Venant à la tête d'une délégation comptant une trentaine d'hommes d'affaires de l'Emirat de Sharjah, Ahmed Mohammad Al- Medfaa, président du conseil d'administration de la chambre de commerce et d'industrie de l'émirat a co- présidé avec Abdellatif H'mam, Directeur Général du Centre de Promotion des Exportations (Cepex) une rencontre d'affaires qui a été couronnée par des rencontres B to B entre hommes d'affaires émiratis et leurs homologues tunisiens. La trentaine d'hommes d'affaires, qui sont en tournée dans les pays du Maghreb, tournée qui les a menés en Libye et devra les mener à Alger, après avoir couronné leur visite en Tunisie par un tour dans la ville de Hammamet, question de voir de plus prés l'infrastructure touristique, et le rendement de ce secteur en Tunisie. Un secteur qui semble intéresser le plus les frères émiratis, désireux de développer cette industrie dans leur émirat. Les hommes d'affaires membres de la délégation, disposent de différents profils. On y trouve, outre les administratifs de la chambre de commerce et d'Industrie de l'Emirat, des représentants de sociétés de commerce international, des industriels dans l'agroalimentaire, le textile, les détergents, l'aluminium, la décoration, les bureaux d'études ainsi que les voyages et le tourisme. L'objectif de l'organisation d'un tel voyage est de « profiter de ce que chacun de nous peut apporter au partenariat entre les Emirats Arabes Unis et la Tunisie. Un partenariat qui se caractérise par un volume d'échanges qui reste en deçà des capacités de nos pays, même s'il a connu une plus grande importance au cours des dernières années » nous a indiqué Saïd Obeid Al- Jerouan vice président du conseil d'administration de la chambre de commerce et d'industrie de Sharjah. Même s'ils n'ont pas gardé leur même rythme que celui des débuts des années 2000, les échanges commerciaux entre la Tunisie et les Emirats Arabes Unis disposent encore de marge énorme d'évolution, surtout qu'il s'agit de deux pays qui partagent des principes d'ouverture de marchés, et l'ambition d'être des acteurs majeurs dans leurs régions respectives, en plus de l'existence de liaisons aériennes entre les deux pays. Cette dernière donne a favorisé à elle seule la croissance des échanges de façon spectaculaire. Une balance commerciale de plus en plus volumineuse En 2004, les importations tunisiennes provenant des E.A.U avaient atteint 19 millions de dinars, contre des exportations de l'ordre de 7,1 Millions de dinars. En une seule année ces échanges ont sauté à des volumes d'importations de 20,5 millions de dinars et à des exportations de l'ordre de 54,1 mDT. L'apogée de ces échanges a été enregistrée en 2008, avec des exportations tunisiennes vers les EAU de l'ordre de 60,9 millions de dinars, contre des importations de l'ordre 165,4 millions de dinars. En 2009, les exportations tunisiennes ont grimpé pour atteindre les 74,2 millions de dinars, alors que les importations ont baissé pour se situer à 96,9 millions de dinars. Durant les trois premiers mois de l'année en cours, ce sont les exportations tunisiennes, avec un volume de 34,3 millions de dinars, qui l'emportent sur les importations des E.A.U avec 25 millions de dinars. La Tunisie écoule principalement sur les marchés émiratis des appareils de transmission, des déchets métalliques, des câbles, de l'huile d'olive, les matériaux en plastique, les produits agroalimentaires, les fruits, des produits de textile et des parfums, alors les émiratis exportent vers la Tunisie du sulfure brut, de l'aluminium, des tissus, des matériaux de construction, des médicaments et surtout des huiles pour les moteurs de voitures. L'année 2006, est une année charnière dans la vie des échanges entre les deux pays, notamment avec le développement des ventes des produits des industries sidérurgiques, métalliques et agroalimentaires, mais aussi grâce à cette ligne aérienne liant les deux pays à des fréquences qui ne cessent à leur tour de se développer. Opportunités…. Pour M.Ahmed Mohammed Al- Madfaâ, « cette rencontre devra permettre de négocier le cadre de coopération liant nos deux pays et de mieux de le concrétiser. Nous savons très bien que nous avons beaucoup de points communs que nous sommes appelés à valoriser. Nous avons les mêmes orientations, nous avons la proximité géographique comme nous permettons l'un et l'autre l'ouverture de nouveaux marchés intéressants. C'est ce qui explique en quelque sorte la bonne cadence des échanges des dernières années, mais nous sommes, Tunisiens et Emiratis, appelés à nous engager encore plus et à profiter de ce chacun de nos deux pays est en train d'offrir ». Profiter, devrait certainement passer par ce genre d'actions orchestrées mutuellement. D'ailleurs le profit pourrait venir par des actions en aval, puisque le responsable émirati a déclaré que l'intérêt de certains hommes d'affaires de la délégation se portera sur le recrutement de certaines compétences tunisiennes dans différentes spécialités.