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Mme Leïla Ben Ali : L'égalité entre tous les Tunisiens et les Tunisiennes, une valeur humaine et sociale garantie par la Constitution
Conférence arabe sur la lutte contre la violence à l'égard de la femme
Publié dans Le Temps le 09 - 03 - 2010

Carthage-TAP - Mme Leïla Ben Ali, épouse du Président de la République et Présidente en exercice de l'Organisation de la Femme Arabe (OFA), a prononcé, hier, à l'ouverture de la Conférence arabe sur le thème : «la lutte contre la violence à l'égard de la femme, une consécration des valeurs universelles», une allocution.
Voici le texte de cette allocution : «Au Nom de Dieu, le Clément, le Miséricordieux
Mesdames, Messieurs, Honorables hôtes,
Il m'est agréable de procéder à l'ouverture de cette Conférence arabe qui aura à traiter du thème «la lutte contre la violence à l'égard de la femme, une consécration des valeurs universelles», thème que nous avons voulu qu'il constitue un apport et un enrichissement aux études, publiées récemment en la matière, par la Présidence de l'Organisation de la Femme Arabe.
Je souhaite la bienvenue à Mesdames et Messieurs les participants qui prennent part avec nous à cette Conférence, chercheures et chercheurs, communicatrices et communicateurs, femmes et hommes de Lettres, souhaitant aux honorables hôtes de la Tunisie un agréable séjour parmi nous.
Je tiens également à adresser mes meilleurs remerciements à Madame Loris Sfeir Shandar pour m'avoir décerné l'Ecusson du Comité libanais de lutte contre la violence à l'égard des femmes et pour les aimables sentiments d'amitié et de considération envers la Tunisie qu'elle a exprimés, lui souhaitant davantage de succès dans ses efforts éminents en faveur de la femme libanaise, en particulier, et de la femme arabe, en général.
Notre Conférence coïncidant avec notre participation, de concert avec la communauté internationale, à la célébration de la Journée mondiale de la femme, il me plaît d'exprimer à toutes les femmes arabes ma profonde satisfaction et ma grande fierté de l'importance accrue de leur apport à l'impulsion de l'action de réforme, de développement et de modernisation dans notre région arabe.
J'appelle, à l'occasion de la tenue de cette Conférence, au renforcement du rôle de la femme arabe dans nos sociétés, compte tenu de la compétence, de la détermination et de l'ambition qui sont les siennes, afin de se tailler la place dont elle est digne au sein de la famille et dans la société et d'apporter une contribution positive et décisive à l'impulsion de l'œuvre de développement durable et intégral que nous souhaitons à tous nos pays.
L'étape présente que vivent nos pays arabes comporte des défis considérables et des enjeux majeurs qui nous commandent, à tous, de faire montre de courage pour surmonter les obstacles qui empêchent encore la femme d'exercer ses droits et de remplir ses devoirs dans le cadre de l'égalité et du partenariat avec l'homme.

