La Ligue arabe a exhorté hier les représentants de la classe politique irakienne à mettre fin à leurs différends et à former un nouveau gouvernement quasiment trois mois après les élections du 7 mars. Cet appel intervient alors que certains s'inquiètent des conséquences du vide politique sur la stabilité de l'Irak. Le Bloc irakien (Iraqiya) de l'ancien Premier ministre Iyad Allaoui, soutenu par les sunnites, a remporté le scrutin du 7 mars d'une courte tête, décrochant seulement deux sièges de plus que la coalition du Premier ministre sortant Nouri al-Maliki emmenée par les chiites. Aucun des blocs n'a obtenu la majorité lui permettant de former un gouvernement, bien que Maliki s'en soit rapproché en joignant ses forces à une autre coalition chiite. Allaoui insiste pour sa part sur le fait que ses troupes doivent être les premières à tenter de former un gouvernement. Les partis politiques ont peu progressé dans la formation d'un nouveau gouvernement depuis les élections, en partie à cause des contestations des résultats et des questions d'éligibilité de certains candidats. Dans un communiqué diffusé par l'agence officielle égyptienne MENA, la Ligue arabe a mis en garde hier contre toute ingérence étrangère dans la formation du prochain gouvernement irakien. Elle estime que les dirigeants irakiens devraient présenter des "solutions pratiques". Soudan Bachir prête serment pour la seconde fois Le Temps-Agences- Le président soudanais Omar Hassan al Bachir a prêté serment hier pour un nouveau mandat après avoir été réélu lors d'un scrutin controversé. Bachir qui fait l'objet d'un mandat d'arrêt de la Cour pénale internationale (CPI), doit désormais organiser le 9 janvier 2011 un référendum crucial sur l'autodétermination du Sud-Soudan déjà semi-autonome. La sécession du Sud est l'issue la plus probable de ce scrutin. Revêtu d'un boubou et d'un calot blanc, Bachir a prêté serment au Parlement en présence d'au moins cinq chefs d'Etat africains, dont ceux de la Mauritanie, du Tchad et de Djibouti. "Cette phase marquera un nouveau départ", a-t-il dit devant un auditoire bondé. "Pas question d'un retour à la guerre et il n'y aura pas de place pour miner la sécurité et la stabilité". Lors des élections organisées du 11 au 15 avril, Bachir a reçu 68% des voix à la présidentielle, mais plusieurs partis d'opposition avaient choisi de ne pas présenter de candidat et de nombreuses accusations de fraudes ont été formulées. Le parti de Bachir et ses alliés ont en outre remporté environ 95% des sièges au Parlement dans le nord du pays. Dans le Sud, le scrutin a été remporté par le Mouvement de libération du peuple soudanais (SPLM), ancien groupe rebelle transformé en parti politique. Le président du Sud-Soudan et chef du SPLM, Salva Kiir, négocie avec Bachir la formation d'un gouvernement. Bachir a prêté serment pour la première fois en 2005 après un accord de paix Nord-Sud qui mettait fin à la plus longue guerre civile du continent africain.