Tunis - Le Temps : Les faits dans cette affaire sont abracadabrants. La victime déclara dans sa plainte qu'elle fut l'objet de viol par une tierce personne qui l'entraîna par la force dans un lieu retiré pour accomplir sa vile besogne. Toutefois l'accusé allait démentir ces allégations, soutenant qu'il trouva la victime en discussion houleuse avec une autre personne à propos d'argent. Il comprit qu'il s'agissait d'une fille de joie, et intervint pour régler le différend. Après quoi, celle-ci consentit à l'accompagner dans un endroit près de la montagne de Cap Zebib à Bizerte pour une partie de plaisir convenue entre eux à l'avance. Elle lui avait même, ajouta-t-il, demandé de lui chercher un logement dans la région, en lui communiquant le numéro de son téléphone portable, avant de partir. Toutefois, la victime donna une autre version des faits déclarant qu'effectivement elle lui avait communiqué ses coordonnées téléphoniques, préalablement à l'incident. Il l'appela dit-elle, pour lui montrer l'appartement à Raf Raf qu'elle avait effectivement loué. Quelques jours après alors qu'elle dormait à cinq heures du matin elle reçut la visite du premier individu qui se disputa avec elle auparavant. Entre temps et alors qu'elle discutait avec lui, l'accusé fit irruption. Il avait un couteau à la main et sans crier gare il la tira par les cheveux et l'entraîna par la force et la menace jusqu'à la montagne de Cap Zebib où il la viola. Quand la police se déplaca à Cap Zébib, au lieu indiqué par la victime l'accusé s'y trouvait et dormait du sommeil du juste, et c'est là qu'il fut interpellé. Réveillé il s'étonnait de voir la police, et n'avait pas l'air de quelqu'un qui venait de commettre un viol, ou peut-être le feignait-il ? C'est là le mystère ? Surtout que sa femme déclara à la police qu'elle était au courant de l'intervention de son mari pour louer ledit appartement à la victime, et que de toutes façons elle n'a jamais douté de son mari qui s'était toujours conduit en bon père de famille. L'accusé avait été une première fois acquitté. Sur recours du parquet, qui interjeta appel, il fut condamné à la perpétuité. Puis, s'étant pourvu en cassation, il fut jugé à nouveau par la cour d'appel qui le condamna en définitive à 10 ans d'emprisonnement.