Le Temps-Agences - Barack Obama et Benjamin Netanyahu ont plaidé pour une reprise des négociations directes de paix au Proche-Orient, mais les Palestiniens dénoncent le piège d'un accord qui les enfermerait dans la création d'un Etat aux pouvoirs et aux contours restreints. Avant de revenir s'asseoir à la table des négociations, l'Autorité palestinienne demande des réponses à plusieurs questions en suspens: quelle forme pourrait prendre cet Etat ? Quel serait le tracé de ses frontières ? L'armée israélienne se retirerait-elle de la vallée du Jourdain ? A ces interrogations s'ajoutent des incertitudes pesant sur le gel temporaire des activités de colonisation juive en Cisjordanie, décrété par Benjamin Netanyahu en novembre 2009 et qui doit prendre fin en septembre. C'est à cette date que s'achèveront les "discussions de proximité" entamées en mai sous la médiation de l'émissaire américain George Mitchell et prévues pour durer quatre mois. Israël juge que ce dialogue sous l'œil des Etats-Unis constitue une perte de temps et que Palestiniens et Israéliens devraient discuter sans intermédiaire pour trouver un accord. Craignant d'apparaître comme responsables d'un éventuel échec, les Palestiniens rappellent qu'ils ont passé la majeure partie des 17 dernières années à participer au "processus de paix". Ils rappellent également que trois présidents américains se sont succédé durant cette période et ont montré des niveaux d'implication très divers, sans que cela change quoi ce soit au résultat. Barack Obama n'a eu de cesse de presser Netanyahu, de retour aux affaires après les législatives de février 2009, de renouer les fils du dialogue. "Les Etats-Unis ne peuvent pas accepter la légitimité d'une colonisation israélienne continue. Ces constructions violent les précédents accords et sapent les efforts pour parvenir à la paix. Il est temps que ce colonisation cesse", affirmait Obama dans une allocution prononcée au Caire, il y a 13 mois. Les Palestiniens attendent maintenant que George Mitchell leur fasse part de la teneur des entretiens entre Obama et Netanyahu et leur précise les "mesures concrètes" envisageables. Interrogé sur la télévision américaine hier, le Premier ministre israélien n'a pas répondu à la question du gel des colonies juives.