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Nous avons besoin d'engrais, de dattes et, surtout, de phosphates
Interview de Son Excellence Naci AKINCI, Ambassadeur de Turquie à Tunis.
Publié dans Le Temps le 17 - 04 - 2007

Son Excellence, Naci Akinci : Les relations établies entre la Tunisie et la Turquie sont basées sur des liens historiques. Nous avons eu un passé commun de plus d'un demi-siècle. Nous partageons des relations culturelles et spirituelles. Nos deux pays ont choisi la même orientation de l'ouverture vers l'extérieur, de la modernité, de laïcité, de la liberté de la femme, de la paix et de la prospérité partagée.
A nos yeux, ces objectifs communs existent toujours entre nos deux Etats, ce qui permet à la Tunisie et à la Turquie d'être sur la même longueur d'onde. Nos relations politiques sont excellentes et se développent d'ailleurs, avec l'échange des visites des hauts responsables, comme la récente visite en Turquie de M. Tijani Haddad, le ministre du Tourisme.

Les relations économiques ont-elles connu un certain élan?
Il existe une volonté politique de haut niveau d'approfondir et de consolider davantage nos relations économiques. Pour cela, nous procédons, également, à établir un excellent cadre juridique afin de conclure des accords, des protocoles et des programmes de coopération qui sont en cours d'être finalisés.
Nos relations économiques connaissent, surtout ces dernières années, un développement notable.
En 2006, le volume de nos échanges a avoisinait les 500millions de dollars. Les exportations tunisiennes ont d'ailleurs grimpé à 24 % contre seulement 14 % les dernières années.
Dans cet élan, nous constatons que le rôle de la mise en vigueur de l'accord de la zone de libre-échange, depuis juillet 2005, sera d'un grand apport dans le développement de nos échanges qui seront prévus pour atteindre le milliard de dollars à l'horizon 2009.

S'agit-il d'un organisme veillant sur le maintien de la coopération économique?

Sur le plan gouvernemental, nous avons des commissions mixtes sectorielles dans les domaines du transport, du tourisme et de l'agriculture. Nous avons un comité mixte économique baptisé « le conseil d'affaires tuniso-turc », avec l'entrée en vigueur de l'accord de libre échange vient être remplacée par le conseil d'association en juin 2007.
Le conseil d'affaires s'est réuni assez régulièrement en Turquie et en Tunisie en vue d'étudier les opportunités d'affaires. Il s'agit d'une nouveauté remarquable dans les rencontres de milieux d'affaires : c'est la tenue des réunions, lors des visites des délégations sectorielles d'hommes d'affaires dans le textile. Prochainement, il y aura une réunion entre les entrepreneurs des deux pays pour les travaux publics et l'Habitat, et en particulier, la construction et l'installation des infrastructures.

Le cadre de coopération peut-il s'élargir après l'obtention de la TAV de la concession des deux aéroports tunisiens ?

La sélection de l'entreprise turque TAV, pour l'appel d'offres, de la concession des deux aéroports de Monastir et d'Enfidha, qui est dans le cadre d'une concession de financement, de construction et d'exploitation pour 40 ans, est un tournant dans les relations économiques entre la Turquie et la Tunisie. C'est un saut, non seulement quantitatif au vu de l'enveloppe de 690MD, volume de la concession, mais également qualitatif. Les entreprises turques qui évoluent à l'échelle internationale réalisant un chiffre d'affaires de 78 milliards de dollars, peuvent opter pour l'investissement en Tunisie suite à l'implantation de la TAV, un des premiers grands groupes en Turquie.
L'entrée de la TAV dans le marché tunisien permet de combler la lacune existant dans nos relations économiques et notamment dans le domaine de la construction. Il faut noter que l'importance stratégique de cette concession sur le plan économique fut claire dans le développement du tourisme tunisien et la promotion de la culture tunisienne. Nous pensons que cette relance de la coopération économique qui a été largement relatée par la presse turque drainera d'autres investissements turcs et autres provenant des pays tiers et qui sont nos partenaires, vers la Tunisie.

Comment concevez-vous un développement économique bilatéral avec la concurrence dans le secteur privé entre turcs et tunisiens?
Le développement de la coopération économique est également la mise en œuvre des accords conclus l'an dernier lors de la visite du ministre des Affaires étrangères turque en Tunisie. À cet effet, les deux partis sont d'accord sur la ferme évolution des échanges commerciaux vers des partenariats. La coopération entre la Tunisie et la Turquie, qui vient de se consolider après notamment la construction de l'aéroport d'Enfidha. L'intérêt de partenariats se fait nettement remarquer dans l'orientation des investissements, d'une part vers l'Afrique subsaharienne, où la Tunisie a une forte expérience et d'autre part vers les pays turcophones et ceux de l'Europe de l'Est et du Moyen-Orient où la présence de la Turquie est influente.
Pour tirer plus de profit et des résultats concretsn lors de la tenue des réunions d'affaires, il faut multiplier les occasions d'investissements et la prospection des besoins dans les deux pays. Par exemple, nous avons besoin de plus d'engrais et de dattes et surtout de phosphates.
Nous invitons nos amis tunisiens à renforcer l'exportation des produits qui sont demandés par les turcs à savoir les produits de la mer et les dattes
Le quota de la Tunisie au niveau des échanges commerciaux pourrait augmenter si l'éventail des exportations tunisiennes se trouve mieux diversifié.

