Kairouan a abrité samedi dernier un Colloque inter régional sur l'éducation parentale organisé par le ministère des Affaires de la Femme, de la Famille de l'Enfance et des Personnes Agées en collaboration avec l'Unicef sous le thème « Renforcement des capacités des parents pour assurer une meilleure éducation des enfants » auquel ont pris part d'éminents spécialistes en la matière,des formateurs et des responsables de l'enfance venus des gouvernorats de Kairouan, Kasserine, Mahdia, Sidi Bouzid et Tataouine. Cinq thèmes ayant trait à l'enfance précoce et les principes éducatifs -Au rôle de la famille et l'abandon précoce de l'école- A la responsabilité de la famille et les droits de l'enfants- et à la stratégie de communication dans l'éducation parentale –furent débattus au cours de cette réunion qui s'est également penchée sur les questions relatives à l'enfance en général et sur l'éducation parentale en particulier et la façon de préparer une jeunesse saine équilibrée et éduquée et la préparer à la vie adulte. Le conflit parental Le Dr Walid Koubaa, Pédopsychiatre a évoqué le conflit parental autour de l'éducation des enfants et le conflit parents enfants signalant que ce conflit est un sujet d'actualité qui attire l'intérêt des politiques des travailleurs sociaux et des mass médias indiquant que son retentissement sur le développement de l'enfant est positif s'il est bien résolu, mais peut être très néfaste pour l'équilibre de ce dernier s'il se pérennise. « Une bonne communication dans un couple conciliant ( co-parentage) le bon sens et une bonne connaissance des besoins psychologiques, physiques et affectifs de l'enfant permettent souvent de venir à bout des difficultés éducatives des parents et d'éviter ainsi un retentissement négatif sur le développement de l'enfant. » a –t-il précisé avant d'ajouter que les différents dans le couple peuvent être enrichissants et non clivant s'ils sont pris à bon escient concluant q'un enfant doit correspondre à un projet parental élaboré à l'avance par un couple communicatif et indépendant. Dans sa communication, le Dr Slah Ben Fraj, sociologue a soulevé le problème de l'enfance précoce et les principes éducatifs. Il a précisé qu'il existe une éducation blanche basée sur l'entente et le dialogue et une éducation noire axée sur la force et l'agressivité exhortant la famille à respecter l'enfant et à ne pas l'humilier tout en le responsabilisant davantage en l'incitant à discuter et à s'impliquer dans la prise des décisions. De son côté, Mme Aïda Ghorbal, commissaire général de la protection de l'enfance évoque la responsabilité de la famille et les droits de l'enfant en Tunisie rappelant des lois en vigueur protégeant la famille et l'enfance en particulier insistant surtout au respect de la vie privée de l'enfant et à la participation des parents dans la prise de décision ayant rapport avec leur enfant et le devoir de ces derniers pour le protéger quelle que soit la situation conjugale Madame Bibya Chihi, Ministre des Affaires de la Femme, de la Famille, de l'Enfance et des Personnes Agées a évoqué à l'ouverture de cette réunion l'importance du thème débattu et rappelé l'attention particulière accordée à la famille et en particulier à l'enfance depuis l'avènement du 7 novembre avec notamment la mise en place d'une législation adéquate. Elle a mis l'accent sur l'importance des premières années de l'enfant qui constituent une étape importante pour son développement et de la démarche fondamentale dont toute famille doit en faire sa devise pour que les efforts éducationnels soient réussis. Elle a d'autre part mis en exergue les séries de mesures prises par l'Etat pour la promotion du secteur de l'enfance avec notamment le renforcement du taux de couverture notamment dans les régions de l'intérieur à forte densité démographique. Elle a d'autre part appelé à la mobilisation de tous les moyens et à la conjugaison de tous les efforts en vue d'encadrer davantage la cellule familiale et l'aider à accomplir convenablement ses fonctions éducatives De son côté Mme Maria Luisa Fornara ; représentante de l'UNICEF en Tunisie a mis en exergue l'importance de cette réunion qui coïncide avec la célébration de l'année internationale de la jeunesse et l'intérêt particulier qu'accorde la communauté internationale à la jeunesse qui compte 1 billion de jeunes âgés entre 15 et 24 ans, soit 18% de la population mondiale rappelant des conventions des droits de l'enfant et les déclarations du Millénaire, engageant toutes les nations réunir toutes les conditions propices à un environnement plus digne pour les enfants dont nous célébrons cette année le vingtième anniversaire appelant à renforcer davantage la cohésion au sein de la famille et en particulier les enfants et leur apporter toute la protection et l'assistance nécessaires dont ils ont besoin afin qu'ils parviennent à jouer pleinement son rôle dans la communauté. Quant au thème de ce colloque ; l'oratrice a précisé que celui –ci est une activité volontaire d'apprentissage de la part des parents qui souhaitent améliorer les interactions nouées avec leurs enfants pour encourager l'émergence des comportements. Cette éducation a-t-elle ajouté a pour but d'aider les parents à mieux actualiser leurs potentialités éducatives et ce en utilisant le mieux possible les ressources que leur offrira leur environnement mettant en exergue les programmes innovateurs destinés à soutenir et former les parents et autres personnes s'occupant des enfants et des résultats tangibles et impressionnants pour un coût souvent faible. Elle a rappelé de l'engagement de la Tunisie ; un des rares pays de la région à fournir aux enfants l'attention et le soutien nécessaires avec notamment l'élaboration d'une série de produits audiovisuels sur le développement de l'enfant depuis sa naissance jusqu'à l'âge de 7 ans. « La Tunisie qui a érigé l'éducation parentale en les principaux axes de son plan national d'action de l'enfance et a mis en place une stratégie nationale d'appui à l'éducation » a ajouté la représentante de L'UNICEF qui a conclu son intervention par la lecture en langue arabe de la strophe du grand poète égyptien Hafedh Ibrahim « La mère est cette école qui, bien préparée, forme un peuple aux vertus parachevées ».