La déception samedi dernier a été à la mesure de l'espoir qu'on y attachait. Un espoir qui, au risque de nous répéter, aurait servi de colmatage à des fissures apparentes dans un édifice qu'on savait appelé à être reconstruit. La déception vient donc du fait que même dans le replâtrage, le travail n'a pas été bien fait. Raison de plus pour n'accorder au présent qu'un intérêt plus que jamais relatif. Qu'aurait donné en effet une victoire sur le modeste Malawi de plus qu'n médiocre nul ? La dizaine d'expatriés, censés entretenir le présent et nous donner le temps de préparer l'avenir, ne pouvaient être représentatifs du football de la Tunisie profonde, tel qu'on le désire, c'est-à-dire la quintessence d'une base nationale largement exploitable et non pas une élite réduite formée pour la plupart ailleurs qu'en Tunisie. Or notre espoir actuellement est d'entretenir sur le plan international, une image honorable, en attendant que les reformes qu'on se propose de faire aient donné le résultat escompté mais qui exige la longue haleine. Force nous a été faite de constater que même ceux qu'on a chargés de sauvegarder la vitrine n'ont pas l'envergure que la fonction exige. Ce constat qui confirme nos réflexions faites depuis un bon bout de temps, devrait nous inciter à accélérer la mise en place des structures adéquates pour l'avenir en dépit de notre appauvrissement présent dont on ne doit pas en faire mystère. Mais une plate-forme pour refaire le chemin perdu. Certains de nos observateurs les plus avisés sont même allés jusqu'à se sentir soulagés de ne pas avoir vu samedi une réaction trop positive. Ils craignaient à juste titre qu'elle ait masqué, encore une fois la réalité et nous aurait replongés dans l'illusion que tout pouvait être parfait. On n'ira pas bien sûr jusque là mais on est en droit de relativiser un échec, comme on le fait, pour une réussite. D'autant plus que tout dans notre situation a peu d'importance aujourd'hui car tout réside dans ce qu'on veut faire demain.