Mesdames, Messieurs,
La célébration, par la communauté internationale, de la Journée mondiale de la femme, le 8 mars de chaque année, confirme sa volonté renouvelée de franchir des étapes nouvelles, en vue d'améliorer la condition de la femme, rehausser son statut, protéger ses droits, préserver sa dignité et l'inciter à s'impliquer dans tout ce qui concerne la chose publique dans sa patrie et dans le monde.
La dignité humaine étant un tout indivisible qui ne peut souffrir d'aucune prééminence sur la base du genre, de la couleur de la peau ou de la religion, nous nous devons de nous opposer à tous les comportements sociaux négatifs à l'égard de la femme comme l'exclusion, la marginalisation, l'injustice, la discrimination et la violence.
Les rapports et études internationaux récents soulignent, certes, que le phénomène de la violence à l'égard des femmes est encore présent dans toutes les sociétés, qu'elles soient avancées ou en développement.
Ce phénomène n'en revêt pas moins une dimension et une gravité plus grandes pour nos sociétés arabes où la femme est encore déconsidérée dans certains milieux, et où, souvent, les auteurs de violence à son égard ne sont pas inquiétés, pour des considérations culturelles traditionnelles qui conditionnent leur état d'esprit et leur comportement.
Aussi, sommes-nous persuadés que la lutte contre la violence faite aux femmes dans nos sociétés arabes doit nous engager à intensifier les campagnes et à prendre des initiatives efficaces pour soustraire la femme à tous les comportements négatifs de son environnement et aux agressions dont elle est la cible.
Cette lutte doit, aussi, nous amener à admettre la nécessité de consacrer l'égalité, la justice, la coopération et la solidarité entre tous les citoyens, hommes et femmes, afin que nous puissions assurer la quiétude, la stabilité et la prospérité à nos peuples.
De l'avis des experts spécialisés, la violence à l'égard de la femme sous toutes ses formes, physique, verbale, psychologique, économique, sociale, politique, culturelle et médiatique est un phénomène abject et navrant, qui porte atteinte à la personne humaine et compromet l'équilibre de la famille et de la société.
Les troubles, tensions et conflits intérieurs et régionaux qu'a connus notre région arabe, surtout durant les quatre dernières décennies, et dont notamment le conflit arabo-israélien, ont eu des conséquences négatives dévastatrices pour nos pays, en raison de la mobilisation et de l'effort d'armement qu'ils ont générés, au détriment des budgets de développement éducatif, culturel, social et économique.
L'un des premiers enseignements à tirer de cette situation morbide dans notre région arabe est sans doute que la femme a été totalement absente de la participation à la prise de décision et sans influence aucune sur le cours des évènements quoiqu'elle ait subi le poids de ces crises et conflits au prix de beaucoup de souffrance, d'endurance et de force de caractère.
Il est temps de rattraper le retard dans notre région avec la célérité que commande la conjoncture, notamment en donnant à la femme les moyens de tirer avantage d'une manière optimale des secteurs stratégiques de développement humain tels que l'éducation, l'enseignement, la formation, la culture, la protection sanitaire et l'accompagnement social afin qu'elle puisse parfaire ses connaissances et ses aptitudes propres et qu'elle se prépare à engager, avec l'homme, une coopération étroite et un partenariat d'égal à égal au service de nos sociétés et pour l'accroissement de leur invulnérabilité et de leur prospérité.
La Tunisie a très tôt compris que ses ressources humaines représentent sa plus grande richesse et son potentiel le plus durable pour réaliser le développement et le progrès. Elle a fait de l'égalité entre tous les Tunisiens et les Tunisiennes une valeur humaine et sociale garantie par la Constitution.
Elle a aussi assuré aux garçons comme aux filles, en toute égalité, une formation physique, éducative et intellectuelle saine, à même de les préparer à constituer, ensemble, la force d'impulsion dans leur société et de manière à ce que chacun d'eux assume sa part de responsabilité pour exercer une influence positive au sein de sa famille, dans son environnement et dans le processus de prise de décision dans son pays.
Dans cette quête, notre pays a souscrit à toutes les résolutions, recommandations et conventions onusiennes pertinentes afin d'être en phase avec son époque et d'adhérer avec confiance et compétence à la consécration des valeurs universelles communes, dans les textes comme dans le réel vécu.
C'est dans ce même contexte que s'inscrit l'attachement de notre pays à remédier à la situation des femmes victimes de violences, à leur porter assistance et à les aider à surmonter les séquelles psychologiques dont elles pourraient pâtir. La Tunisie a ainsi mis en place un numéro vert (le 80.100.707) pour écouter les femmes victimes de violences, assurer le suivi de leur situation, leur dispenser des conseils au plan juridique et social et rechercher des solutions urgentes à leurs problèmes sur proposition de spécialistes et d'assistants sociaux.
De même, les organisations féminines tunisiennes concernées ont créé des centres d'accueil des femmes victimes de violence afin de les prendre en charge, de les protéger ainsi que leurs familles des conséquences de la violence et de les aider à surmonter les conditions difficiles.
En dépit de l'effort déployé pour la prise en charge de la femme victime de violences, nous appelons le gouvernement tunisien à créer davantage de centres de ce genre, notamment à l'intérieur des régions et de mettre à leur disposition tous les moyens matériels et humains ainsi que les compétences professionnelles habilitées à diriger ces centres de manière efficiente.
Tout en exprimant, à ce propos, notre satisfaction au vu de la prise de conscience de plus en plus grande quant à la gravité de la violence à l'égard des femmes dans notre région, nous appelons la femme arabe à ne point hésiter à briser le mur du silence concernant tout ce qui pourrait lui arriver de mal. Le mutisme et l'occultation des souffrances constituent, dans l'état actuel des choses, l'une des formes de contribution à la perpétuation de ce phénomène.
C'est pourquoi nous avions appelé à la nécessité d'une conjugaison des efforts des gouvernements et des composantes de la société civile afin d'adopter une stratégie arabe propre à combattre le phénomène de la violence dans nos sociétés et à apporter les solutions possibles pour en traiter les causes et prévenir les conséquences.
Cette stratégie est en cours d'élaboration, dans le cadre de l'Organisation de la Femme Arabe, à la lumière des conclusions des travaux de l'atelier organisé en Tunisie au courant du mois de décembre de l'année écoulée.
Nous avons grand espoir que l'Observatoire des législations sociales et politiques, dont nous avions préconisé la création, contribuera à identifier les divers phénomènes en rapport avec la femme, y compris celui de la violence à son égard, et à proposer les solutions pratiques appropriées pour les éradiquer, afin de doter notre société du maximum d'attributs de la cohésion et de l'invulnérabilité.
L'Organisation de la Femme Arabe, qui avait apporté son soutien à la résolution de l'ONU sur l'élimination de la violence à l'égard des femmes adoptée en décembre 1993 et son appui à toutes les déclarations et tous les protocoles annexés à la Convention sur l'élimination de toutes les formes de discrimination à l'égard des femmes, réaffirme, aujourd'hui, son attachement à une application intégrale des droits de la femme et des principes relatifs à l'égalité entre tous les humains et à ce que soient garanties leur liberté, leur dignité, leur sécurité et leur intégrité.
L'Organisation de la Femme Arabe exprime, également, à cette occasion, sa foi profonde en tous ces principes universels des droits de l'Homme, en le Pacte international relatif aux droits civils et politiques et en la Convention sur l'élimination de toutes les formes de discrimination à l'égard de la femme et autres comportements attentatoires à sa dignité et à son moral.
Tout en rappelant ces positions, nous exprimons aussi notre profonde préoccupation face à toutes les injustices auxquelles la femme est en butte partout où elle se trouve, en particulier les femmes issues de minorités, les femmes réfugiées, émigrées, marginalisées, handicapées, âgées ou celle vivant dans des zones de conflits ou de guerre.
Nous croyons que la femme palestinienne est aujourd'hui en tête des femmes exposées à la violence, à l'oppression et à la discrimination de la part des autorités israéliennes d'occupation, ce à quoi la communauté internationale doit opposer de toute urgence une attitude de fermeté afin de mettre un terme à cette tragédie qui n'a que trop duré et dont les conséquences ne cessent de s'aggraver.
Le phénomène de la violence qui se répand de plus en plus dans nos sociétés exige, à notre sens, l'institution d'une éducation saine et d'une culture sociale profonde dont se partagent la responsabilité la famille, l'école, les organisations, les associations, les organismes de formation et d'encadrement, ainsi que les médias écrits et audiovisuels.
Toutes ces parties sont appelées à développer chez tous les individus et toutes les catégories sociales le sentiment commun de consacrer les valeurs d'égalité, de tolérance, de respect d'autrui, l'acceptation de l'opinion contraire, le bannissement des réactions impulsives, outre l'impératif de s'abstenir de verser dans des comportements violents et dans tout ce qui pourrait porter atteinte à la personne humaine et à sa dignité.
Nous gagnerions, au moment où nos sociétés arabes consentent des efforts considérables pour rattraper le cortège da la civilisation et du progrès, à ce que nos fils et nos filles soient à l'avant-garde des forces imprégnées de l'impératif de consacrer ces valeurs et principes dans leur esprit tout autant que dans leur vie familiale, scolaire et sociale, et à ce qu'ils soient un exemple à suivre dans l'édification du présent et de l'avenir.

