«L'art dans les ambassades » est un programme institué depuis 2002 par le Département d'Etat américain qui consiste à présenter une exposition d'art américain, comme celle qu'abrite actuellement la résidence des USA à Sidi Bou-Saïd, où on a pu découvrir quatorze toiles reflétant le paysage fascinant de New York. C'est aussi une manière d'instaurer le dialogue et l'amitié entre Tunisiens et Américains à travers l'art. Présentant New York sous toutes ses facettes avec ses côtés sombres et éclairés, les œuvres reflètent la diversité et la vitalité de la ville ainsi que le gigantisme saisissant des gratte-ciel en acier et des duplex en briques ; un panorama étincelant conjugué aux lumières scintillantes d'une cité peinte dans des styles divergents par des artistes américains nés ou ayant vécu à New York : Ben Aronson, Theresa Bloise, Deborah Brown, Emily Buchanan, Colin Campbell Cooper, Fred Garbers, Moses Hoskins, Andrew Jones, Michael Mc Namara et Patrick Walsh. Dans « A la veille de l'ouragan », Deborah Brown a essayé de transmettre l'émotion qu'elle ressentait en peignant les vues vertigineuses des bâtiments qui déchiquetaient le ciel en morceaux pour se frayer une place dans l'horizon ; ils sont réduits à leur plus simple expression, improvisant des formes verticales, horizontales et diagonales. L'artiste a essayé de chercher dans sa peinture, un équivalent puissant pour refléter l'énergie visuelle de l'architecture, tout en optant pour des couleurs vives en arrière-plan. Emily Buchanan quant à elle, a décidé de se concentrer exclusivement des paysages. Ses sujets changent constamment : « A travers les montagnes», « Tempête approchant sur le Hudson ». La lumière qu'elle y incorpore, se transforme au gré des éléments, tel que le vent par exemple, qui peuvent changer complètement l'apparence d'un lac qui dort ou d'une mer calme… Pour Colin Campbell Cooper « La cité », l'architecture et les scènes de rue représentent des thèmes de prédilection car il est particulièrement connu pour avoir reproduit des gratte-ciel modernes. Fred Garbers : « Mystère dans le jardin », « Physarae, le jugement » cultive un autre rapport avec l'architecture car elle influe sur la façon avec laquelle il perçoit l'espace autour de lui ; « elle m'aide à définir mes repères, elle me procure un sens d'échelle et crée autour de moi, un contexte plus humain dans un environnement naturel plus vaste car sans ces signaux visuels, je me sentirai mal à l'aise… », estime l'artiste en expliquant sa démarche dans le texte de présentation. Michael Mc Namara donne à voir trois toiles : « Bleecker street », « Greenwich village evening » et « Wollman Rink ». En utilisant les couleurs comme affirmation de l'impact émotionnel du sujet traité, il met en exergue la répétition de la forme et les plans superposés pour créer du rythme et de l'espace. Musique sans frontières avec Cody Lee Case L'art dans les ambassades peut ne pas se confiner uniquement dans la peinture puisque le vernissage de l'exposition a été agrémenté par un concert musical de l'Américain, Cody Lee Case, accompagné de jeunes musiciens tunisiens : Slim Slimène (guitare), Radhouane Ben Béchir (basse /gumbri) et Taha Ennouari (batterie). Cody Lee Case qui mène depuis quelque temps un projet de recherche en Tunisie, s'intéresse particulièrement à l'éducation musicale des jeunes et à la musicothérapie dans les hôpitaux. « J'estime, explique-t-il, avoir beaucoup d'expérience dans ces secteurs parce que je crois vraiment au bon effet de la musique sur la santé aussi bien mentale et psychologique que physique et sociale (…) Quant à mes amis musiciens, poursuit-il, j'avoue que j'apprends d'eux, énormément, sur leur musique et leur culture, comme j'éprouve une admiration sans limites pour Anouar Braham, un modèle de métissage et de fusion entre les musiques tunisienne et occidentale ». Très passionné de découvertes, le jeune musicien américain, nous a interprété en compagnie de sa formation, des tubes qui nous ont fortement marqué, comme ceux de Stevie Wonder « Superstition » et « Master Blaster », Jimi Hendrix « Hey joe », Bob Marley « Is this love ? », Ben E. King « Stand by me », The Eagles « Hôtel California », Pink Floyd « Another Brick in the wall »…et des airs de Stambali. Un bel exemple du métissage culturel dont Cody Lee Case fait preuve !