Y a-t-il des externalisations éventuelles vers la Tunisie ?
Il serait possible d'exporter quelques activités périphériques des entreprises turques, notamment dans le domaine du textile. Le traitement de tissu et de fibres est un annexe de l'industrie de textile qui sera opéré en Tunisie afin d'être exportée pour l'Union européenne en profitant de la main d'œuvre , et de démantèlement tarifaire qui sera opérationnel entre la Tunisie et l'UE à partir de 2008.

Qu'en est-il de la situation des entreprises turques implantées en Tunisie ?
Les entreprises turques qui s'implantées en Tunisie sont peu nombreuses. Il s'agit seulement de 19 sociétés dont 10 sont off-shore. Leur chiffre d'affaires global est situé aux alentours des 7 millions de dollars.
Nous n'avons pas enregistré aucune réclamation de la part des sociétés turques implantées en Tunisie.
Nous avons confiance en le climat des affaires qui règne en Tunisie, mais, nous souhaiterions plus de facilités et de transparence.

Quel est le rouage de l'accord de la zone de libre-échange entre les deux pays ?
Pour le développement de nos relations économiques, les partenariats dans le secteur privé devraient être plus dynamiques.
L'accord de la zone de libre-échange entre les deux pays stipule l'élimination de toutes les taxes et tarifs douaniers des produits industriels tunisiens accédant en Turquie. Il s'agit d'une réduction appliquée sur les autres produits. Par ailleurs, les produits turcs n'entreront sans tarif et taxes en Tunisie qu'en 2014. Mais, il s'agit d'une réduction graduelle de chaque année jusqu'à la fin de cette échéance.
Les échanges entre la Tunisie et la Turquie servent à équilibrer le déficit douanier, et cela est beaucoup plus équitable.
La majeure partie des produits tunisiens exportés vers la Turquie sont : le phosphate, les engrais, les textiles, les appareils électro-mécaniques et les produits agricoles tels que les dattes.

On estime qu'il y a une forte concurrence dans quelques domaines dont le textile et le Tourisme notamment, Comment concevez vous l'amélioration de la coopération dans ce domaine?
D'abord, nous voulons bien travailler avec nos amis tunisiens pour relancer la coopération économique sur la base de complémentarité. D'où, on peut se complémenter par l'attachement à la logique du partenariat. Les investisseurs turcs peuvent apporter la nouvelle technologie à la Tunisie tout en profitant de l'énergie et de la main d'œuvre moins chère. Concernant le textile, les sociétés turques étudient la possibilité d'exporter quelques activités périphériques telles que les opérations de finissage, où les Tunisiens sont compétents.
La Tunisie est considéré comme une plate-forme de la Turquie qu'elle aurait en vertu de la concession de l'aéroport d'Enfidha la possibilité de pénétrer dans le domaine de la construction et prochainement, il s'agit d'autres domaines.
Concernant le tourisme, le nombre de touristes vers la Tunisie a quadruplé à 19 %. En effet, la destination tunisienne est, actuellement et juste après les multiples délégations de promotion du tourisme tunisien en Turquie, en vogue.
Nous allons avoir un nouvel élan dans notre coopération dans le domaine du tourisme, juste après la dernière visite du ministre tunisien du Tourisme.
Par ailleurs, la tenue du Conseil d'Administration de l'Association des opérateurs turcs se tiendra prochainement en Tunisie.
Nous nous attendons à ce que l'image de la Tunisie comme plate-forme des industries et services soit davantage promue en Tunisie.

Le Produit touristique turc et tunisien se ressemblent et se sont donc trouvés en concurrence. Pour cela nous recommandons de nouer des partenariats triangulaires liant la Turquie, la Tunisie et les pays asiatiques. D'ailleurs, on peut organiser des tours comprenant la Turquie, l'Egypt. et la Tunisie, pour des clients en provenance des pays asiatiques comme le Japon et la Chine. Et ce, en leur offrant des produits touristiques différents et originels.
Avec les lignes directes entre Istanbul et Tunis, nous avons des vols presque quotidiens. Cela permet, d'accélérer les prises de contact entre les hommes d'affaires et les échanges culturels. Enfin, nous souhaitons le lancement d'une nouvelle ligne maritime directe pour les passagers.


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