Entre la soirée d'ouverture et celle de la clôture, les Rencontres Cinématographiques de Hergla ont régalé les spectateurs. Ces rencontres sont, en effet, en passe de devenir des espaces incontournables pour les amateurs du septième art, mais d'un septième art qui interpelle, qui questionne, qui n'est pas dans le simulacre ni dans les enjeux commerciaux. Pour cette édition, l'intérêt est porté aux enfants. Et pour cause. Depuis ses débuts, l'organisation des Rencontres cinématographiques de Hergla connaît une participation trépidante et joyeuse des enfants de la région. Des ateliers de photos des débuts, aux parades de rues, c'est par une présence timide, curieuse et toujours massive que les enfants ont donné vie à ces rencontres. C'est dire que cette dédicace est méritée et souligne l'importance de ce public premier qui a fait de cet évènement une manifestation prisée voire attendue. Aussi, entre court et long métrages, entre documentaires et fictions les fidèles des rencontres cinématographiques de Hergla auront le plaisir de visionner en tout quatorze œuvres. La soirée d'ouverture s'est déroulée en trois actes : un documentaire fiction de Wim Wenders « Le Vol » qui propose un regard autre sur l'émigration. Une lecture intelligente d'une question épineuse, qui taraude les politiques occidentaux du Nord face aux migrants des pays du Sud. Le synopsis rend compte de cette force qu'a le cinéma d'aborder des angles inédits à même d'éclairer sur des réalités, des vécus, de ses populations déplacés donnant une dimension humaine à la question. Une animation de Serge Avédikian « Chienne d'histoire » ; et enfin une fiction de Khédija Lemkecher « Bonne année ». Ayant déjà fait ses preuves avec des réalisateurs comme George Lucas, Mahmoud Ben Mahmoud, Mohamed Damak ou encore Nouri Bouzid, la réalisatrice présente son premier court métrage. C'est dire la perspective « dénicheur » de talent dans laquelle s'inscrivent les rencontres de Hergla. Au programme aussi des soirées hommages, au nombre de trois. Un hommage à l'Egypte ; un autre à Haiti ; un hommage à « Sotigui Kouyate » et enfin en clôture un hommage au cinéma portugais. La variété de la programmation ne s'est pas arrête là puisqu'une sélection de courts et doc propre à la 6ème édition ont été présentée au public, avec des œuvres provenant d'Algérie, du Liban, d'Italie, d'Espagne, de Grèce, de Palestine, de France, de Turquie et de Tunisie, sans oublier une pléiade de personnalités connus et reconnus, dont le chanteur « Ismaelö » comme invité d'honneur de cette édition et pour boucler la boucle, de la musique, en concert de clôture, avec les rythmes nostalgiques du Fado.