Les opérations de vote au soudan, qui ont débuté dimanche et devaient initialement s'étirer sur trois jours, désigneront le président et le parlement national du Soudan, le président et le parlement du Sud-Soudan, qui se prononcera l'an prochain par référendum sur son éventuelle indépendance, ainsi que les gouverneurs et les assemblées des Etats fédérés. Le président Omar Hassan al Bachir espère sortir renforcé du scrutin. Il devrait en tout cas se maintenir au pouvoir, tout comme Salva Kiir, le président du Sud-Soudan, largement autonome. L'opposition a réclamé l'annulation et le report du scrutin. "J'appelle le président Omar Hassan al Bachir et le président Salva Kiir à annuler ces élections. Il n'y a aucun moyen de sauver ce processus", a affirmé l'opposant Abdelaziz Khaled, candidat à la présidence. Pour Mariam al Mahdi, la porte-parole du parti d'opposition Umma, prolonger les opérations de vote n'aurait aucun sens "car tout le processus s'est écroulé". Les problèmes dus à la complexité du vote, qui oblige les nordistes à utiliser huit bulletins de vote différents et les sudistes à en manipuler 12, étaient prévus mais, selon les observateurs, l'ampleur des erreurs est inattendue. "Dans le Sud, parce que le matériel n'est pas arrivé dans de nombreux bureaux, certains n'ont même pas commencé à voter", a relevé Al Baker Alafif, qui dirige l'une des plus importantes équipes d'observateurs soudanais. Ces élections pluralistes, boycottées par les principaux opposants à Bachir dans le Nord, et le plébiscite pour l'indépendance du Sud prévu l'an prochain sont des éléments clés de l'accord de paix qui a mis fin en 2005 à deux décennies de guerre civile au Sud-Soudan. Si aucune violence notable n'a été signalée dimanche, première journée de vote, Alafif a estimé que la Commission nationale électorale n'était "clairement pas prête" à tenir ces élections dans les délais prévus. "Il est très clair qu'il s'agit de violations très graves. De plus ces violations sont systématiquement reproduites", relève Chamseddine Daoualbeït, numéro deux de Tamam, une alliance d'une centaine de groupes associatifs travaillant au bon déroulement du scrutin. Rien que dans l'Etat du Nil blanc, les élections n'ont pu débuter dimanche, les bulletins de vote ayant été mal imprimés, et ce, à deux reprises.