Le gouvernement de coalition britannique dirigé par le conservateur David Cameron a été confronté hier à sa première crise depuis son entrée en fonction il y a moins de trois semaines, déclenchée par la démission d'un ministre libéral-démocrate mis en cause pour ses notes de frais. Le secrétaire d'Etat au Trésor David Laws, numéro deux au ministère des Finances avec rang de ministre, a présenté sa démission samedi soir, au lendemain de révélations par le quotidien Daily Telegraph indiquant qu'il a indûment perçu plus de 40.000 livres (47.100 euros) en notes de frais, entre 2001 et 2009. Ce départ est un coup dur pour le gouvernement, 18 jours seulement après sa prise de fonction. M. Laws, 44 ans, avait impressionné les milieux financiers par sa volonté d'appliquer sans concession le programme de réduction des dépenses publiques, priorité absolue du nouveau gouvernement. Positionné à la droite du parti libéral-démocrate (centre-gauche), il avait aussi été l'un des architectes de l'accord de coalition. Hautement considéré par les conservateurs, il constituait à leurs yeux une garantie de la viabilité de cette alliance. Les circonstances de cette démission sonnent comme un premier échec pour M. Cameron et le vice-Premier ministre libéral-démocrate Nick Clegg, qui ont promis d'assainir les moeurs politiques après le vaste scandale de l'été dernier sur les défraiements réclamés indûment par des parlementaires. Le Telegraph avait révélé vendredi que M. Laws, un ancien banquier devenu millionnaire, avait perçu en tant que député près de 40.000 livres d'indemnités réclamées pour des chambres louées dans deux propriétés appartenant à son compagnon James Lundie. Cette pratique est en violation d'une loi qui interdit depuis 2006 aux parlementaires "de louer un logement auprès d'un conjoint". M. Laws avait anticipé de quelques minutes ces révélations, en admettant les faits, présentant ses excuses.