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Qui en profite ? Qui en pâtit ?
Commerces et animation en ville les jours de congé
Publié dans Le Temps le 18 - 05 - 2010

Cela fait plusieurs années maintenant que l'animation de nos principales villes ne connaît presque plus de répit les dimanches et les jours fériés. Plus particulièrement sur le plan commercial et culturel. Chez nous désormais, la cité grouille de vie et de monde 7 jours sur 7; ce qui en soi constitue une nette évolution par rapport au temps où chaque congé administratif et scolaire plongeait la ville dans une léthargie mortuaire.
D'ailleurs, à en juger par l'activité remarquable que connaissent nos grandes agglomérations urbaines pendant les jours de repos, on a tout lieu de se demander s'il est encore possible de parler de journées ouvrables et de journées chômées. Pour rattraper les retards dans le programme, les lycées ne ferment plus tout à fait leurs portes dimanche et les jours de vacances ; des milliers d'élèves suivent, n'importe quel jour de la semaine et à toutes les heures de la journée, des cours particuliers chez eux ou chez leurs professeurs. Ces derniers bénéficient au secondaire d'un jour de congé hebdomadaire supplémentaire (soi-disant pour la formation continue) qui peut intervenir au début, au milieu ou à la fin de la semaine. A l'Université, les journées chômées sont de loin plus nombreuses que les jours de travail effectif. Du côté des administrations, on ne respecte pas toujours le calendrier des congés hebdomadaires ni celui des jours fériés. Certaines d'entre elles sont appelées de temps en temps à ouvrir leurs guichets même lorsque la journée n'est ordinairement pas ouvrable. Ainsi en est-il des grands bureaux de postes et des sièges des banques. Dans le monde du commerce, les coiffeurs renoncent petit à petit à leur lundi sacré et accueillent leurs clients 365 jours par an. Le marché central de Tunis, non plus, ne ferme pas ses portes chaque lundi. Les marchés des autres villes ont eux aussi fini par déroger aux règlements coutumiers suivant en ceci l'exemple des boutiques et des magasins ouverts toute la semaine pour vendre qui des chaussures, qui des robes et des costumes, qui des gâteaux, qui des sandwiches et des pizzas. A la rue Boumendil, (dans tous les marchés parallèles de ce genre, en fait), on n'a pas la notion des congés. C'est même pendant les jours de repos officiels qu'on y réalise les meilleurs chiffres. Quant aux grandes surfaces, de plus en plus nombreuses dans le pays, on en connaît qui ne ferment pratiquement jamais de jour comme de nuit. Il va sans dire que les gérants de nos innombrables cafés aimeraient à leur tour laisser leurs locaux ouverts 24 heures sur 24 durant toute l'année.
Une formule et des interrogations
En somme, nous sommes très loin de l'époque où les choses étaient claires et nettes en ce qui concerne les jours de congés. Mais cela ne va pas sans susciter quelques interrogations concernant tout d'abord la rentabilité de la nouvelle pratique urbaine dans certains secteurs ; et ensuite sur les victimes qui en font les frais. Autrement dit, en ouvrant leurs locaux au public pendant les jours de repos ordinaires, les différents employeurs (du secteur privé comme ceux de l'administration publique) récompensent-ils toujours les employés à la mesure de leurs sacrifices? Va-t-on progressivement vers l'annulation pure et simple du jour de congé hebdomadaire ? Travailler plus est-ce réellement synonyme de rendement et de gain supérieurs ? Nous avons posé ces questions à quelques commerçants et à un responsable du service public. Voici leurs réponses :
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Un responsable de bureau de poste : «Des services peu rentables»
« Nous sommes ouverts dimanche de 9 heures à 12 heures pour rendre des services en définitive peu rentables. En effet, les principales opérations effectuées ici sont des retraits d'argent. Parfois, nos clients viennent juste pour payer leurs factures d'électricité ou d'eau. Il est très rare que l'on enregistre des versements pendant les séances dominicales. Je considère que celles-ci représentent un fiasco pour la poste. On mobilise plusieurs fonctionnaires et employés pour des services qui ne couvrent presqu'aucune des dépenses de l'administration. Et pour ne rien vous cacher, les fonctionnaires auxquels nous faisons appel les dimanches et les jours fériés ne bénéficient pas de majoration ni de prime spécifiques. La compensation de leurs efforts est très rarement financière. »
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Mohamed Smaoui (marchand de chaussures) : « Equilibrer le budget de la semaine »
« C'est surtout pour équilibrer le budget de la semaine que j'ouvre dimanche matin. Cela me permet de récupérer un peu d'argent. Et puis, comme la période des soldes n'a pas été très profitable pour l'ensemble des commerçants du textile et du cuir, nous nous trouvons obligés de consentir quelques heures de travail supplémentaires. Mes employés sont compréhensifs et je ne les prive pas de leur congé puisqu'on se relaie au travail comme pour les jours de repos. »
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Sami (coiffeur) : « Une question d'emplacement »
« Comme vous voyez, mon salon est ouvert, mais je n'accueille aucun client. Je viens dimanche pour nettoyer le local et y mettre de l'ordre. Lundi par contre, je travaille parce que mon salon est situé dans une zone très active en semaine et pratiquement morte dimanche. A l'UTICA, on mesure nos charges (électricité, eau et loyer de plus en plus chers) et personne ne considère que nous contrevenons dangereusement aux règlements de la profession. Ceci dit, de nombreux coiffeurs ferment encore lundi ; c'est une question d'emplacement du salon à mon avis »
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Un marchand de prêt-à-porter : « Je me contente de ce que je gagne »
« Personnellement, je suis là un jour de repos, parce que j'ai la vitrine à agrémenter et de menus travaux à effectuer dans le magasin. Certes, la période des soldes n'a pas été bonne mais je me contente de ce que je gagne. Louange à Dieu ! »
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Le responsable financier d'une grande surface : « Nous contribuons à l'animation de la ville mais cela nous rapporte également beaucoup d'argent »
« Cela fait 7 ans que nous avons modifié notre horaire pour rester ouverts jusqu'à 10 heures du soir durant toute la semaine. En été et pendant certaines périodes favorables de l'année, nous ne fermons pas avant minuit ; certains de nos magasins travaillent 24 heures sur 24 à longueur d'année. Nous contribuons à l'animation de la ville mais cela nous rapporte également beaucoup d'argent. Au début, la nouvelle répartition horaire nous rapportait 10 millions par jour, aujourd'hui ce chiffre a quadruplé. Inutile donc que je vous dise combien cette formule plaît à mon employeur ! Concernant le personnel que nous embauchons, il n'est jamais frustré de ses jours de repos. Regardez sur mon ordinateur ce planning que nous établissons à la semaine et que nous actualisons sans cesse pour d'une part, garantir la présence dans chaque rayon du magasin d'un nombre suffisant d'ouvriers et d'autre part, permettre aux employés de se relayer et de profiter de leur droit à un congé hebdomadaire ».
Propos recueillis par Badreddine BEN HENDA


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