Mesdames, Messieurs,
J'espère que votre Conférence contribuera à enrichir la série de rencontres et forums de réflexion organisés en vue de traiter les problèmes de la femme arabe et de réduire les tensions et les charges qui pèsent sur elle, afin de devenir un partenaire essentiel dans la réalisation du progrès de nos peuples et de la prospérité de nos pays.
Merci de votre attention».

La cérémonie d'ouverture de la Conférence a été marquée par la remise à Mme Leïla Ben Ali de l'Ecusson du Comité libanais de lutte contre la violence à l'égard des femmes. Cette distinction lui a été remise par Mme Loris Sfeir Shandar, présidente du Comité, en considération pour ses efforts généreux dans le domaine social, pour son action humanitaire et pour la sollicitude constante dont elle entoure les catégories à besoins spécifiques ainsi que pour ses multiples initiatives entreprises pour promouvoir les conditions de la femme arabe, depuis son accession à la présidence de l'OFA.
Au cours de la cérémonie, Mme Fehmia Charfeddine, professeure libanaise de sociologie, a donné une communication sur le thème "la promotion de la situation de la femme arabe: réalité et ambitions".
Mme Khira Chibani, communicatrice et chercheure tunisienne, a présenté une autre communication dans laquelle elle a passé en revue les thèmes inscrits à l'ordre du jour de la conférence.
Ces thèmes ont été adoptés à la lumière de la préface du livre publié récemment par l'OFA et intitulé la violence à l'égard de la femme arabe, entre le poids de la réalité et la consécration des valeurs universelles, préface signée par Mme Leïla Ben Ali.
Dans une autre communication, la journaliste arabe Montaha Roumahi a évoqué le phénomène de la violence à l'égard de la femme et les moyens de l'endiguer, soulignant notamment la nécessité de changer les mentalités et les comportements sociaux ainsi que l'importance du rôle des médias dans ce domaine.
Ont assisté à la cérémonie d'ouverture les femmes membres du gouvernement, les hauts cadres féminins de l'Etat et les représentantes des délégations arabes participant à la Conférence ainsi que plusieurs journalistes et intellectuelles arabes.


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