L'horreur frappe de nouveau et dans plus d'un pays, laissant derrière elle des centaines de victimes. Moscou qu'on disait sous très bonne garde fut frappée en plein cœur, le Caucase s'enflamme de son côté, l'Irak qu'on croyait sur la voie de l'accalmie est de nouveau dans l'œil du cyclone avec l'horreur qui s'est abattue sur Bagdad dimanche dernier, quant au Pakistan, c'est la ville de Peshawar qui a connu lundi sa journée la plus sanglante avec une série d'attentats dont un seul a fait plus de quarante morts. L'ampleur de cette vague d'attentats qui a embrasé plusieurs pays en l'espace d'une semaine, non seulement fait craindre le pire, mais elle suscite des interrogations on ne peut plus légitimes sur ce regain brusque de la terreur, ses origines et les intentions de ses instigateurs ainsi que sur une éventuelle coordination entre les groupes terroristes agissant sur un aussi vaste, territoire allant du proche au Moyen-Orient en passant par le Caucase. L'hypothèse n'est pas à exclure avec les moyens de communication qui ne sont plus un secret pour personne et que les groupuscules terroristes mettent à profit pour communiquer entre eux et avec le reste du monde. La préoccupation majeure ne vient pas du fait qu'il y a communication entre ces groupuscules, mais plutôt d'une véritable concertation qui serait la conséquence d'une certaine organisation hiérarchisée avec un centre de décision qui planifie et donne les ordres pour passer à l'acte. Le plus dangereux est que la nébuleuse terroriste après avoir vacillé sous les coups de la guerre que lui mène la communauté internationale - à des degrés bien sûr différents, selon que l'on est directement ou indirectement touché - soit de nouveau en mesure de mener de grandes opérations après avoir remis de l'ordre dans ses rangs tirant les leçons de ses échecs passés. L'hypothèse est loin d'être de la pure extrapolation avec les avertissements lancés ça et là sur d'éventuelles et probables actions terroristes de grande envergure dans plusieurs pays et les mesures de sécurité renforcées dans ces mêmes pays pour parer à la menace. Aux Etats-Unis comme en Europe il ne se passe pas une semaine sans que des arrestations soient effectuées parmi des activistes, ou que des groupuscules soient démantelés et qui projettent de commettre des forfaits. La menace est d'autant plus réelle que la guerre menée depuis 2001, n'a jusqu'ici pas donné le résultat escompté ce qui laisse supposer que l'on a vraiment échoué dans cette équipée, sans doute mal préparée et qui a sous-estimé la capacité de nuisance de la nébuleuse et sa faculté à s'adapter avec les situations et les épreuves auxquelles elle fait face. Dans les pays hostiles ces cellules peuvent hiberner pour des années et attendre le moment propice pour agir. Dans les contrées favorables notamment là où des conflits armés ont lieu elle se dilue sans encombre au sein des populations locales pour faire partie du paysage sans être inquiétée le moins du monde, surtout si elle parvenait et c'est souvent le cas - à créer une dynamique de sympathie autour d'elle en faisant les causes de ces populations siennes. L'Afghanistan en est la parfaite illustration, avec et à un degré moindre le Pakistan, qui subit aujourd'hui de plein fouet les contre-coups d'une guerre anti-terroriste qui n'a fait que renforcer et donner du poids à la terreur qui prend désormais des proportions alarmantes et qui risque de durer dans le temps. Cette nouvelle dimension prise au vu des dernières actions menées qui ont tout l'air d'être le résultat d'une planification centralisée et dont les conséquences peuvent être désastreuses aussi. Une nouvelle donne qui mérite d'être prise très au sérieux et qui impérativement implique une plus grande vigilance afin de se prémunir d'un phénomène qui malheureusement demeure insaisissable en dépit des moyens gigantesques déployés depuis des années, pour tout au moins le circonscrire dans l'espace avant d'espérer l'éradiquer de manière définitive. Tâche difficile, mais dont on ne peut se départir.