Tunis - Le Temps : La victime en l'occurrence est une vieille dame, qui a vu des vertes et des pas mûres, mais cela ne l'avait empêchée de rester affable et gentille, et surtout à faire du bien, quitte à ce que cela se retourne contre elle par la suite, comme ce fut le cas, dans les faits d'espèce. En effet, quand son frère vint à décéder, il laissa une petite fille, sans soutien, puisque sa mère décéda également quelque temps avant son père. La vieille dame avec sa bonté habituelle et spontanée se voua pour l'élever et prendre soin d'elle, comme si c'était sa propre fille. Les jours passèrent, et la petite fille devint une jeune fille belle et attirante. Elle était choyée par sa tante qui subvenait à tous ses besoins et répondait à toutes ses demandes. Mais la jeune fille, qui, elle aussi aimait sa tante et était très attachée à elle, tomba dans le piège d'un jeune homme qui se montra follement amoureux d'elle pour mieux l'apâter. Dans un premier temps il commença par l'inciter à soustraire de l'argent de sa tante pour le lui donner. Il voulait, lui dit-il, ramasser un peu de « sous », pour les frais du mariage. Car, en effet, il se présenta à sa tante pour lui demander la main de sa nièce. Ce ne fut pas de refus, de la part de la bonne vieille dame, contente que sa nièce put trouver chaussure à son pied. Les demandes du fiancé augmentèrent de jour en jour et l'argent que donnait la tante à sa nièce, n'était plus suffisant à les satisfaire. Il eut alors l'idée « géniale » d'inciter sa future épouse prête à tout faire pour lui, à voler les bijoux de la tante. Elle s'exécuta sans hésiter ni rechigner, et la pauvre vieille de découvrir que le coffret à bijoux qu'elle cachait soigneusement dans son armoire avait mystérieusement disparu. Il n'y avait de traces d'effraction et la vieille tante n'avait personne qui venait chez elle, sauf sa nièce qui y entrait librement et comme bon lui semblait, puisqu'elle était considérée comme chez elle. C'est la raison pour laquelle, contrainte et forcée, la mort dans l'âme, elle alla déposer plainte pour vol, contre celle qu'elle a élevé dès la naissance. Inculpée de vol et déférée au parquet, elle fut traduite devant le tribunal pour répondre des faits qui lui étaient reprochés. Reconnaissant ses méfaits, elle éclata en sanglots à la barre, déclarant que c'était son fiancé qui l'avait incitée à commettre ce vol afin d'en tirer profit. Elle se confondit en excuses devant sa tante. Cependant, celle-ci, le cœur durci par les événements et les années tint bon à maintenir sa plainte.