Cette image sera automatiquement bloquée après qu'elle soit signalée par plusieurs personnes.
Pour une nouvelle vision de la musique tunisienne Moqdad S'hili en conférence de presse sur son nouveau spectacle «Mouzika» attendu le 19 juillet au Festival de Carthage
«Mouzika», le nouveau spectacle de Moqdad S'hili comportera une vingtaine de chansons et beaucoup de séquences dansantes. L'interprète de « Ghroudhat » y sera accompagné par la troupe « La Nouvelle musique » composée de 10 musiciens et par une chorale de six membres. Un clip sera projeté sur l'écran géant de l'amphithéâtre et accompagnera l'ensemble musical durant 90 minutes, durée totale de ce show dont le cachet s'élève à 16.000 dinars. Ce sont là les principales informations que nous avons retenues de la conférence de presse donnée lundi dernier par Moqdad S'hili sur son programme au Festival International de Carthage dans sa 46ème édition. Une identité à défendre L'artiste défendit, le reste du temps, son expérience musicale et ses convictions en matière de création artistique. Il s'en prit à d'autres chanteurs tunisiens et arabes qui ont choisi la voie de la facilité et de la rentabilité pécuniaire. « Qu'importe, ajoute-t-il, si mon spectacle ne fait pas le plein à Carthage ou ailleurs. Je ne suis pas chauffeur de louage pour penser en termes de nombre de places à pourvoir. Je me définis comme un artiste chercheur. J'ai un projet musical sur lequel je travaille depuis 15 ans, je propose une autre vision de la musique tunisienne et milite pour une chanson différente compatible avec la nouvelle ère que nous vivons. Qu'on en finisse avec les airs et les paroles d'antan, qui donnent, à l'extérieur, une fausse image, sinon une image réductrice de notre art et de notre culture. Effectivement, c'est d'identité musicale qu'il s'agit. Et ce n'est pas moi qui déracinerai ni abatardiserai la chanson tunisienne en l' « égyptianisant » ou en la « libanisant ». Ma musique se veut novatrice certes mais je veille scrupuleusement à lui conserver son authenticité. C'est peut-être pour cela qu'elle dérange et qu'une espèce de cabale est ourdie depuis près de trente ans contre mon projet artistique. Sous d'autres cieux, j'aurais été mieux compris et plus solidement soutenu ; chez nous, on n'investit malheureusement pas assez dans l'art et la culture.» Des rêves ambitieux Moqdad S'hili s'est ensuite défendu d'avoir pris un nom occidentalisé en se produisant à l'étranger: « Maxili est tout simplement, précise-t-il, une abréviation de mon nom arabe et au Canada, où je me suis produit récemment devant des dizaines de milliers de spectateurs, je n'ai chanté qu'en tunisien et uniquement mes compositions propres. Vous savez, à l'étranger, l'artiste qui plagie les airs d'autrui est sévèrement sanctionné. Ici, c'est encore l'impunité totale pour ceux qui s'enrichissent avec le bien des autres ! » Il a ensuite expliqué aux journalistes, que son rêve le plus cher n'est pas de réussir sa soirée de Carthage, ni de récolter le succès avec l'opérette sur laquelle il s'attellera après le spectacle de lundi prochain : « J'estime n'avoir réalisé jusqu'aujourd'hui que 2 % de mes projets. Je nourris une ambition beaucoup plus grande : mettre sur pied un atelier national de musique expérimentale ! »