La sécurité dans le transport en commun, l'amélioration de l'infrastructure ferroviaire, l'avancement du projet de réalisation du port en eaux profondes à Enfidha, les mesures prises pour consolider le rôle du secteur dans le tissu économique ainsi que d'autres points ont été au centre du débat parlementaire tenu hier à la Chambre des députés en présence de M. Abderrahim Zouari, ministre du Transport. Un secteur de base le transport assure 6 à 7 % du PIB. Notre objectif est de le consolider davantage et le placer au tour des 9 %. C'est ce qu'a annoncé le ministre en répondant aux interrogations des parlementaires. Il s'agit en fait d'un domaine prometteur notamment en matière de postes d'emploi. Nous ne parlons plus du transport terrestre, maritime et aérien dans un sens limité. Nous avons dépassé ces aspects pour parler d'autres concepts très importants et forte rentabilité économique. « Nous parlons actuellement de la logistique et du transport multimodal… ». Ce sont en fait les volets qui donnent au secteur une valeur ajoutée et qui jouent un rôle déterminant dans la création de postes d'emploi », déclare le ministre.
Et la sécurité ? Parlant de la sécurité, M. Zouari a insisté sur le fait que ce facteur est assuré dans le secteur qui a d'ailleurs « enregistré un saut par rapport au transport maritime et aérien ». Mais « beaucoup reste à faire dans le transport terrestre et surtout urbain », enchaîne le ministre tout en rappelant que plusieurs efforts seront déployés dans ce sens notamment, en matière de développement des ressources humaines et planification. Pour ce qui est de la consolidation du transport ferroviaire au niveau des régions et la réutilisation de la ligne Enfidha-Kairouan, le ministre a précisé que le port en eaux profondes à Enfidha et la création d'une zone logistique joueront un rôle important là dessus. « Enfidha rayonnera certes sur les régions avoisinantes ce qui impose la consolidation de l'infrastructure ferroviaire. Une décision présidentielle a d'ailleurs été prise dans ce sens », ajoute le ministre.
Retards Les problèmes de retard et d'encombrement enregistrés dans les lignes du Nord Ouest ont fait également l'objet de débat. A cet effet, M. Zouari a annoncé que la ligne Tunis-Béja-Jendouba-Ghar Dimaou nécessite une restructuration. « Les travaux de renouvellement des rails ont été lancés. Nous allons également installer pour la première fois la signalisation sur cette ligne comme nous allons renouveler les rames vétustes qui datent depuis 40 ans », toujours d'après le ministre. Et d'annoncer : « elles seront opérationnelles à partir de 2011. Cela permettra d'ailleurs d'améliorer la rentabilité économique de la ligne ». Cette démarche sera aussi appliquée au niveau de la ligne du métro Tunis-Borj Cédria et le métro du Sahel. Des nouvelles rames ont été acquises et seront exploitées prochainement. Quant au retard enregistré, « toute une cellule de contrôle de retard a été installée pour déterminer ses causes. C'est ce qui nous permettra d'ailleurs d'y remédier ». Les interrogations des députés ont porté sur d'autres sujets, dont la réalisation du port en eau profonde à Enfidha et l'exploitation de l'aéroport. A cet égard, le ministre a annoncé que l'étude est en cours de réalisation depuis le mois de février et sera prête au bout d'une année. Une enveloppe d'un million de dinars a été réservée pour cette étude. A rappeler que le port contribuera à la création de 20 mille postes d'emploi. Pour ce qui de l'aéroport d'Enfidha construit en deux ans avec un coût de plus de 850 millions de dinars, il assure actuellement la moyenne d'un vol quotidiennement. « Le vrai démarrage est prévu à la fin du mois d'avril et suite au lancement de la saison touristique », annonce le ministre. Autre point qui ne manque pas d'importance a été soulevé à cette occasion. Les députés ont en fait parlé de la rentabilité économique des aéroports de Tabarka et Sfax incapables de faire face à la concurrence suite à l'ouverture du ciel. M. Zouari a répondu que cette démarche sera appliquée totalement dans deux ans, et des mesures ont été prises pour mieux intégrer nos compagnies dans cette démarche. Les aéroports de l'intérieur tireront des bénéfices de cette démarche.
Acquisition de nouveaux bus Le renouvellement du parc de bus a été aussi été soulevé lors du débat. Cette démarche s'inscrit dans le cadre de promotion du transport en commun et surtout la réduction de l'écart entre le commun et l'individuel. Il existe en fait un déséquilibre, où le transport individuel occupe 65 % du secteur contre 35 % seulement pour celui en commun. L'objectif est de le rééquilibrer à 50 % pour chaque domaine. « Nous sommes à 40 % en commun actuellement », annonce le ministre. Par ailleurs, l'extension des lignes du métro vers El Mourouj et la Manouba a contribué à l'allègement de la pression. Mieux encore de plus en plus de voyageurs optent pour ces moyens de transport et laissent leurs voitures dans les parkings à proximité des stations. « 200 voitures sont garées dans les parkings quotidiennement ». Toujours dans le même contexte, le ministre a rappelé que 1000 nouveaux bus assureront le transport prochainement dont 150 opérationnels à partir de ce mois. Les régions de Nabeul et Bizerte bénéficieront de cette offre ainsi que d'autres régions. Mieux encore 100 bus fonctionnant au gaz naturel assureront le transport dans la capitale. L'expérience sera élargie dans une deuxième phase aux régions de Sousse et Sfax, et ce à cause des stations d'approvisionnement en gaz naturel.
Le transport régional, Le transport dans les régions a été aussi au centre d'intérêt du débat. La situation diffère d'une région à l'autre où trois compagnies enregistrent des bénéfices contre d'autres qui sont déficitaires. Mais elles seront restructurées, annonce M. Zouari tout en précisant que 70 % des utilisateurs de ces moyens sont les élèves et les étudiants. Au total, les compagnies assurent le transport de 400 millions de voyageurs par an. Classé comme étant l'un des principaux secteurs, le transport joue un rôle important dans la création de postes d'emploi et en matière de devises qui brasse d'ailleurs 1500 MD par an grâce au transport aérien et maritime, sans oublier les 135 mille postes d'emploi, soit 4,5 % de la population active. Mieux encore, 70 mille postes de travail dans le domaine maritime verront le jour suite à la création de l'Institut des métiers de la mer en plus des 120 mille dans l'aérien. Le transport contribue de 6 à 7 % du PIB. Les indicateurs démontrent que le secteur pourra participer davantage grâce à l'apport du public et du privé, l'amélioration de flottes nationales (maritime et aérien) et la création des zones logistiques.