Le Temps-Agences - Le diplomate en chef de l'UE, Javier Solana, rencontrera bien le principal négociateur iranien sur le nucléaire, Ali Larijani, le 25 avril, dans un endroit non précisé, a annoncé hier la porte-parole de M. Solana. "Il y aura bien une rencontre le 25 avril", a indiqué la porte-parole, Cristina Gallach, confirmant ainsi une annonce avant-hier soir de la télévision d'Etat iranienne. Elle a ajouté ne pas pouvoir en préciser encore le lieu, sinon que la rencontre ne se tiendrait "ni à Bruxelles, ni à Téhéran". M. Solana a déjà rencontré plusieurs fois M. Larijani, la dernière fois le 11 février à Munich (Allemagne). Les deux hommes se sont parlés au téléphone depuis, notamment pendant la crise des marins britanniques capturés par l'Iran. Selon Mme Gallach, les Européens espèrent une fois de plus que cette rencontre permettra de "créer les conditions pour des négociations" de fond sur le dossier nucléaire iranien. Depuis juin 2006, M. Solana, au nom de six grandes puissances (Etats-Unis, Russie, Chine, France, Grande-Bretagne, Allemagne), demande aux responsables iraniens de suspendre toute activité d'enrichissement d'uranium afin de pouvoir entamer de véritables négociations. Il avait alors fait à Téhéran, au nom de ces pays, une vaste offre de coopération dans les secteurs économique et nucléaire civil, mais qui ne peut être négociée que si les Iraniens suspendent au préalable tout enrichissement. La communauté internationale redoute en effet qu'il n'alimente un programme de fabrication de l'arme atomique. Les Iraniens ont toujours refusé de se plier à cette condition jusqu'ici, malgré deux résolutions assorties de sanctions adoptées par le Conseil de sécurité de l'ONU en décembre 2006 et mars dernier. Le 25 mars, au lendemain de l'adoption de la deuxième résolution, M. Solana avait indiqué que les six pays en question l'avaient chargé de reprendre contact avec M. Larijani "pour voir si nous pouvons trouver une voie vers la négociation". La crise des marins britanniques, libérés le 5 avril après 13 jours de détention en Iran, avait cependant retardé et compliqué cette reprise de contact. L'Iran a annoncé hier que l'installation de centrifugeuses dans son usine d'enrichissement de Natanz se poursuivait à un rythme soutenu. "L'installation des centrifugeuses se fait de manière continue''et chaque fois que les inspecteurs de l'Agence internationale de l'énergie atomique viendront à Téhéran, ils constateront des changements importants" à Natanz (centre), a déclaré Gholamreza Aghazadeh, le chef de l'Organisation iranienne de l'énergie atomique à l'agence officielle Irna. A la prière hebdomadaire du vendredi à Téhéran, l'ancien président Akbar Hachémi Rafsandjani a appelé les grandes puissances à choisir "la voie du dialogue". M. Aghazadeh a également annoncé que l'Iran avait mis en service à Ispahan (centre) une usine de production de tubes de zirconium destinées à placer le combustible dans le cœur des centrales nucléaires civiles. Le combustible est constitué de pastilles de dioxyde d'uranium empilées dans des tubes en alliage de zirconium et placées dans le cœur de la centrale.