piste. L'apport de mes deux entraîneurs Hervé Bidard et Cécile Argiolas y est aussi pour beaucoup. Quelle sensation vous procurent les trois podiums brigués pour la première en Coupe du monde junior ? Le premier podium remporté à Dormagen, en Allemagne, en novembre 2009 a toujours un goût spécial, cela a démontré que ma nouvelle approche de la préparation a été payante. Les deux podiums qui ont suivi en 2010 à Budapest et Dourdan sont venus pour me rassurer car cela confirmait que je suis devenue plus régulière, ce qui n'était pas le cas auparavant. « Ce sont les tous petits détails qui font la différence » Peut- on affirmer que les 20 meilleures mondiales se valent sur le plan technique mais c'est le mental qui fait la différence le jour J ? Oui je suis tout à fait d'accord, chaque athlète a des hauts et des bas et à un certain moment on n'arrive pas à gérer la pression. Le plus difficile c'est de rééditer une performance et à ce niveau ce n'est plus une question de technique qui diffère d'une tireuse à une autre mais plutôt d'état d'esprit qui règne le jour J. La préparation mentale qui a précédé et, bien sûr, la fraîcheur physique ont un impact très important sur le plan psychologique. Dans une compétition qui réunit des tireuses de haut niveau, ce sont les touts petits détails qui font la différence. Mais ça aussi, ça se travaille car, à mon avis, il ne faut pas laisser une grande marge au hasard pour déterminer le sort d'un résultat. Aujourd'hui, avez-vous le sentiment d'être plus soutenue par la FTE ? Certainement, je sens une grande différence entre l'ancien et le nouveau bureau directeur. Les choses ne changent pas forcément très rapidement mais je sens une réelle volonté de la part de la FTE pour réunir les meilleures conditions de préparation, ce qui s'est répercuté positivement sur mes résultats En plus, je suis plus confiante et surtout plus motivée parce que je sens qu'il y a des gens qui s'intéressent plus à moi et qui me soutiennent. Il reste encore certainement d'autres chose à améliorer mais il faut encore patienter pour cela. « Aborder sereinement les mondiaux de Baku » Votre dernière échéance mondiale chez les juniors se disputera dans moins de deux mois à Baku (Azerbaïdjan). Comment allez –vous préparer cette importance échéance ? Les mondiaux de Baku, j'y pense depuis le jour où j'ai appris que je n'allais pas participer à la précédente édition 2009 de Belfast pour un problème de visa , et je continue toujours à me préparer mentalement et sportivement à ce rendez-vous . Je rêve d'un podium mondial et je pense que je suis en mesure de réussir. Pour cela, il faut aborder la compétition sereinement, avec le moins de pression possible car c'est ça qui va faire la différence le jour J entre les favorites. La Tunisie s'active à organiser pour la première fois une coupe du monde féminine en sabre. Quel effet ça vous fait de jouer les meilleures mondiales à domicile ? Je suis très excitée à l'idée que je vais enfin pouvoir disputer une Coupe du monde chez moi et un Grand Prix en plus .Une telle échéance à domicile, j'en rêve depuis longtemps car toutes les grandes tireuses ont la chance chacune à évoluer à domicile alors pourquoi pas les Tunisiennes? Mes copines de l'équipe de France sont elles aussi très contentes qu'elles puissent faire une Coupe du monde dans un pays touristique et accueillant comme la Tunisie Elles me demandent déjà comment va être l'organisation, est ce qu'il fera beau ou pas au mois de mars ? Elles travaillent dur pour gagner le quota des 8 places auxquelles elles ont droit pour y participer. Tout ça me fait énormément du bien et j'espère que je vais profiter pour se faire plaisir et faire plaisir aux Tunisiens qui vont venir me soutenir. « La nécessité de disposer d'un véritable staff pour préparer les JO 2012 » Qu'envisagez vous de faire dans l'avenir pour améliorer votre préparation estivale surtout après la clôture de la saison sportive avec l'US Metro ? La préparation estivale a toujours posée un problème surtout avec la clôture de la saison sportive en France avec l'US Métro. Maintenant que notre sélection de sabre dispose d'un bon entraîneur hongrois, je vais pouvoir en profiter et m'entraîner en Tunisie en plus de la planification de stages avec les grandes nations. J'estime qu'il faut que je continue à tirer contre des grandes escrimeuses afin de garder le même bon rythme de préparation jusqu'aux Mondiaux seniors qui auront lieu à Paris au mois de novembre prochain. De quoi vous manquez pour concrétiser votre rêve olympique en 2012 ? je pense que les Jeux Olympiques nécessitent une préparation spéciale sur quatre ans. Il faut que je parvienne à bien planifier et doser ma préparation en tenant compte des périodes de compétitions et de récupération mais pour y arriver, il faut à ma disposition un véritable staff (médical, psychologique et technique) qui veille sur tous les aspects de la préparation en plus de la logistique qui doit l'accompagner. C'est ce que j'attends le plus de la FTE Interview réalisée par Chaker BELHAJ