Le PDG d'Alkimia M. Ali Ben Ali, qui s'est adressé, cette semaine, aux intermédiaires en bourse et aux actionnaires, à deux reprises, soit les 17 et 19 avril, respectivement lors d'une communication financière au siège des intermédiaires en bourse (AIB) et au cours de l'Assemblée générale ordinaire (AGO) de la société, n'a pas caché son inquiétude de réaliser un « mauvais » résultat en 2007, voir en deçà de celui de 2006, qualifiée d'année « normale » par M. Ali Ben Ali contre une année « exceptionnelle » en 2005. Présentant, dans le cadre de la transparence, la situation de la société et ses perspectives de développement, le PDG d'Alkimia a fait savoir que durant le premier trimestre 2007, la société a enregistré une forte baisse de ses résultats net d'environ 36%, passant à 0,9 million de dinars contre 1,5 million de dinars par rapport à la même période 2006. Tout en exprimant son « mécontentement » de ce résultat en indiquant « qu'il y a aucune raison ou excuse pour avoir un tel résultat », le premier responsable d'Alkimia a tenu comme même à expliquer cette baisse par trois facteurs : la régression de la production de 1,375 million de tonnes, l'augmentation des prix des matières premières, notamment de l'acide phosphorique dont le prix de la tonne a grimpé à 380 et 390 dollars (contre 340 dollars auparavant) et l'accroissement de la demande mondiale. «La situation, a-t-il indiqué, est d'autant plus inquiétante qu'Alkimia s'attend, dès le mois de mai, à une nouvelle hausse du prix (30 à 40 dollars de plus) de l'acide phosphorique en raison d'un accroissement de la demande internationale, exprimée notamment en Chine, en Inde, au Brésil et en Argentine, et surtout de l'utilisation intensive de l'acide phosphoriques (additifs) dans de nouveaux créneaux (biocarburants) et à des fins d'alimentation animale et humaine». A noter que l'acide phosphorique est un ingrédient clé dans la composition du tripolyphosphate de sodium (STTP), produit fabriqué et commercialisé par Alkimia, servant à la fabrication des produits d'entretien et des détergents. L'acide phosphorique, que les Européens oeuvrent à substituer par d'autres composants, est exigé au niveau de la région du Moyen-Orient et d'Afrique du Nord (MENA) comme un composant incontournable pour garantir la qualité des détergents. Face à cette situation, Alkimia oeuvre à chercher des solutions de part et d'autres. Selon M. Ali Ben Ali, la solution réside dans l'accroissement de la production et l'accélération de la réalisation des projets de partenariat engagés avec des partenaires saoudien et algérien. Dans cette perspective, une réunion groupera, au mois de mai 2007, à Bruxelles, Alkimia, le groupe saoudien Al Zamel, des experts chinois et d'autres parties concernées. A l'ordre du jour, l'examen des moyens de réguler le marché, notamment dans la région MENA. Il s'agit de trouver un compromis pour accroître la production à travers notamment la fabrication en Arabie Saoudite de nouvelles quantités de STTP par voie sèche et non humide (tel le cas en Tunisie et en Algérie) car elle est moins coûteuse et répond à la nature du climat de ce pays du Golfe. Par ailleurs, et dans le but d'agir sur le coût de fabrication du STTP, Alkimia s'est déployé à remplacer la lessive de soude (composant du STTP dont le prix a connu également une hausse passant de 346 dollars/T à 369 dollars/T) par le carbonate de sodium dont les prix sont stationnaires. Egalement, Alkimia va se pencher, durant la période 2007-2008, sur la prospection du gisement "Sabkhet om lakhyalet" (Tataouine) pour la production du sulfate de sodium, produit de substitution, moins coûteux, utilisé également dans la fabrication de détergents. Créée en 1972, Alkimia dont le capital s'élève à 18 millions de dinars environ, est l'une des plus importantes sociétés exportatrices tunisiennes. Elle est cotée en Bourse depuis le 22 août 1996.