Le gouvernement israélien a pris hier la décision d'alléger le blocus imposé à la bande palestinienne de Gaza. Ce n'est pas de gaieté de cœur ou pour des considérations humanitaires qu'il s'est résolu à jeter du lest, mais pour baisser un tant soit peu la pression qu'exerçait sur lui la communauté internationale. Déjà, depuis quelque temps, des voix s'élevaient à travers le monde pour dénoncer ce blocus et appeler à sa levée totale. Pour la majorité, c'est une transgression des lois internationales et du droit humanitaire. Pour beaucoup d'autres, le blocus n'a servi qu'à aggraver la misère d'un million et demi de Palestiniens, sans pour autant " punir " le mouvement Hamas ou provoquer sa chute. Depuis quatre ans, les initiatives pour briser le blocus se multipliaient pour, enfin, se heurter au mur de l'intransigeance israélienne et aboutir au maintien d'un statu-quo regrettable. Il a fallu une " gaffe " de l'armée israélienne et un raid meurtrier contre la flottille de la liberté dans les eaux internationales, pour que l'affaire du blocus remonte à la surface des événements et accapare l'attention de l'opinion publique mondiale. Du coup, Israël se trouve au banc des accusés sous une pression intenable. A la constitution d'une commission d'enquête internationale exigée par le Conseil de Sécurité, Israël pose une fin de non recevoir et suggère sa propre enquête. Washington accepte et exige un geste israélien en contrepartie : l'allègement du blocus. Ça a tout l'air d'être un marché et un accord donnant-donnant qui permettraient à Israël de calmer l'indignation dans le monde et de ne pas perdre la face. Mais, il n'est pas aussi sûr d'échapper à un isolement de plus en plus persistant, ni à un mouvement de solidarité avec la population de Gaza de plus en plus grandissant.